Avec nos instruments d’astronomie, nous pénétrons dans les vastes profondeurs des cieux ; nous y découvrons chaque jour des merveilles qui attirent notre admiration ; et lorsque les sources puissantes qui animent tous ces corps célestes, ainsi que l’espace où ils nagent, ne semblent s’ouvrir à nos yeux qu’afin que nous rapprochions d’elles, autant qu’il est en nous, ces sources plus puissantes encore dont elles sont séparées, que faisons-nous ? PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Lorsque les cieux visibles envoient à la terre leurs substances d’opérations journalières pour qu’elle les amène à leur terme de production, ils sont censés lui dire : tels sont nos plans, tels sont nos désirs pour l’entretien des êtres, aussi bien que pour l’expansion des merveilles de la nature : tu nous dois un compte exact de tout ce que nous confions à ton oeuvre. Qu’il n’y ait pas une seule de tes essences qui ne se mette en activité et qui ne concoure avec nous pour faire disparaître la mort universelle dont l’existence des choses est dévorée. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
La terre alors pour se délivrer de sa propre mort, fomente et couve les vertus que les cieux viennent de semer en elle : elle développe ses forces resserrées et comme coagulées, elle les accroît par celles qu’elle aspire dans ses élans ; puis elle apporte à sa surface ce compte fidèle de tout ce qui lui a été remis, avec les incommensurables accroissements qu’elle y a joints, par les pouvoirs et le concours de ses propres facultés. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Cet être qu’une poupée transporte de joie, qu’une babiole lancée en l’air fait rire jusqu’aux éclats, et que cette même babiole, quand on l’en prive, va jeter dans la douleur et dans les larmes ; cet être, dis-je, peut un jour se développer assez pour élever sa pensée dans les cieux, pour pencher sa tête sur l’abîme, et y lire par l’intelligence le juste accomplissement des décrets suprêmes sur la famille des prévaricateurs ; pour donner au monde le témoignage vivant de l’existence du modèle divin ; pour offrir aux yeux des hommes la plus grande pénétration dans les sciences, et le plus grand héroïsme dans les vertus ; enfin, pour montrer à l’univers un modèle accompli dans tous les genres. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
C’est pour cela que nos connaissances spirituelles ne devraient être que le prix journalier de notre action constante ; quelles magnifiques lumières qui nous ont été communiquées par des hommes choisis, notamment par Jacob Boehme, sembleraient même n’appartenir qu’à l’époque qui succédera à l’existence de ce monde, et auraient l’air de ne devoir être que le prix de l’action universelle qui est censée nous appeler, en qualité d’administrateurs, à renouveler la face du monde, et à faire descendre les nouveaux cieux et la nouvelle terre où nous aurons à contempler l’universalité des merveilles naturelles, spirituelles et divines de la parole. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
D’ailleurs ceux qui enseignent hautement le retour final de cet être coupable, ne font pas attention à l’impossibilité où ils sont d’avoir dans ce monde une notion positive sur ces grands objets. En effet, quelque profondes et quelque merveilleuses que soient les connaissances qu’ils puissent acquérir sur la région divine et sur la région infernale, cependant, tant qu’ils sont dans leur enveloppe matérielle, ils ne peuvent atteindre, ni jusqu’au Dieu principe, ou à ce que nous appelons le ciel des cieux, ni jusqu’au chef pervers, ou à ce que nous appelons l’enfer démoniaque complet. Aussi n’avons-nous ici dans ces deux genres que des résultats de ces deux principes, parce que notre corps a à la fois pour objet de nous tenir dans la privation de Dieu, et de nous servir de rempart contre le démon. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.