Bientôt les esprits enivrés de ces douceurs que nous leur procurerions, porteraient la charité jusqu’à oublier les maux que nous leur aurions faits auparavant par nos écarts ; car chacun des actes de cette substance est une floraison qui doit commencer par la racine de notre être, ou par ce qu’on peut appeler notre germe animique ; de là elle passe à la vie de notre esprit ou de notre intelligence, et ensuite à la vie de notre corps, et chacune de ces choses étant liée à sa région correspondante, chaque floraison qui se fait en nous se doit communiquer à son atmosphère particulière. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Quant à cette divisibilité, considérée abstractivement et dans notre pensée, elle a encore moins de possibilité, puisque ce n’est que notre propre conception qui sert de base à cette prétendue matière que nous nous forgeons continuellement ; et en effet, tant que notre esprit présente à la matière un pareil substratum ou un pareil germe, cette matière s’en empare dans notre pensée, et lui sert de forme et d’enveloppe. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
C’est sur ces torrents de larmes, représentées matériellement par les pluies terrestres, que le soleil de vie dirige ses rayons vivificateurs, et que, par l’union de ses propres puissances avec le germe des nôtres, il manifeste à notre être intime le signe de l’alliance qu’il vient contracter avec nous. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Il le continue, ou si l’on veut, il le recommence comme un bourgeon ou un germe recommence un arbre, en naissait immédiatement de cet arbre et sans intermède. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Il le recommence comme un héritier recommence son devancier, ou comme un fils recommence son père, c’est-à-dire, en possédant tout ce qui appartient à ce devancier ou à ce père, sans quoi il ne pourrait pas les représenter ; avec cette différence que dans l’ordre de l’esprit, la vie reste à la source qui la transmet, parce que cette source est simple ; au lieu que dans l’ordre de la matière, la vie ne reste pas dans la source qui engendre, attendu que cette source est mixte, et ne peut engendrer qu’en se divisant. Aussi dans l’ordre de la matière et particulièrement dans les végétations, le fruit qui est la vie ou le germe, et la graine qui est la mort, se trouvent-ils liés l’un avec l’autre. Dans la graine, la vie est cachée dans la mort ; dans le fruit, la mort est cachée dans la vie. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
(Sur l’objet de ces voies religieuses ouvertes à l’homme par l’amour suprême j’engagerai le lecteur à puiser, s’il le peut, dans un des ouvrages de Jacob Boehme, intitulé Mysterium magnum, le grand Mystère. Il y verra de nombreuses ramifications de l’arbre de l’alliance, que cet amour suprême a renouvelée avec l’homme depuis sa dégradation. Il y verra la sève de cet arbre se montrer d’abord dans les racines puis se développer successivement dans les différents bourgeons à mesure qu’ils s’étendent, et enfin, déployer dans les fleurs et les fruits de cet arbre toutes les propriétés contenues dans son germe et élaborées dans ses canaux ; il y verra continuellement la ligne réelle enveloppée sous la ligue figurative, et cependant une seule et unique sève parcourant simultanément ces deux différentes lignes, s’y faisant reconnaître même dans la diversité des caractères qu’elle prend, et harmonisant ainsi toutes les époques qu’elle embrasse dans son cours. Mais il y verra aussi une sève opposée circuler également sur la terre, depuis que nous y sommes emprisonnés, et offrir depuis cette première époque jusqu’à nos jours un sanctuaire d’abomination, à côté du sanctuaire de la sainteté. Les tableaux qu’il rencontrera dans cet auteur l’instruiront considérablement sur le cours de ces différentes voies religieuses qui se sont étendues sur la terre, et je me contente de lui indiquer ce dépôt, que sans cela il me faudrait traduire et transcrire presque en entier). SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Or, comme cette alliance de restauration se trouve semée dans tous les hommes par leurs générations successives, ils sont toujours prêts à voir se réveiller ce germe en eux, et à regarder les idoles humaines qu’on leur présente, comme l’expression et l’accomplissement de cette alliance dont le besoin les presse, quoique ce sentiment secret qu’elle leur occasionne soit si confus. Bien plus, ils sont toujours tout prêts à se former à eux-mêmes, tant intérieurement qu’extérieurement, des modèles sensibles, par lesquels ils auraient tant de désir que ce grand oeuvre s’opérât et s’accomplît pour eux. