Il avait passé la centième année de sa vie, et l’esprit seul restait allègre en lui. La vieillesse et l’assiduité à la prière l’avaient tellement courbé, que, ramené en quelque sorte à la première enfance, il ne pouvait marcher que les mains pendantes et appuyées sur le sol. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA CHEREMON CHAPITRE 4
C’est donc avec un coeur tout humble et contrit qu’il faut s’appliquer sans cesse à la prière, afin que son secours demeure toujours avec nous. Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 4
Jusqu’à ce que l’âme soit parvenue à l’état de la pureté parfaite, elle passera fréquemment par ces alternatives, nécessaires à sa formation; tant qu’enfin la grâce de Dieu comble ses désirs, en l’y affermissant pour toujours. Alors, elle pourra dire en toute vérité : «Je ne me suis point lassée d’attendre le Seigneur, et il m’a regardée. Il a exaucé ma prière, et il m’a retirée de la fosse de misère, de la fange du bourbier; il a dressé mes pieds sur le rocher, il a affermi mes pas» (Ps 39,2-3). Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 6
Celui-là donc pourra s’excuser sur la nécessité inhérente à la nature, qui sera parvenu par une application continuelle à un tel état de pureté, que son âme ne soit plus touchée des appas du vice, et qu’il n’ait plus à regretter que des souillures inconscientes et rares. Tel il sera durant le jour, tel il demeurera durant la nuit; le même dans le sommeil et à la prière, seul et en la compagnie des hommes. Jamais il ne s’apercevra tel dans le secret, qu’il rougisse d’être vu par autrui. Le regard inévitable de Dieu ne surprendra rien chez lui qu’il désire tenir caché à la vue des hommes. Mais la très suave lumière de la chasteté le comblera de continuelles délices, et il pourra dire avec le prophète : «La nuit même est devenue lumineuse, au sein des délices où je suis. Les ténèbres n’ont point d’obscurité pour vous; la nuit brille comme le jour, ses ténèbres ressemblent à la lumière.» (Ps 138,11-12). Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 8
Ce sont là en vérité les divines merveilles que l’âme du prophète et celles qui lui ressemblent, découvrent avec étonnement dans une contemplation pleine de miracles. Ce sont là les prodiges que Dieu a opérés sur la terre, et dont la vue fait dire au même prophète, en appelant tous les peuples à les admirer : «Venez et voyez les oeuvres de Dieu, les prodiges qu’il a opérés sur la terre; il a brisé l’arc et rompu les armes, et consumé par le feu les boucliers.» (Ps 45,9-10). Car quel plus grand prodige, que de voir en un moment les publicains cupides devenir apôtres, les persécuteurs farouches se charger en prédicateurs de l’Évangile et propager au prix de leur sang la foi qu’ils poursuivaient ? Tels sont les divins ouvrages que le Fils atteste qu’il accomplit chaque jour en union avec son Père : «Mon Père agit jusqu’aujourd’hui, et moi aussi j’agis.» (Jn 5,17). Telles sont les oeuvres de Dieu que le bienheureux David chante en esprit : «Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël, qui seul fait des prodiges !» (Ps 71,18). C’est d’elles que parle le prophète Amos : «Il a fait toutes choses, et il les change; il change en matin l’ombre de la mort.» (Amos 5,18). «Ce sont là, en effet, les changements de la droite du Très-Haut.» (Ps 76,11). C’est au sujet de cet ouvrage de salut que le prophète adresse au Seigneur cette prière : «Affermissez, ô Dieu, ce que vous avez fait en nous !» (Ps 67,29). Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 12
