Cassiano: science

4. Dieu est la vie et le salut de toutes les créatures raisonnables qu’Il a tirées du néant, soit qu’elles croient en Lui, ou qu’elles nient son Existence; soit qu’elles soient justes, ou méchantes; soit qu’elles pratiquent la piété, ou qu’elles se livrent à l’irréligion; soit qu’elles se soient affranchies de leurs passions, ou qu’elles en soient les viles esclaves; soit qu’elles soient entrées dans une communauté religieuse, ou qu’elles demeurent dans le siècle; soit qu’elles aient de la science, ou qu’elles vivent dans les ténèbres de l’ignorance; soit qu’elles jouissent d’une bonne santé, ou qu’elles languissent sur un lit de souffrances; soit qu’elles soient à la fleur de l’âge, ou parvenues à la dernière vieillesse. Or toutes ces personnes, sont destinées à la grâce du salut, et peuvent en jouir, comme elles jouissent de l’effusion de la lumière, de la vue et des bienfaits du soleil, de la variété des saisons, et de toutes les autres choses qui existent et qui sont faites pour elles; car auprès de Dieu “il n’y a pas de favoritisme”. (Rom 2,11). L’Échelle Sainte: PREMIER DEGRÉ

19. Les enfants de Jacob eurent Moise pour les faire sortir de la terre d’Égypte; la famille de Loth eut un ange pour sortir de Sodome. Ceux qui sortirent de l’Égypte nous représentent les pécheurs qui, pour guérir leurs âmes, et les purifier de leurs péchés, ont besoin des soins et des lumières des médecins spirituels. Ceux qui s’enfuirent de Sodome, sont la figure des personnes qui désirent se voir délivrées des penchants de leur misérable corps; c’est pourquoi elles ont besoin d’un ange pour les secourir, ou du moins d’un homme qui, pour m’exprimer ainsi, ne soit pas inférieur à un ange; car d’après la grandeur et la corruption des plaies qu’elles ont réelles, il leur faut un chirurgien et un médecin doués l’un et l’autre d’une science et d’une expérience peu communes. L’Échelle Sainte: PREMIER DEGRÉ

30. Comme Dieu, dans sa Miséricorde et sa Justice, avait donné aux religieux de ce monastère un abbé qui en était le sage pasteur et le tendre sauveur, il lui avait accordé un économe, un administrateur admirable; car c’était un homme plein de modération et de prudence, de douceur et de patience, tel enfin qu’on trouverait peu d’hommes qui pussent lui ressembler. Or comme l’abbé voulait que l’exemple de son humilité et de sa patience servît au salut des frères, il le reprit un jour fort sévèrement, quoiqu’il fût innocent, et poussa cette sévérité, jusqu’à le chasser honteusement de l’église. Sachant de science certaine qu’il n’avait pas fait la faute, pour laquelle on le punissait avec tant de rigueur, je pris à part le supérieur pour servir d’avocat à son économe; mais ce sage directeur me répondit : L’Échelle Sainte: QUATRIÈME DEGRÉ

123. Nous tous, qui craignons le Seigneur, efforçons-nous de combattre sous ses étendards avec toute l’énergie et le courage dont nous sommes capables, de peur que, placés dans une école de vertu, au lieu d’apprendre la science heureuse des bonnes oeuvres, nous n’apprenions l’art funeste de devenir vicieux et méchants, astucieux et trompeurs, emportés et colères; et ne soyez pas étonnés que ce malheur arrive quelquefois : car tant que nous sommes dans le monde, soit parmi les matelots, soit parmi les laboureurs, soit ailleurs, les ennemis de notre roi, les démons, ne nous attaquent pas avec une si grande violence; mais dès qu’ils nous voient sous les étendards de notre divin Général, et qu’ils aperçoivent qu’il nous a reçus à son service, donné des armes, une épée, un habit militaire, alors ils frémissent de fureur, cherchent et emploient toute sorte de moyens et de ruses pour nous perdre; c’est pourquoi nous sommes essentiellement obligés de veiller sans cesse sur nous et autour de nous. L’Échelle Sainte: QUATRIÈME DEGRÉ

