{{Comparaison du solitaire et du roi — 2.}} Le véritable roi, c’est celui qui commande à la colère, à l’envie, à toutes les passions ; qui assujettit tout aux lois de Dieu, qui garde son esprit libre, et qui ne laisse pas la tyrannie des voluptés dominer dans son âme. J’aurais certes un grand plaisir à voir un tel homme commander aux peuples, à la terre et à la mer, aux cités, aux nations et aux armées… Mais cet esclave de la colère, de l’ambition et des plaisirs coupables, qui a l’air de commander aux hommes, ne mérite que le mépris des peuples ; l’or et les diamants couronnent sa tête, et la sagesse ne couronne pas son cœur. Tout son corps est resplendissant de pourpre, et son âme est sans ornement…
4. Si nous voulons jeter un regard sur la lutte dernière, nous verrons le moine s’élever triomphant et radieux dans les nuées du ciel à la rencontre du Seigneur dans les airs suivant l’exemple de ce divin chef, de ce guide du salut et de toutes les vertus. Quant au roi, s’il a fait régner avec lui sur le trône la justice et l’humanité (ce qui est fort rare), il sera sauvé sans doute, mais avec moins d’honneur.