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Par, cette seule promesse, elle sema dans Adam le germe de sa restauration. Elle n’a cessé d’arroser ce germe par toutes les faveurs spirituelles qu’elle a transmises au monde par le ministère de ses élus, jusqu’à ce qu’elle soit venue l’arroser elle-même de son propre sang. Mais l’arbre, ou l’homme, demeure toujours chargé de produire ses fruits par le concours de tous ses descendants. Elle ne pouvait rien de plus que de se donner elle-même pour lui, et elle ne pouvait anéantir la loi par laquelle cet arbre devait lui-même manifester librement ce qu’il avait reçu dans ses essences. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Il est très vrai que si la parole ne soutenait pas l’univers dans son existence et ne le dirigeait pas dans tous ses mouvements, il s’arrêterait à l’instant dans sa marche, et réitérerait dans la non-apparence ; Il est très vrai que si la parole ne soutenait pas les animaux et les plantes, ils rentreraient aussitôt dans leur propre germe, et leur germe dans l’esprit temporel de l’univers ; Il est très vrai que si la parole ne soutenait pas l’action et le jeu de tous les phénomènes de l’univers, il ne s’en manifesterait plus aucun à nos yeux ; Il est également vrai pour le spirituel, qui si la parole ne soutenait pas la pensée et l’âme de l’homme, comme elle soutient tous les êtres de l’univers, notre pensée retomberait à l’instant dans les ténèbres, et notre âme dans l’abîme au-dessus duquel nous ne surnageons journellement, malgré nos crimes, que par l’incommensurable et miséricordieuse puissance de la parole ; ainsi, à moins de nous dévouer volontairement à la démence, et d’être sciemment nos premiers ennemis, nous ne devrions pas cesser un instant de nous porter vers le principe des choses, et de nous appuyer sans interruption sur la parole, sans quoi c’est renier notre existence et renoncer à être utiles aux diverses régions qui attendent les bienfaits du ministère de l’Homme-Esprit. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Cependant combien ces droits de l’homme de désir ne rencontrent-ils pas d’obstacles ! Dans quelles affligeantes limites ne se trouvent-ils pas renfermés ! Car Dieu a bien dit aux hommes du temps de Noé, qu’il n’y aurait plus de déluge, parce que, selon les lois de la justice et de la nature, lorsque le germe de prévarication qui tombait sur les formes corporelles, et qui, comme tel, était analogue à l’eau, eut fait son explosion et eut attiré la punition correspondante, il ne pouvait plus répéter le même désordre ; et par conséquent la punition du déluge aquatique qui y correspondait, ne pouvait pas avoir lieu non plus. Mais Dieu n’a pas dit pour cela qu’il n’y aurait plus de déluge spirituel ; et, en effet, loin de croire que cette espèce de déluge ne puisse avoir lieu, on peut dire qu’il est universel et continuel en voyant les torrents d’erreurs qui couvrent la pensée de l’homme, et qui l’inondent. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Oui, la vie divine cherche continuellement à briser les portes de nos ténèbres, et à entrer en nous pour y apporter ses plans de la restauration de la lumière : elle y vient en frémissant, en pleurant, eu nous suppliant, pour ainsi dire, de vouloir concourir avec elle dans cette grande oeuvre ; à chacune de ses sollicitations, elle dépose en nous un germe vivant, mais un germe concentré que c’est à nous ensuite à développer. Or pour nous aider dans cette divine entreprise, elle ne dépose en nous aucun de ces germes, qu’elle n’y dépose en même temps un extrait de la substance sacramentale, sur laquelle notre confiance peut reposer, dans la joie et dans l’espérance que ces germes ne peuvent manquer de venir à bien, si nous nous appliquons en esprit et en vérité à leur culture. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.