Je ne parle pas de ces conduites secrètes et cachées dont l’âme des saints se voit l’objet à toute heure; de cette infusion céleste de la joie spirituelle qui relève l’esprit abattu et lui rend l’allégresse; de ces transports brûlants, de ces consolations enivrantes que la bouche ne peut dire et que l’oreille n’a pas entendues, qui souvent nous éveillent d’une torpeur inerte et stupide, comme d’un profond sommeil, pour nous faire passer à la prière la plus fervente. C’est bien là cette joie dont le bienheureux Apôtre dit : «L’oeil de l’homme n’a pas vu, son oreille n’a pas entendu, le secret pressentiment de son coeur n’a point deviné.» (1 Cor 2,9). Mais il parle de celui qui, rendu stupide par les vices terrestres, est resté homme, rivé aux passions humaines et incapable de rien apercevoir de ces divines largesses. De lui-même, au contraire, et de ceux qui, d’ores et déjà étrangers à la manière de vivre des hommes lui sont devenus semblables, il dit aussitôt : «Mais à nous, Dieu l’a révélé par son Esprit.» (Ibid. 10). Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 12
La divine Écriture confirme l’existence de notre libre arbitre : «Garde ton coeur, dit-elle, en toute circonspection.» (Pro 4,23) Mais l’Apôtre manifeste son infirmité. «Que le Seigneur garde vos coeurs et vos intelligences dans le Christ Jésus.» (Phil 4,7) — David énonce sa vertu, lorsqu’il dit : «J’ai incliné mon coeur à observer tes commandements;» (ps 118) mais il enseigne aussi sa faiblesse, lorsqu’il fait cette prière : «Incline mon coeur vers tes enseignements, et non vers l’avarice;» (Ibid. 36) et de même Salomon : «Que le Seigneur incline vers lui nos coeurs, afin que nous marchions dans toutes ses voies, et que nous gardions ses commandements, ses cérémonies et ses jugements.» (3 Rois 8,58) — C’est la puissance de notre liberté que désigne le psalmiste, en disant : «Préserve ta langue du mal, et tes lèvres des paroles trompeuses;» (ps 33,14) mais nous attestons son infirmité dans cette prière : «Place, Seigneur, une garde à ma bouche, une sentinelle à la porte de mes lèvres.» (ps 140,3) — Le Seigneur déclare ce dont est capable notre volonté, lorsqu’il dit : «Détache les chaînes de ton cou, captive, fille de Sion» (Is 52,2); d’autre part, le prophète chante sa fragilité : «C’est le Seigneur qui délie les chaînes des captifs» (ps 145,7), et : «C’est toi qui as brisé mes chaînes; je t’offrirai un sacrifice d’action de grâces.» — Nous entendons le Seigneur nous appeler, dans l’Évangile, afin que, par un acte de notre libre arbitre, nous nous hâtions vers lui : «Venez à moi, vous tous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous soulagerai» (Mt 11,28); mais il proteste aussi de la faiblesse de l’humaine volonté, en disant : «Personne ne peut venir à moi, si le Père, qui m’a envoyé, ne l’attire.» (Jn 6,44) L’Apôtre révèle notre liberté dans ces paroles : «Courez de même, afin de remporter le prix» (1 Co 9,24) ; mais saint Jean le Baptiste atteste sa fragilité lorsqu’il dit : «L’homme ne peut rien prendre de lui-même, que ce qui lui a été donné du ciel.» (Jn 3,27) — Un prophète nous ordonne de garder notre âme avec sollicitude : «Prenez garde à vos âmes» (Jér 17,21), mais le même Esprit fait dire à un autre prophète : «Si le Seigneur ne garde la cité, celui qui la garde veille inutilement.» (ps 126,1) — L’Apôtre, écrivant aux Philippiens, leur dit, pour souligner leur liberté : «Travaillez à votre salut avec crainte et tremblement» (Phil 2,12); mais il ajoute, pour leur en faire voir la faiblesse : «C’est Dieu qui opère en nous le vouloir et le parfaire, de par son bon plaisir» (Ibid. 13). Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 10
