harmonie

De tous les titres qui peuvent servir à caractériser l’homme ramené à ses éléments primitifs, nous n’en trouvons point qui remplisse mieux toute l’étendue de la pensée, et qui satisfasse autant les vastes et louables désirs de l’âme humaine, que celui d’améliorateur universel. Car elle éprouve, cette âme humaine, un besoin pressant jusqu’à l’importunité de voir régner l’ordre dans toutes les classes et dans toutes les régions, pour que tous les points de l’existence des choses concourent et participent à cette souveraine harmonie qui peut faire éclater la gloire majestueuse de l’éternelle unité. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

C’est même le pressentiment secret de cette universelle et éternelle harmonie qui a entraîné, dans tous les temps, des hommes célèbres à regarder l’état actuel de la nature comme étant éternel, malgré les maux et les désordres dans lesquels elle est plongée. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Mais comme le lieu du Soleil, c’est-à-dire, le Soleil, ainsi que tous les autres lieux, avaient en eux toutes les qualités à l’imitation de ce qui existe dans l’éternelle harmonie, c’est pourquoi aussitôt que ce lieu du soleil fut enflammé, toutes les qualités commencèrent à agir et à s’étendre dans toutes les directions ; elles se développèrent selon la loi éternelle qui est sans commencement. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

C’est par là que tu peux en quelque sorte soumettre les éléments à ton empire, disposer à ton gré des propriétés de la nature, et contenir dans leurs bornes toutes les puissances qui la composent, afin qu’elles n’agissent que dans leur union et leur harmonie. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Mais si, d’un côté, la superstition exagère sur cet article ; de l’autre, l’ignorance ou la précipitation philosophique condamne trop dédaigneusement ces sortes de faits. Les puissances de la nature sont contenues les unes par les autres, quand elles jouissent de leur harmonie. Leur frein se brise dans les temps d’orage ; et comme elles portent en elles-mêmes les germes et les principes de toutes les formes, et surtout le son ou le mercure, il n’est pas étonnant que quelques-unes d’entre elles se trouvant alors plus réactionnées que les autres, elles produisent à notre vue des formes caractérisées, et à nos oreilles des voix d’animaux à nous connus. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

En formant l’homme, la source suprême est censée lui avoir dit : C’est avec les bases éternelles de mon être, et avec les lois qui leur sont éternellement inhérentes, que je te constitue homme. Je n’ai point à te prescrire d’autres règles que celles d’où résulte naturellement mon éternelle harmonie ; je n’ai pas besoin même de t’imposer des peines, si tu les enfreins : toutes les clauses de notre contrat sont dans les bases qui te caractérisent ; si tu ne remplis pas ces clauses, tu opéreras toi-même ton jugement et ta punition ; car dès l’instant tu ne seras plus homme. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Comme le spectacle de la nature en harmonie ne produisait auprès de toi qu’un effet contraire à celui qu’il s’était proposé, il laissa agir sur toi les pouvoirs de cette même nature en désharmonie, pour tâcher de te ramener par des tribulations et des souffrances, à une mesure à laquelle tu n’avais pas su te tenir par ton intelligence ; et c’est là la clef de tous ces fléaux dont l’histoire des peuples fait mention dans toutes les religions de la terre. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

La loi des Hébreux nous annonce qu’il y a des animaux purs et des animaux impurs. Jacob Boehme en donne une raison positive dans la diversité des deux teintures en harmonie avant le crime, et subdivisées depuis la grande altération. La nature permet que cette distinction ne nous paraisse pas très étrangère, puisque parmi les animaux nous en reconnaissons de salutaires et de malfaisants. Ainsi, quand l’écriture n’aurait eu là qu’un sens physique, elle ne se serait pas éloignée de la probabilité. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Celles qui ici-bas ne jouissent point de leurs facultés, sont respectivement dans une nullité absolue ; elles ont beau être placées les unes auprès des autres, elles demeurent ensemble sans se connaître, et sans se transmettre aucune impression. Tel est le cas de la plupart des gens du monde, pour ne pas dire peut-être de l’humanité toute entière ; car pendant notre voyage terrestre, nos âmes sont entre elles comme sont entre eux les corps des enfants au berceau, et elles ne se communiquent réellement pas davantage en comparaison de ces trésors actifs dont elles se seraient enrichies réciproquement, si elles fussent restées dans leur harmonie primitive. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Car si le poète choisissait pour sujet un fait purement historique dans l’ordre terrestre, et qu’il y voulût joindre un autre merveilleux que celui de la fable, c’est-à-dire un autre merveilleux que celui des contes de fées, il ferait un contresens, à moins qu’il ne commençât par élever ses héros jusqu’à la qualité de demi-dieux, comme le pratiquent tous les faiseurs de poème épique ; et dès lors rentrant dans l’esprit du vrai christianisme qui ne fait de l’homme rien moins qu’un fils de Dieu et qu’une image de Dieu, ils pourraient sans contresens, et devraient même nécessairement développer toutes les machines merveilleuses qui constituent la merveilleuse existence des êtres depuis Dieu jusqu’au ciron, et qui entretient par un acte vif et constant l’ineffable harmonie des choses ; or dans ce genre qu’auraient-ils de plus merveilleux à nous présenter que les trésors actifs de la parole ? TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Quelqu’encouragé que puisse être l’homme de désir par les tableaux qu’il vient de parcourir, et qui ne l’appellent à rien moins qu’à s’approcher du sanctuaire divin, et à solliciter l’éternelle sagesse elle-même de sortir de son propre repos et de sa propre contemplation, pour regarder et soulager tout ce qui souffre, je vois cet homme de désir, lui-même retenu par sa propre humilité, je l’entends se dire intérieurement : “Suprême et éternel auteur des choses, est-ce à ta créature défigurée et paralysée par le crime universel, à venir stimuler le principe générateur de tout ce qui est ordre et harmonie ? Est-ce au néant à faire sortir l’être des êtres de sa propre contemplation ? Est-ce à la mort à réveiller la vie ? Non, je n’aurai point cette audace”. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

