Freppel – Clément d’Alexandrie – Cours d’éloquence sacrée

TABLE ANALYTIQUE.

PREMIÈRE LEÇON

Coup d’œil général sur l’école chrétienne d’Alexandrie. — Rôle qu’elle a joué dans cet espace de temps qui sépare les Pères apostoliques des orateurs et des théologiens du IVe siècle. — L’école d’Alexandrie a pour mission d’établir les rapports de la science et de la foi, de montrer l’accord de la religion avec la vraie philosophie. — Influence du génie des races sur les productions de la science et de l’art. — En quoi les Alexandrins diffèrent des écrivains de l’Asie Mineure et des théologiens de l’Église d’Afrique. — Comment Alexandrie était devenue l’un des centres principaux du mouvement scientifique et littéraire dans le vieux monde. — Difficultés que rencontrera sur son chemin l’école chrétienne d’Alexandrie en voulant opposer la véritable science de la foi à la fausse gnose. — Action salutaire de l’Eglise de Rome au milieu du travail des esprits qui se manifeste dans les Églises de l’Asie Mineure, dans l’Église d’Afrique et dans celle d’Alexandrie.

DEUXIÈME LEÇON

Origines de l’Église”d’Alexandrie.— Mission de l’évangéliste saint Marc dans la capitale de l’Egypte. — Races diverses qui se mélangeaient dans cette partie de l’empire. — Les Égyptiens ; la colonie grecque ; les juifs. — Établissement des Israélites à Alexandrie. — Caractère particulier à la colonie juive fixée dans cette ville. — Persécution, qu’elle venait de subir à l’arrivée de saint Marc — Elle fournit à l’évangéliste un premier noyau de fidèles. — Les thérapeutes de Philo étaient-ils chrétiens ou Juifs? — Commencements du Didascalée. — Dans quel sens peut-on attribuer à saint Marc la fondation de l’école catéchétique d’Alexandrie ? — Deux périodes bien distinctes dans l’histoire de cette institution. — Causes qui ont imprimé à l’école primitive des catéchumènes une direction scientifique

TROISIÈME LEÇON

Premiers maîtres de l’école d’Alexandrie. — Liens qui rattachent Athénagore à cette institution. — Saint Pantène. — Sa vie et son enseignement. — Organisation du Didascalée à l’époque où Clément succède à Pantène, son maître, dans la direction de l’école. — Classification des écrits de Clément d’Alexandrie. — Œuvres perdues. — Trilogie dans laquelle se résume l’activité théologique et littéraire de Clément. — Marche à suivre pour l’étude de ses ouvrages. — Raisons que donne Benoit XIV pour justifier l’omission du nom de Clément dans le martyrologe romain

QUATRIÈME LEÇON

La synthèse théologique de Clément. — “Premier écrit: l’Exhortation aux Grecs. — Le chef du Didascalée cherche d’abord à détacher les gentils des erreurs et des vices du paganisme. — Préambule de la pièce. — Pour amener les païens à l’Évangile, Clément puise à pleines mains dans les trésors de la littérature ancienne. — Couleur poétique du morceau. — Après avoir pressé les Grecs d’accourir à l’école du Verbe fait chair, Clément se tourne vers le polythéisme dont il démontre la fausseté. — Critique des religions anciennes. — Vaste érudition de Clément dans cette partie de ses oeuvres. — Appréciation de ses vues sur le caractère et les différentes formes du polythéisme

CINQUIÈME LEÇON

Conclusion de l’examen critique des religions anciennes. — Du polythéisme vulgaire, Clément passe à l’enseignement des écoles philosophiques. — Trois classes de philosophes. — Les matérialistes; les semi-matérialistes et les spiritualistes. — Jugement de Clément sur Platon et sur sa philosophie. — Mérite et défaut de cette appréciation. — Comment une thèse extrême en appelle une autre. — Clément soutient que les philosophes grecs ont pillé les livres saints. — Il prétend retrouver des emprunts analogues chez les principaux poètes de l’antiquité païenne. — Discussion des textes sur lesquels s’appuie son sentiment. — L’école juive d’Alexandrie l’a induit en erreur sur ce point, par la fabrication d’écrits apocryphes sous le nom des poètes grecs. — Le monothéisme dans l’antiquité païenne