Gardons-nous donc bien de rapporter au Seigneur tous les mérites des saints, de telle manière que nous ne laissions à la nature humaine que ce qui est mauvais et pervers. Après le témoignage que rend Salomon, ou plutôt le Seigneur de qui sont ces paroles, cela ne nous est pas permis. Dans la prière qu’il fit, lorsqu’il eut achevé la construction du temple, il s’exprime ainsi : «David, mon père, voulut bâtir une maison au nom du Seigneur, Dieu d’Israël; mais le Seigneur dit à David mon père : Lorsque tu as formé cette pensée dans ton coeur, d’élever une maison à mon nom, tu as bien fait; le dessein en était bon. Toutefois, ce n’est pas toi qui bâtiras une maison à mon nom» (3 Rois 8,17,19). Cette pensée, ces réflexions de David, dites-moi, étaient-elles bonnes et de Dieu, ou mauvaises et de l’homme ? Si cette pensée était bonne et de Dieu, pourquoi Celui qui l’a inspirée lui refuse-t-il d’aller jusqu’à l’effet ? Si elle était mauvaise et de l’homme, pourquoi le Seigneur lui donne-t-il des louanges ? Il ne nous reste que de croire qu’elle était bonne et de l’homme. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 12
Dieu prévient la volonté de l’homme : «La miséricorde de mon Dieu, est-il dit, me préviendra» (ps 58). Puis, il tarde, il s’arrête en quelque sorte pour notre bien, afin d’éprouver notre libre arbitre; et c’est notre volonté, alors, qui le prévient : «Au matin, ma prière vous préviendra» (ps 87,14), «J’ai devancé le matin et j’ai crié vers vous» (ps 118,147), «Mes yeux ont devancé le point du jour :» (Ibid. 148). — Il nous appelle et nous invite, lorsqu’il dit : «Tout le jour, j’ai tendu les mains vers un peuple incrédule et rebelle» (Rm 10,21); et nous l’invitons à notre tour, quand nous lui disons : «Tout le jour, j’ai tendu les mains vers vous» (ps 87,10). — Il nous attend : «Le Seigneur attend, dit le prophète, pour avoir pitié de vous.» (Is 30,18) Et nous l’attendons : «Je ne me suis point lassé d’attendre le Seigneur, et il m’a regardé» (ps 39,2); «J’ai attendu ton salut, Seigneur» (ps 118,166). — Il nous fortifie : «Je les ai instruits, et j’ai fortifié leurs bras, et ils ont médité le mal contre moi» (Os 7,15) et il nous exhorte à nous fortifier nous-mêmes : «Fortifiez les mains défaillantes, affermissez les genoux qui chancellent» (Is 35,3). — Jésus crie : «Si quelqu’un a soif, qu’il vienne à moi et qu’il boive !» (Jn 7,37). Et le prophète crie vers lui : «Je me suis épuisé à crier, ma gorge s’est enrouée; mes yeux se sont consumés, tandis que j’espère en mon Dieu.» (ps 58,4) — Le Seigneur nous cherche : «J’ai cherché, et il n’y avait point d’homme; j’ai appelé, et personne n’était là pour me répondre» (Cant 5,6). Et l’épouse le cherche lui-même avec ces plaintes pleines de larmes : «Sur ma couche, pendant la nuit, j’ai cherché celui que mon âme chérit; je l’ai cherché, et je ne l’ai pas trouvé; je l’ai appelé, et il ne m’a pas répondu» (Ibid. 3,1). Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 12
André, ni Pierre, ni les autres apôtres ne songeaient aux moyens de se sauver; et voici qu’il les choisit par une condescendance toute spontanée de sa grâce (cf. Mt 4,18). — Zachée, poussé par un sentiment de foi, s’efforce de voir le Seigneur, et remédie à la petitesse de sa taille en montant sur le sycomore; le Seigneur l’accueille, et, bien plus, lui accorde cette bénédiction et cette gloire : il va demeurer chez lui. (cf. Lc 19,2 et ss.) — Il attire Paul qui résiste et regimbe. (Ac 9,3 et ss.) — À cet autre, il commande de s’attacher à lui si inséparablement, qu’il lui refuse le court délai sollicité pour ensevelir son père (cf. Mt 8,21 et ss.). — Corneille s’applique incessamment à la prière et à l’aumône; comme en récompense, la voie du salut lui est montrée; un ange le visite, qui lui ordonne de faire venir Pierre et d’apprendre de sa bouche les paroles par où il aura le salut, lui et tous les siens (cf. Ac 10). Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 15