124. J’ai vu des enfants aimables par l’innocence et la simplicité de leur âme, et par la beauté de leur corps, envoyés dans des maisons d’éducation pour s’y former à la science et à la sagesse, et y acquérir les autres connaissances utiles, lesquels, par le commerce qu’ils ont eu avec des condisciples vicieux et pervers, s’y sont pervertis, et n’y ont malheureusement appris que la ruse, l’astuce et la corruption du coeur. Que celui qui a de l’intelligence, comprenne la fin que je me propose, en parlant de la sorte. L’Échelle Sainte: QUATRIÈME DEGRÉ

125. Il est impossible que ceux qui s’appliquent de toutes leurs forces à se procurer la science du salut, n’y fassent pas de grands progrès. Mais admirons ici la divine Providence; les uns connaissent les progrès qu’ils obtiennent, et les autres ne les aperçoivent pas. L’Échelle Sainte: QUATRIÈME DEGRÉ

131. La connaissance que nous avons de nos mauvaises dispositions et de nos défauts, doit donc nous faire chercher et choisir de préférence l’état d’obéissance, comme nous étant le plus propre et le plus convenable. Que celui, par conséquent, qui se sent porté à l’intempérance et aux plaisirs charnels, ait soin de se mettre sous la discipline d’un supérieur d’une vertu éprouvée et d’une rigoureuse inflexibilité dans la pratique de la tempérance et de la sobriété, plutôt que d’un faiseur de miracles, d’un ami de l’hospitalité, et d’un homme qui se plaise à servir les autres à table. Que celui qui sent son coeur agité par la vanité et possédé de l’orgueil, choisisse pour père spirituel un homme d’une grande sévérité et d’une austérité parfaite, qui ne lui montre jamais un visage riant et satisfait, mais qui soit constamment sans clémence et sans douceur. Il faut donc bien nous garder de rechercher pour directeur un homme capable, par sa sagesse et ses lumières, de nous prédire les choses futures et de prévoir ce qui doit arriver. Désirons et procurons-nous des docteurs véritables, lesquels, par leurs bons exemples dans la pratique de l’obéissance et de l’humilité, et par la solide science, puissent nous guérir de nos maladies spirituelles, nous donner des règles de conduite, nous faire connaître l’état et le lieu qui nous sont nécessaires pour nous sanctifier. L’Échelle Sainte: QUATRIÈME DEGRÉ

27. Il ne convient pas à ceux qui pleurent, de traiter et de s’occuper de matières relevées et de questions théologiques : une pareille occupation pourrait fort bien faire tarir la source de leurs larmes; car celui qui s’applique à ces sciences, est semblable à un docteur gravement assis dans une chaire pour donner avec autorité des leçons aux autres; tandis que celui qui pleure ses fautes, ne doit avoir de la ressemblance qu’avec un homme assis sur le fumier et couvert d’un sac et d’un cilice. C’est pour cette raison que David, quelque grande que fût sa science et quelque profonde que fût sa sagesse, répondit et ceux qui lui demandaient à chanter des cantiques : “Comment pourrions-nous chanter des cantiques à la louange du Seigneur, dans, une terre étrangère”; (Ps 136,4), c’est-à-dire dans le pays où nos péchés nous ont conduits en captivité. L’Échelle Sainte: SEPTIÈME DEGRÉ

3. Le silence, au contraire, est sage et prudent; il donne l’esprit d’oraison, délivre l’âme de la captivité, conserve le feu de l’amour divin, veille sur les pensées de l’esprit, observe attentivement le mouvements des ennemis du salut, soutient et nourrit la ferveur de la pénitence, se plaît dans les larmes, rappelle sans cesse l’image de la mort et le souvenir des supplices éternels, fait considérer les Jugements de Dieu avec une crainte salutaire, est très favorable à la sainte tristesse du coeur, combat l’esprit de présomption, favorise la tranquillité de l’âme, augmente la science du salut, nous forme à la contemplation des vérités surnaturelles, nous perfectionne dans les bonnes oeuvres et nous fait monter jusqu’à Dieu. L’Échelle Sainte: ONZIÈME DEGRÉ

La science et les talents de l’esprit ne sont pas le partage de tout le monde, je le sais; mais aussi je n’ignore pas que la bienheureuse simplicité, qui est une cuirasse forte et puissante contre les traits des ennemis du salut, ne règne pas dans tous les coeurs. L’Échelle Sainte: QUINZIÈME DEGRÉ