SIXIÈME LEÇON

Théorie de Clément sur les emprunts faits par la philosophie grecque aux livres de l’Ancien Testament. — Raisons qu’il allègue pour motiver son opinion. — L’antériorité des livres saints. — Les communications des philosophes grecs avec l’Orient. — Les emprunts qu’ils se sont fait réciproquement. — Les ressemblances qu’on observe entre leurs écrits et «eux des prophètes. — Examen de ces divers ordres de preuves. — Limites dans lesquelles Clément aurait dû se renfermer pour déterminer l’influence de l’enseignement traditionnel sur la philosophie grecque. — Tout en faisant la part trop large à l’élément traditionnel dans la philosophie grecque Clément n’en reconnaît pas moins à la raison le pouvoir de s’élever par elle même à certaines vérités de l’ordre naturel. — Analyse des textes qui prouvent qu’il a tenu compte du travail de la réflexion en indiquant les sources des connaissances religieuses et morales de l’antiquité païenne. — Comme saint Justin, son devancier, Clément d’Alexandrie, n’est ni rationaliste ni traditionaliste

SEPTIÈME LEÇON

Rôle de la philosophie grecque par rapport au christianisme. — Répulsion excessive de quelques esprits pour les spéculations helléniques. — Clément combat vivement cette tendance. — Il distingue entre la sophistique et la philosophie, pour condamner l’une et défendre l’autre. — Dans le plan de la Providence, la philosophie grecque, devait servir d’introduction au christianisme et préparer les gentils au règne universel de la vérité sur la terre. — Développements que l’auteur donne à cette belle pensée. — Ses vues sur l’histoire religieuse du genre humain avant le Christ. — Comment il envisage la question du salut des païens. — Théorie singulière de Clément sur le but et les conséquences de la descente de Jésus-Christ aux enfers — Dans quel sens on doit interpréter la maxime : en dehors de l’Église il n’y a pas de salut

HUITIÈME LEÇON

Le traité du Pédagogue. — Après avoir détaché les païens des erreurs de leur passé, Clément veut les initier à la vie de la foi par l’action salutaire de la discipline évangélique. — La catéchèse ou l’instruction morale succédait, dans l’enseignement du Didascalée, à la critique des religions et des systèmes philosophiques du monde païen.— Le Verbe, précepteur de l’humanité.—Comment l’éducation du chrétien se fait dans l’Église, qui est la famille spirituelle du Verbe incarné. — Belle poésie de langage dans le premier livre du Pédagogue. — L’Église mère et vierge tout ensemble. — Elle nourrit les chrétiens du lait de la doctrine, et développe en eux la vie surnaturelle par le moyen des sacrements — Le premier livre du Pédagogue est l’une des productions, les plus originales de l’éloquence chrétienne

NEUVIÈME LEÇON

IIe et IIIe livre du Pédagogue. — Clément veut régler la vie des néophytes jusque dans les moindres détails. — Comment il s’approprie les formules stoïciennes qu’il corrige et dépouille de leur exagération. — La vie raisonnable en regard de la vie sensuelle. — Les rapports de l’âme et du corps, au point de vue de la moralité humaine. — La question des aliments. — Spiritualisme élevé qui éclate dans ces pages où Clément passe en revue les différents actes de la vie commune et ordinaire. — Critique du luxe de l’époque — En quoi consiste la véritable beauté. — Pourquoi les moralistes chrétiens tonnaient avec tant de force contre l’abus des jouissances matérielles. — L’Église a posé de tout temps les principes et indiqué les éléments essentiels du vrai progrès et de la vraie civilisation