Ainsi la sagesse multiforme de Dieu ménage-t-elle le salut des hommes avec une tendresse habile à varier ses moyens et vraiment insondable. Selon la capacité de chacun, il accorde les dons de sa largesse. Pour les guérisons même qu’il opère, il ne veut point se régler sur la puissance toujours égale de sa majesté, mais sur la foi qu’il trouve en chacun de nous ou qu’il a lui-même départie. Celui-ci croit que pour le purifier de sa lèpre, la volonté toute seule du Christ suffit; le Christ le guérit par le seul assentiment de sa volonté : «Je le veux, sois guéri» (Mt 8,3). Un autre le supplie de venir chez lui, et de ressusciter sa fille en lui imposant les mains; il entre dans sa maison, et lui accorde l’objet de sa requête en la manière espérée (cf. Ibid. 9,18). Un troisième croit que le salut réside essentiellement dans le commandement de la parole : «Dites seulement une parole, et mon serviteur sera guéri» (Mt 8,8); par le commandement de sa parole, il rend aux membres alanguis leur vigueur première : «Va, et qu’il te soit fait selon que tu as cru (Ibid. 13).» — En voici qui espèrent trouver le remède dans l’attouchement de la frange de son vêtement; il leur dispense largement le don de la santé. (cf. Ibid. 9,20) — Il accorde à ceux-ci la guérison de leurs maladies sur leur prière; à ceux-là par un don spontané. — Il en exhorte certains à l’espérance : «Veux-tu être guéri ?» (Jn 5,6). Il porte secours de son propre mouvement à d’autres qui ne l’espéraient pas. — Il sonde les désirs des uns avant de satisfaire leur volonté : «Que voulez-vous que je fasse ?» (Mt 20,32). À cette autre qui ignore le moyen d’obtenir ce qu’elle convoite, il l’indique avec bonté : «Si tu crois, tu verras la gloire de Dieu.» (Jn 11,40) — Il en fut sur qui il épancha surabondamment son pouvoir de guérir, si bien qu’à leur sujet l’évangéliste peut dire : «Il guérit tous leurs malades» (Mt 14,14). Chez d’autres, l’abîme sans fond de ses bienfaits se trouva fermé : «Jésus, est-il dit, ne put faire parmi eux de miracle à cause de leur incrédulité» (Mc 6,5-6). Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBÉ CHEREMON CHAPITRE 15
Cependant, un vif sentiment de componction me remuait intérieurement. Il se traduisit bientôt par de profonds soupirs : «Toutes les pensées, dis-je, que vous avez développées avec tant d’éloquence, ajoutent encore au découragement dont j’avais à souffrir. Outre les captivités de l’âme qui sont communes à tous, et les distractions qui battent du dehors les esprits encore faibles, je trouve un obstacle particulier à mon salut dans la médiocre connaissance que je parais avoir de la littérature. Zèle du pédagogue, ou application de l’élève, je m’en suis imprégné jusqu’au fond. Avec un esprit de la sorte infecté des oeuvres des poètes, les fables frivoles, les histoires grossières dont je fus imbu dès ma petite enfance et mes premiers débuts dans les études, m’occupent même à l’heure de la prière. Je psalmodie, on j’implore le pardon de mes péchés; et voici que le souvenir effronté des poèmes jadis appris me traverse l’esprit, l’image des héros et de leurs combats semble flotter devant mes yeux. Tandis que ces fantômes se jouent de moi, mon âme n’est plus libre, d’aspirer à la contemplation des choses célestes. Cependant, les larmes que je répands chaque jour ne réussissent pas à les chasser. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ NESTEROS CHAPITRE 12
Un hérétique, sectateur du traître Eunomius, s’efforçait de ruiner la foi catholique par les artifices de la dialectique. Déjà des multitudes s’étaient laissé séduire, lorsque, à la prière de plusieurs catholiques, qu’un si grand désastre remuait profondément, le bienheureux Macaire entreprit de sauver la simplicité égyptienne d’un complet naufrage de la foi. Les Conférences: SECONDE CONFÉRENCE DE L’ABBÉ NESTEROS CHAPITRE 3