1. La plupart des auteurs recommandables par leur science, après avoir parlé, ainsi que nous venons de le faire, de la chair comme d’un tyran furieux, nous entretiennent de l’avarice, qui est un démon monstrueux et rempli de têtes. C’est donc pour ne pas troubler l’ordre qu’ont suivi ces hommes pleins de sagesse, que nous suivrons la règle qu’ils nous ont tracée. Nous dirons donc, mais en peu de mots, ce qui regarde cette cruelle passion, et nous traiterons de même des remèdes capables de nous en guérir ou de nous en préserver. L’Échelle Sainte: SEIZIÈME DEGRÉ

3. L’insensibilité n’est-ce pas à un philosophe insensé qui, en donnant des leçons aux autres, prononce sa propre condamnation; à un avocat qui parle contre sa propre cause; à un médecin aveugle qui, tout en faisant de longues et savantes dissertations sur les moyens de guérir un malade, ne cesse d’agrandir et d’envenimer ses plaies et d’augmenter son mal ? En effet on l’entend parler avec zèle et science de la maladie de son âme, et on ne le voit jamais s’abstenir des choses qui l’entretiennent; il demande à Dieu de l’en délivrer, et, par ses mauvaises habitudes dans lesquelles il ne cesse de tomber, il s’enfonce et s’engage plus avant dans l’abîme; s’indigne contre lui-même : eh ! le malheureux ! ne rougit plus des reproches amers qu’il se fait; il sait encore qu’il fait mal, il le dit même, et il ne prend pas les moyens de se corriger; il parle de la mort, et il vit comme s’il ne devait jamais mourir; il pousse de longs gémissements sur les suites terribles et inévitables de la mort, et il est tranquille, comme s’il n’avait rien à craindre et qu’il fût immortel ici bas; il traite des avantages précieux et des fruits salutaires de la mortification, et il n’hésite pas de se livrer sans scrupule aux excès et aux délices de la bonne chère; il lit souvent ce qui regarde le jugement dernier, et il est assez insensé pour n’en faire aucun cas, et même pour en plaisanter; il parcourt, en lisant, ce qui est écrit de la vaine gloire, et cette lecture même augmente ce vice dans son misérable coeur; il donne des louanges aux veilles, et lui-même se plonge dans les douceurs du sommeil; il relève avec éloquence la vertu et l’excellence de la prière, et cependant il l’a en horreur et ne se livre à ce saint exercice qu’avec une extrême répugnance et par force : elle fait son supplice et son tourment. Il loue et exalte l’obéissance, et il est le premier à désobéir; il prodigue les éloges les plus pompeux à ceux qui n’ont aucune affection pour les biens fragiles et périssables de ce monde, et il n’a pas honte de se fâcher et de se disputer pour un vil et méprisable chiffon; il se met en colère de s’être fâché, et il s’irrite et s’indigne de s’être mis en mauvaise humeur; et, quoiqu’il tombe et retombe sans cesse, l’insensé ! il ne s’aperçoit même pas de ses chutes. Il se repent de s’être livré aux excès de l’intempérance, et un moment après il ajoute de nouveaux excès aux premiers; il béatifie le silence, et afin de ne pas l’observer, il se livre à de longs discours sur les louanges qu’il mérite; il fait d’excellentes exhortations aux autres pour les porter à pratiquer la douceur, et lui-même s’indigne et s’irrite de sa propre indignation et de ses impatiences; un peu rendu à lui-même, on le voit gémir sur son état déplorable; et à peine s’est-il donné le moindre mouvement pour en sortir, qu’il retombe dans une léthargie plus profonde : il blâme et condamne sévèrement les ris et la joie, et lui-même en parlant de la pénitence, se met à rire d’une manière qui fait pitié et annonce la folie; il s’accuse devant les autres d’être coupable de vaine gloire, et dans cette accusation même, il cherche à contenter son orgueil et sa vanité; il ne cesse de recommander à ses frères de garder la modestie dans leurs regards, et de pratiquer la chasteté avec la plus scrupuleuse attention, et le misérable porte sans cesse, et dans de perverses intentions, les yeux sur des objets agréables et dangereux ! Le rencontre-t-on au milieu des gens du siècle ? il ne peut assez faire l’éloge de la vie religieuse et solitaire, et, dans sa stupide insensibilité, il ne comprend pas que ces louanges condamnent sa conduite; il accable d’honneur et de louanges ceux qui prennent soin des pauvres et qui répandent d’abondantes aumônes dans le sein de l’indigence et de la misère, et lui-même couvre les indigents et les pauvres d’injures, d’affronts et d’outrages. C’est ainsi que ce pauvre malheureux s’accuse et se condamne en tout et partout, sans penser à rentrer en lui-même ! à rougir de son triste et funeste état, à se repentir de sa conduite et à se convertir : mais, hélas ! le dirai-je ? la chose lui est-elle possible ? L’Échelle Sainte: DIX-SEPTIÈME DEGRÉ