DIXIÈME LEÇON

Opuscule sur le Salut des riches. — Deux extrêmes à éviter dans la question des rapports du riche avec le pauvre. — Interprétation des paroles du Sauveur sur la difficulté du salut des riches. — Définition de la richesse comprise et entendue dans le sens chrétien. — Du véritable usage des biens de la terre.— La thèse de Clément n’a rien qui puisse porter atteinte au droit de propriété. — Idéal que le christianisme tend à réaliser sur la terre, autant que le permettent l’orgueil et les passions humaines

ONZIÈME LEÇON

Suite de l’opuscule intitulé Quel riche sera sauvé. — Doctrine do Clément sur la nécessité des bonnes œuvres pour le salut. — L’action divine et la coopération humaine dans l’œuvre delà sanctification. — Sacrifices que demande l’Évangile en vue de la vie éternelle. — Comment l’auteur interprète les textes sacrés qui formulent cette obligation. — Les devoirs de famille et les droits de Dieu. — Une parabole de l’Évangile expliquée par Clément. — Origines de l’homélie et du sermon. — Développement de ces deux formes de l’éloquence sacrée dans les trois premiers siècles de l’Église

DOUZIÈME LEÇON

Prière qui termine le traité du Pédagogue. — Doctrine de Clément sur la consubstantialité du Verbe. — L’Hymne au Christ Sauveur. — Origines de la poésie chrétienne. — La première forme de la poésie chrétienne a dû être la forme lyrique, l’hymne ou le chant sacré. — Le lyrisme chrétien dans saint Paul. — La poésie religieuse, auxiliaire de l’éloquence sacrée. — Rythme particulier à l’Hymne au Christ. — Beautés poétiques de cette pièce. — Épitre dédicatoire au Verbe. — Caractère et mérite de cette deuxième composition. — Clément d’Alexandrie envisagé comme poète

TREIZIÈME LEÇON

Les Stromates, complément de l’Exhortation aux Crées et du Pédagogue. — Idée et plan de l’ouvrage. — Comment l’auteur justifie la forme qu’il a cru devoir lui donner. — Les Stromates comparées aux Pensées de Pascal. -.- Puissante originalité de cette esquisse de philosophie chrétienne. — Analyse des sept livres dont se composent les Stromates. — Style de l’ouvrage. — Terminologie singulière qu’emploie l’auteur en divers endroits

QUATORZIÈME LEÇON

La question des rapports de la foi avec la science, point capital des Stromates. — Définition de la foi. — Analyse de l’acte de foi. — Principe de la foi. — La foi, résultat d’une illumination et d’une impulsion divines. — La foi, acte de l’intelligence qui adhère h la vérité, et de la volonté qui détermine cette adhésion. — Motif suprême de la foi, la véracité divine. — L’Église, canal par lequel la révélation nous arrive pure et intacte — Objet de la foi : les vérités divinement révélées. – Le propre de ces vérités, c’est de s’appuyer sur l’autorité divine et non sur des preuves intrinsèques. — Comment les vérités de l’ordre naturel peuvent être comprises dans l’objet de la foi. — Sources de la foi : l’Écriture sainte et la Tradition. — Doctrine de Clément sur l’inspiration des livres saints. — Pour interpréter l’Écriture dans son véritable sens, il faut consulter la tradition vivante et orale de l’Église. — L’Église catholique et les sectes. — Résumé de cet enseignement

QUINZIÈME LEÇON

La question de la science, parallèle à celle de la foi. — Maxime fonda ¦ mentale de Clément : il n’y a pas plus de foi sans science qu’il n’y a de science sans foi. — La foi peut devenir savante, mais à condition que la science restera fidèle — Les sciences humaines dans leurs rapports avec la théologie. — Rôle et importance de la philosophie. — L’enseignement de la philosophie dans l’école d’Alexandrie. — Fragment des Hypolyposes. — Ce traité de logique est une imitation des couvres analogues d’Aristote — La psychologie et la métaphysique dans l’école d’Alexandrie. — L’éclectisme de Clément. — Dans quel sens et pour quelle fin l’auteur des Stromates emploie la méthode éclectique

