Gregório de Nissa: vêtement

La solennité de Pâques me rappelle le don que j’ai l’habitude de faire à votre grandeur pour lui montrer mon affection : ce présent, homme de Dieu, sera au-dessous de votre mérite, mais il est en rapport avec mes moyens. C’est un traité que, dans l’indigence de mon esprit, j’ai eu bien du mal à tisser comme un vêtement de pauvre. Son sujet paraîtra peut-être audacieux à beaucoup ; pourtant il ne m’a pas semblé hors de propos. Introduction

Une autre catégorie d’auteurs, s’attachant à l’ordre suivi par Moïse dans le récit de la formation de l’homme , affirment que temporellement l’âme a été créée après le corps. Dieu, en effet, a d’abord pris de la poussière du sol pour en former l’homme ; ensuite il l’a animée de son souffle. Par cette façon de parler, ils établissent que la chair vaut mieux que l’âme, puisque celle-ci est introduite dans une chair formée antérieurement : ils disent en effet que l’âme existe en vue du corps, afin que le corps modelé ainsi ne reste pas sans souffle et sans mouvement. Or un objet qui existe en vue d’un autre a certainement moins de valeur que ce à cause de quoi il est fait. Ainsi, d’après les expressions de l’Évangile, l’âme vaut plus que la nourriture, le corps plus que le vêtement, car les seconds sont à cause des premiers. L’âme n’est pas faite pour la nourriture ni le corps pour le vêtement, mais, l’âme et le corps existant d’abord, les seconds ont été découverts après coup pour satisfaire aux besoins des premiers. XXVIII