14. Un vieillard très versé dans la science des choses spirituelles exhortait un jour avec beaucoup de charité un frère rempli d’orgueil, à combattre courageusement ce vice, et à pratiquer la sainte humilité. Or voici la réponse que cet insensé lui fit : “Vous vous trompez, mon père; je ne suis pas ce que vous croyez : non, je vous l’assure, je ne suis pas un orgueilleux.” Mais ce vieillard plein de sagesse lui répliqua aussitôt : “Mon Fils, pourriez-vous nous donner une preuve plus évidente que vous l’êtes, qu’en nous assurant que vous ne l’êtes pas ?” L’Échelle Sainte: VINGT-DEUXIÈME DEGRÉ

10. Une âme amie de la douceur comprend et goûte les paroles de la sagesse,; car “le Seigneur, qui est plein de douceur, dirigera les cœurs doux et débonnaires dans la science du jugement, et leur enseignera ses voies” (Ps 24,9). Or ces voies sont la science de la prudence et de la discrétion. L’Échelle Sainte: VINGT-QUATRIÈME DEGRÉ

12. Une âme qui pratique la douceur, possède la véritable science; mais un cœur impatient languit dans les ténèbres de l’ignorance. L’Échelle Sainte: VINGT-QUATRIÈME DEGRÉ

14. La simplicité est une heureuse habitude qui rend une âme incapable de duplicité et de toute pensée mauvaise et pernicieuse. La malice est la science, ou, plutôt le partage des démons, qui rend ennemi de toute vérité, au point qu’on voudrait pouvoir, non seulement se la cacher à soi-même, mais la cacher aux autres. L’Échelle Sainte: VINGT-QUATRIÈME DEGRÉ

29. S’il est vrai que la science enfle le cœur de la plupart des hommes, il est également vrai qu’une heureuse ignorance et l’inexpérience servent sauvent à les rendre doux, timides et humbles. Saint Paul, surnommé le Simple, peut nous servir d’exemple, nous donner une idée exacte et un modèle parfait de la sainte et bienheureuse simplicité ; car vit-on jamais, a-t-on jamais entendu dire qu’on ait vu, et même qu’on ait pu voir un homme devenir en si peu de temps aussi parfait dans la simplicité du cœur ? L’Échelle Sainte: VINGT-QUATRIÈME DEGRÉ

14. Ceux qui sont des hommes consommés dans les sciences, connaissent très bien les choses convenables d’abord à ceux qui commencent leurs études; celles qui conviennent à ceux qui ont fait quelques progrès; enfin celles qui sont propres à ceux qui sont devenus capables de donner des leçons aux autres. Prenons bien garde qu’après avoir longtemps étudié, on ne nous trouve toujours qu’aux premiers éléments de la science spirituelle et religieuse. N’est-il pas honteux pour un vieillard de ne se voir qu’aux écoles de l’enfance. L’Échelle Sainte: VINGT-SIXIÈME DEGRÉ

Or voici le véritable alphabet de ceux qui veulent apprendre la science religieuse : A. l’obéissance; L’Échelle Sainte: VINGT-SIXIÈME DEGRÉ

Quant à ceux qui ont déjà fait quelques progrès dans la science religieuse, leur étude et leur application particulières doivent être de s’efforcer de remporter une victoire complète sur la vaine gloire et sur la colère, de nourrir et d’augmenter en eux l’espérance des biens à venir, de rendre plus parfaite la paix de leur âme et plus grande, la circonspection de leur esprit, de graver de plus en plus dans leur mémoire le souvenir et la pensée des jugements de Dieu, de perfectionner leurs sentiments de tendresse et de commisération pour leurs frères, d’exercer envers eux les devoirs de l’hospitalité avec affection et prudence, d’être plus doux et plus modérés dans les corrections, plus fervents et plus recueillis dans la prière, enfin, de mépriser entièrement les richesses. L’Échelle Sainte: VINGT-SIXIÈME DEGRÉ

