De même que l’âme de l’homme vit en tous ses membres et en chacun d’eux, sans être divisée ni localisée, de même le corps glorieux de Notre-Seigneur est vivant dans tout le Sacrement, par toute la terre, sans division ni enchaînement au lieu, de façon à pouvoir être donné également à tous ses membres, c’est-à-dire à tous ceux qui le désirent dans la foi chrétienne. Et chacun le reçoit tout entier, selon son mode particulier, conformément à ses besoins et à ses désirs. C’est ce qu’on appelle la communion, c’est-à-dire la participation commune; car nous recevons tous en commun le corps de Notre-Seigneur dans le Sacrement, chacun recevant en particulier tout ce que les autres reçoivent ensemble. Et bien que les prêtres prennent à la messe le saint Sacrement sous les deux espèces, ils ne reçoivent pourtant pas plus que les laïques; la consécration est double, celle du calice et celle de l’hostie, mais le Christ n’en est pas moins en entier et sans partage sous chacune des deux espèces. Ruysbroeck: LE MIROIR DU SALUT ÉTERNEL. CHAPITRE VII