SEIZIÈME LEÇON

Les sciences humaines sont autant de degrés d’ascension vers Dieu, — Rôle des autres sciences par rapport à la philosophie, et rôle de la philosophie relativement à la théologie. — Les sciences naturelles viennent aboutir à la philosophie comme à leur centre commun — La philosophie trouve à son tour dans la théologie son faite et son couronnement. — Subordination de la philosophie à la théologie. — La certitude des vérités de la foi est plus haute que la certitude résultant des démonstrations rationnelles. — L’objet de la révélation est plus élevé que celui des connaissances purement humaines. Cette subordination des sciences humaines à la théologie n’empêche pas chacune d’elles d’avoir sa sphère propre, ses lois, sa méthode, ses attributions. — Vraie et fausse liberté de la science. — Les sciences groupées autour de la foi aux trois époques les plus remarquables de l’histoire des peuples chrétiens

DIX-SEPTIÈME LEÇON

Théorie de Clément sur la science des Écritures et sur les différentes méthodes d’interprétation qu’on peut leur appliquer. — Son érudition biblique. — Valeur do son témoignage pour l’authenticité de l’Ancien et du Nouveau-Testament. — Dans quel sens et pour quelle fin il cite parfois des écrits apocryphes. — Clément use d’une assez grande liberté dans la reproduction du texte sacré.— Prédilection trop marquée pour le sens allégorique. — Idées de Clément concernant le symbolisme.— Influence de Philon et de l’école juive d’Alexandrie sur Clément pour l’interprétation allégorique des livres saints. — Le Décalogue expliqué dans le sens mystique. — Abus de cette méthode

DIX-HUITIÈME LEÇON

L’école d’Alexandrie a très bien compris les rapports qui existent entre l’ordre intellectuel et l’ordre moral. — Après avoir construit l’échelle des sciences, Clément fait la synthèse des vertus chrétiennes. — Le sentiment religieux, à son degré le plus intime, c’est la crainte. — Apologie do la crainte do Dieu contre les hérétiques. — La crainte purement servile, la crainte révérencielle et la crainte filiale. — Deuxième sentiment, plus élevé que celui de la crainte : la confiance. — Rang que Clément assigne à l’espérance dans la série des vertus religieuses. — La foi et l’espérance trouvent leur couronnement dans la charité. — Pour être parfait, le gnostique doit se déterminer par le mobile de l’amour divin. — Ce mobile exclut-il, dans la pensée de Clément, le motif de la béatitude ? — Controverse entre Bossuet et Fénelon sur le pur amour. — Comment l’un et l’autre s’appuyaient sur les Stromates dans ce grave débat

DIX-NEUVIÈME LEÇON

Les derniers livres des Stromates forment la partie la plus mystique des œuvres de Clément d’Alexandrie. — Principes généraux qu’il ne faut pas perdre de vue, lorsqu’on veut saisir la véritable pensée du maître d’Origène. — Dans quel sens il regarda comme inamissible la vertu du gnostique ou du parfait chrétien. — Doctrine de l’apathie ou de l’impassibilité. — Doit on la confondre avec le sentiment des quiétistes du XVIIe siècle ? — Chez Clément d’Alexandrie, l’exagération est dans les mots plutôt que dans les idées. — Théorie de la contemplation permanente. — Entendue dans le sens de Clément, la prière habituelle n’a rien que de conforme à l’esprit de l’Évangile. — Prédilection trop marquée du mystique alexandrin pour les voies et les états extraordinaires. — Assimilation du gnostique ou du parfait chrétien avec Dieu. — Restrictions de Clément. — Il serait absurde de vouloir chercher des vestiges de panthéisme chez un écrivain qui s’est élevé contre ce système avec la plus grande énergie. — Analogie des doctrines mystiques de Clément avec celles de saint Denis l’Aréopagite. — Place que tient Clément d’Alexandrie dans l’histoire de la science et des lettres chrétiennes