Le roi Ézéchias est étendu sur son lit, en proie à une grave maladie. Le prophète Isaïe l’aborde au nom de Dieu, et lui dit : «Ainsi parle le Seigneur : Mets ordre à ta maison, car tu vas mourir, et tu ne vivras plus. Et Ézéchias, dit l’Écriture, tourna son visage contre la muraille, et il pria le Seigneur, et il dit : Je t’en supplie, Seigneur, souviens-toi comme j’ai marché devant toi dans la vérité et avec un coeur parfait et que j’ai fait ce qui est bien à tes yeux. Et Ézéchias répandit une grande abondance de larmes.» Après quoi, il est dit à Isaïe «Retourne, et dis à Ézéchias, roi de Juda : Ainsi parle le Seigneur, le Dieu de David, ton père : J’ai entendu ta prière, j’ai vu tes larmes; et voici que j’ajouterai à tes jours quinze années encore; et je te délivrerai de la main du roi d’Assyrie; et je protégerai cette cité à cause de moi et à cause de David, mon serviteur.» Les Conférences: SECONDE CONFÉRENCE DE L’ABBA JOSEPH CHAPITRE 25
Un visiteur lui survient avec un extérieur et des paroles qui exprimaient la plus profonde abjection de soi-même. Le vieillard l’invite, selon l’usage, à réciter la prière. Toutes les instances demeurent impuissantes à vaincre ses refus. «Un homme comme lui ! couvert de toutes les hontes ! Non, en vérité, il n’est pas digne de l’air qu’il respire !» Il ne consent même point à s’asseoir sur une natte; la terre nue est bien bonne pour lui. Bien moins encore se prête-t-il au lavement des pieds. Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA PIAMUN CHAPITRE 11
L’esprit immonde le tourmenta durement et longtemps. Vainement la prière des saints qui habitaient ce désert et avaient reçu le charisme divin de commander aux esprits mauvais, s’employait-elle à le délivrer. Isidore lui-même n’y put réussir, malgré sa grâce singulière, lui à qui la munificence du Seigneur avait octroyé une puissance si grande, qu’on ne lui conduisit jamais un possédé, qui ne fût guéri, avant même de toucher le pas de sa cellule. Le Christ réservait cette gloire au jeune Paphnuce. Seule, la prière de celui qu’il avait si odieusement trahi devait libérer le coupable; c’est en invoquant le nom de qui sa haine jalouse avait cru pouvoir rabaisser l’honneur, qu’il devait recevoir le pardon de sa faute et voir la fin de ses supplices. Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA PIAMUN CHAPITRE 15
GERMAIN. — Mais alors, à quelle source puiser la sainte et salutaire componction d’un coeur humilié ? Car, voici que l’Écriture nous la dépeint avec ces paroles, parties des lèvres du pénitent : «J’ai fait connaître mon péché, et je n’ai point couvert mon iniquité; j’ai dit : Je déclarerai contre moi mon injustice au Seigneur.» (Ps 31,5-6). Quel titre aurons-nous donc à redire avec vérité ce qui suit aussitôt : «Et vous avez pardonné l’impiété de mon coeur» ? (Ibid.) Si nous bannissons de notre coeur la mémoire de nos péchés, comment, prosternés en prière, nous exciterons-nous aux larmes d’une humble confession, pour mériter d’obtenir le pardon de nos crimes, selon cette parole : «Chaque nuit, je baignerai ma couche de mes larmes, j’arroserai mon lit de mes pleurs» ? (Ps 6,7). Le Seigneur, du reste, ne commande-t-Il pas de la garder invariablement, lorsqu’il dit : «Je ne me souviendrai plus de tes iniquités, mais toi rappelle-toi» ? (Is 43,25-26). Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA PINUFE CHAPITRE 6
Aussi n’est-ce pas seulement durant le travail, mais jusque dans la prière, que je n’efforce à dessein de ramener mon esprit au souvenir de mes fautes. Incliné plus efficacement par cette méthode à l’humilité véritable et à la contrition du coeur, j’oserai dire avec le prophète : «Voyez mon humilité et ma peine, et pardonnez-moi mes péchés.» (Ps 24,18). Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA PINUFE CHAPITRE 6