O. devenir des trésors de science; L’Échelle Sainte: VINGT-SIXIÈME DEGRÉ

21. J’ai vu un médecin spirituel, également ignorant et indiscret, lequel accabla si mal à propos de reproches un pauvre malade qui languissait sous le poids de ses péchés, qu’il le poussa dans les horreurs du désespoir. S’en ai vu un autre, plein de science et de sagesse, qui, par des reproches humiliantes, fit comme une incision dans un cœur gonflé d’orgueil, et en fit heureusement sortir toute la corruption infecte qui le gâtait et le salissait. L’Échelle Sainte: VINGT-SIXIÈME DEGRÉ

116. Quelqu’un ayant un jour demandé à un homme fort expérimenté dans les voies de Dieu, pourquoi le Seigneur, qui prévoit d’une science infaillible les fautes de certaines personnes, ne laisse pas néanmoins de favoriser ces personnes des dons les plus rares et les plus précieux, et même de la vertu de faire des miracles : C’est, lui répondit-il, afin de rendre les autres hommes plus sages et plus vigilants, de nous faire connaître la liberté dont jouit notre volonté, et de rendre inexcusables au jugement dernier ceux qui seront tombés dans le péché, après avoir reçu des faveurs si extraordinaires. L’Échelle Sainte: VINGT-SIXIÈME DEGRÉ

55. Ils sont bien peu nombreux les hommes qui se sont fait un grand nom dans les sciences et dans la sagesse de la philosophie; mais ils sont encore plus rares ceux qui ont excellé dans la science et dans la philosophie essentielles à la vie érémitique. L’Échelle Sainte: VINGT-SEPTIÈME DEGRÉ

96. Vous devez éviter de lire les livres étrangers et surtout opposés au genre de vie que vous menez, mais ne perdez jamais de vue qu’avant toute chose vous avez besoin d’être instruit de la science et d’être fortifié par la vertu de l’Esprit saint. Les paroles toujours obscures des hommes ne sont propres qu’à obscurcir de plus en plus les faibles lumières de notre intelligence. L’Échelle Sainte: VINGT-SEPTIÈME DEGRÉ

54. Il y a une grande différence entre méditer intérieurement en s’entretenant avec son propre coeur, et conduire ce même coeur en suivant les lumières de la partie supérieure de l’âme qui, étant éclairée par la foi, devient reine et capable d’offrir au Christ des hosties qui lui soient agréables. C’est donc avec raison qu’un de nos pères qui, par leur science, ont mérité le titre de théologiens, a dit, qu’un feu saint et céleste descend dans les personnes qui se livrent à la méditation pour les enflammer, et les purifier des impuretés et des souillures qui leur restent encore, et que ce même feu descend aussi dans les âmes de celles qui ont réglé leur coeur selon les lumières de la foi, pour les éclairer de plus en plus et les faire avancer dans les voies de la perfection. C’est pourquoi ce feu salutaire est justement appelé une lumière qui consume et qui éclaire. Aussi voyons-nous quelquefois des personnes sortir du saint exercice de la prière comme d’une fournaise ardente, et sentir elles-mêmes qu’elles ont été purifiées de leurs souillures et de leurs imperfections, et délivrées de la concupiscence, ce terrible et funeste foyer des péchés; et que d’autres en sortent toutes remplies de lumières, revêtues des riches habits de l’humilité et inondées d’une joie céleste. Ils ont donc prié de corps plutôt que de coeur, ceux qui dans l’oraison n’ont pas éprouvé plus ou moins l’un ou l’autre de ces deux effets; leur prière a donc été une prière judaïque. E L’Échelle Sainte: VINGT-HUITIÈME DEGRÉ

67. Ayez donc toujours une ferme confiance en Dieu, et Il sera Lui-même le maître qui vous apprendra l’art salutaire de bien prier. Nous ne pouvons absolument pas nous donner la faculté de voir; c’est Dieu qui nous l’a donnée en nous créant, mais tous les hommes ensemble seront-ils capables de nous faire discerner et connaître quelle est l’excellence de l’oraison ? Ah ! c’est Dieu seul qui peut, dans l’exercice même de la prière, nous faire comprendre et son excellence et les avantages qu’elle nous procure; oui, c’est Dieu qui donne à l’homme toute la science dont il est doué, qui accorde à celui qui prie la grâce de bien prier, et qui répand les bénédictions de sa Tendresse sur les âmes justes et saintes. L’Échelle Sainte: VINGT-HUITIÈME DEGRÉ