“Toutes ces magnifiques productions que tu avais créées, comme autant d’instruments chargés de nous transmettre les sons d’une harmonie pure, sont dans le silence, parce que l’air et l’esprit ont cessé de s’y introduire. Des voix rauques, repoussantes, ou portant l’effroi avec elles sont seules ce qui compose le concert de la nature. En vain l’homme la presse et lui demande de publier ta gloire, en manifestant les merveilles que tu as déposées dans son sein ; elle ne répond point : tes merveilles restent cachées comme dans des antres impénétrables ! et ta gloire ne parvient plus jusqu’à l’oreille de l’homme.” TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

Mais quoique l’homme s’occupe journellement à rétablir dans son petit cercle, l’harmonie et le tempérament parmi les éléments et les puissances de l’univers qui sont en combat ; quoiqu’il cherche à faire disparaître autour de lui cette pénible discordance qui travaille la nature, cependant l’idée de concourir au soulagement de l’univers, est sans doute une conception qui surprendra, et qui au premier abord paraît être exagérée et surpasser de beaucoup nos pouvoirs, tant l’instruction commune, et surtout le poids de l’univers lui-même, qui nous oppresse et nous accable, répand un voile épais sur nos véritables droits. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Or, l’harmonie ne pouvant exister que dans l’union de la puissance du feu et de celle de la lumière, les comètes auraient pu être originairement composées de l’une et de l’autre, mais en degrés divers, comme on pourrait le présumer à la grande variété de leurs apparences et de leurs couleurs. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature

Le jeu et l’harmonie des phénomènes de la nature conduit à la connaissance de ses bases et de ses éléments constitutifs. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Comment, en effet, cette sagesse pourrait-elle habiter parmi eux ? Elle voit comment ils se conduisent en faisant aveuglément le service d’un maître qu’ils ne connaissent pas, et auquel ils ne croient pas. Elle voit que dans cet aveuglement où ils sont, ils se jugent, ils se corrompent, ils se volent, ils se battent, ils se tuent. Tous ces mouvements turbulents la remplissent. d’épouvante, elle qui n’est préposée que pour veiller et habiter avec l’harmonie, l’ordre et la paix. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Quoique nous ne puissions répéter que dans une mesure limitée, à l’égard de nos semblables, cette oeuvre immense que le réparateur a opérée sur la famille humaine toute entière, en brisant devant elle les portes de la mort et de sa prison ; c’est néanmoins par son esprit seul que nous pouvons en exercer la portion qui nous en est réservée ; et si par les sacrifices des animaux la loi attirait sur les hommes des actions régulières temporelles, si par la voix des prophètes la sagesse envoyait sur les nations des actions régulières spirituelles, par la voix de l’amour et de la sainteté du réparateur, nous pouvons faire descendre sur nous comme sur nos frères des vertus divines mêmes, qui leur procurent la paix, l’ordre et l’harmonie sacrée selon les mesures qui nous en sont permises ici-bas. SECONDE PARTIE. De l’Homme.

Mais aussi dès que ton coeur peut être, en quelque sorte, ici-bas, le Dieu de ton Dieu, vois ce qui doit résulter quand tu t’arrêtes. Oui, l’homme ne peut cesser un instant son oeuvre sublime, que tout ne souffre de sa paresse et de son indolence. Respecte ton emploi, ô homme ! glorifie-toi de ton saint ministère, mais trembles. Tu es comptable de l’harmonie de la nature, du repos de l’âme de tes semblables, et des joies ineffables de celui qui est ; et qui s’appelle le TOUJOURS. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

“Mais le seul vrai moyen d’obtenir cette faveur de toi, c’est de travailler sans cesse à établir dans mon être individuel l’harmonie que tu engendres et maintiens sans cesse dans l’universalité des régions des êtres. Oui, il faut que je travaille sans cesse à rendre ma parole le Dieu de mon moi et de mon cercle, comme tu es le Dieu du cercle illimité ; alors devenu esprit, comme tu es esprit, je cesserai d’être un étranger pour toi ; nous nous reconnaîtrons mutuellement pour esprits, et tu ne craindras plus de t’approcher de moi, de frayer et de commercer avec moi. ” TROISIÈME PARTIE. De la Parole.

“Suprême et éternel Auteur des choses, c’est au nom de cet élu de son propre amour, que j’oserai me présenter devant toi ; il m’a appris à le connaître, lui que tu as envoyé ; il m’a appris à te connaître, toi par qui il est envoyé ; c’est en son nom que je solliciterai ton amour et ton zèle bienfaisant pour tout ce qui est comme banni de l’ordre et de l’harmonie. C’est par lui que j’essaierai d’interrompre les paisibles ravissements que t’occasionne perpétuellement l’admiration intime et ineffable de ton être ; c’est par lui que je te prierai de suspendre les charmes de ta propre contemplation”. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.