VIDE: LOUZ, SEGUNDO GUÉNON
LOUZ ou LÛZ
Relato de Jacó no capítulo XXVIII do Gênesis, a partir do momento que vai à Mesopotâmia, a Paddan-Aram, para tomar uma mulher no clã de Bathuel, pai de Labão. A caminho, em um lugar dito Luz ou Louz, sonha a visão da escada pousada sobre a terra, cujo topo alcança o Céu e sobre a qual sobem e descem os Anjos. No Alto se mantém o Eterno que assim se exprime: Gen 28:13-15
- Observam-se três coisas:
- o sentido da peregrinação de Jacó: de sua terra a uma terra estranha, ou do centro à circunferência; movimento centrífugo.
- o lugar: na “Lûz”, este ponto de ressurreição onde se produz a germinação da árvore dorsal que atravessando o espaço céu-terra alcança os “estados superiores do ser” segundo a linguagem de René Guénon e passa pela pedra angular cósmica ou craniana para alcançar o Eterno;
- A natureza do evento: trata-se de uma visão, quer dizer de um processo relativamente especulativo, efetuado em uma dualidade sujeito-objeto, e de uma visão em “estado de sono” e não em “estado de vigília” (vide definições de Guénon em “O Estado de Vigília” e “O Estado de Sono”).
Jacob se rend en Mésopotamie, à Paddân-Aram pour prendre femme dans le clan de Bathuel, père de Laban. En cours de route, au lieu dit Luz ou Louz, il a en songe la vision de l’échelle posée sur terre, dont le sommet touche au Ciel et sur laquelle montent et descendent les Anges. En haut se tient l’Etemel qui s’exprime ainsi : « Je suis l’Eternel, le Dieu d’Abraham ton père et le Dieu d’Isaac. Cette terre sur laquelle tu es couché, je te la donnerai, à toi et à ta postérité, qui sera comme la poussière de la terre ; tu t’étendras à l’Orient et à l’Occident, au Septentrion et au Midi, et toutes les familles de la terre seront bénies en toi et en ta postérité. Voici, je suis avec toi, et je te garderai partout où tu vas et je te ramènerai dans ce pays. Car je ne t’abandonnerai point tant que je n’ai fait ce que j’ai dit. » Jacob dresse alors une pierre, un mémorial, en ce lieu qu’il nomme, non plus Luz, mais Bethel : Maison de Dieu. « Cette pierre que j’ai dressée comme une stèle sera une maison de Dieu. » (Gen 28)
Nous observerons trois choses :
- le sens de pérégrination de Jacob : de chez lui vers la terre étrangère, ou du centre à la circonférence ; c’est en quelque sorte un mouvement centrifuge ;
- le lieu : au « Luz », ce point résurrectionnel où se produit la germination de l’arbre dorsal qui, franchissant l’espace ciel-terre, traverse les « états supérieurs de l’être » selon le langage de René Guénon et passe par la clef de voûte cosmique ou crânienne pour atteindre l’Eternel ;
- la nature de l’événement : il s’agit d’une vision, c’est-à-dire d’un processus relativement spéculatif, effectué dans une dualité sujet-objet, et d’une vision en « état de rêve » et non pas en « état de veille ». On se reportera aux définitions données par Guénon dans l’Homme et son devenir selon la Vedânta, au sujet des trois états de sommeil profond, rêve et éveil pour mieux saisir la nature du phénomène éprouvé par le patriarche, sans oublier que celui qui rêve est aussi l’acteur agissant dans les différentes modalités du rêve. Il les assume par tous les prolongements de son individualité.
Louz est dénommé Bethel — maison de Dieu — et la pièce de terre qu’achète Jacob à l’entrée de Salem, dans la ville de Sichem, deviendra El Elohe Israël (13) Genèse XXXIII-20) lorsque le Patriarche dressera, là, un autel à l’Eternel. Sur le plan corporel, Louz est l’« os de la résurrection » et Sichem est analogue à Shekem, l’épaule ou le « morceau de choix » qui, charnellement, correspond à l’emplacement « mystique » de l’autel El Bethel (Genèse XXXV — 7).