Parfois, c’est l’intercession des saints qui obtient le pardon de nos fautes : «Si quelqu’un voit son frère commettre un péché qui ne va pas à la mort, qu’il prie; et Dieu donnera la vie à ce frère, dont le péché ne va pas à la mort.» (1 Jn 5,163). Et de nouveau : «Quelqu’un parmi vous est-il malade, qu’il appelle les prêtres de l’Église, et que ceux-ci prient sur lui, l’oignant d’huile au nom du Seigneur. Et la prière de la foi sauvera le malade, et le Seigneur le soulagera; et s’il a commis des péchés, ils lui seront remis.» (Jac 5,14-15). D’autres fois, c’est le mérite de la miséricorde et de la foi qui réduit la souillure de nos vices, selon cette parole : «Les péchés s’expient par la miséricorde et la foi.» (Pro 15,27). Souvent aussi, c’est la conversion et le salut de ceux que ramènent au bien nos avis et notre prédication : «Celui qui convertira un pécheur de l’égarement de ses voies, sauve cette âme de la mort et couvrira la multitude de ses propres péchés.» (Jac 5,20). Enfin, l’oubli et le pardon que nous accordons aux autres, nous méritent le pardon de nos propre méfaits : «Si vous pardonnez aux hommes leurs offenses, votre Père céleste vous pardonnera aussi vos manquements.» (Mt 6,14). Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA PINUFE CHAPITRE 8
Vous voyez combien d’ouvertures la Clémence du Sauveur nous a ménagées vers sa Miséricorde, afin que personne de ceux qui désirent le salut, ne se laisse abattre par le découragement, lorsque tant de remèdes l’appellent à la vie. Vous alléguez votre faiblesse, qui vous empêche d’effacer vos péchés par l’affliction du jeûne ? Vous ne pouvez dire : «Mes genoux se sont affaiblis par le jeûne, et ma chair s’est changée par le manque d’huile; car j’ai mangé la cendre comme du pain et mêlé mes pleurs à mon breuvage »? (Ps 108,24). Rachetez-les par vos largesses et vos aumônes. Vous n’avez rien à donner aux indigents ? — Quoique les sévérités de la détresse pécuniaire et de la pauvreté n’interdisent cette bonne oeuvre à personne : les deux menues pièces de la veuve ont été préférées aux dons magnifiques des riches, (cf. Lc 21,1-2) et le Seigneur promet de récompenser un verre d’eau froide.— (cf. Mt 10,42). Mais il est, certes, en votre pouvoir de vous purifier par la correction de votre vie.— Acquérir la perfection des vertus par l’extinction de tous les vices vous paraît chose impossible ? Dépensez au salut d’autrui vos soins pieux. — Vous vous plaignez d’être impropre à ce ministère ? Couvrez vos péchés par la charité. — Il y a en vous une certaine mollesse qui vous rend fragile aussi sur ce point ? Abaissez-vous, et, dans les sentiments de l’humilité, implorez le remède à vos blessures de la prière et de l’intercession des saints. Enfin, qui est-ce qui ne peut dire sur le ton de la supplication ardente : «J’ai fait connaître mon péché, et je n’ai point couvert mon injustice,» (Ps 31,5) afin de mériter par cette profession d’ajouter ensuite : «Et vous avez remis l’impiété de mon coeur.» (Ibid.) —La honte vous retient ? Vous rougissez de révéler vos péchés en présence des hommes ? Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA PINUFE CHAPITRE 8
Question : Pourquoi le jeûne est-il suspendu en Égypte durant toute la Pentecôte, et pourquoi ne fléchit-on pas les genoux pour la prière ? Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 11
Il advint que l’abbé Théonas nous fit visite dans notre cellule, aux jours de la Pentecôte. Les prières du soir achevées, nous nous assîmes quelques instants par terre, et nous lui demandâmes avec instance pourquoi, durant toute cette période, l’on évitait chez eux avec tant de soin de fléchir les genoux pour la prière et de prolonger le jeûne jusqu’à la neuvième heure. Notre curiosité se montrait d’autant plus vive, que nous n’avions pas vu cet usage observé avec un tel scrupule dans nos monastères de Syrie. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 11
Nous ne courbons pas non plus les genoux pour la prière, en ces jours, parce que cette posture est un signe de pénitence et de douleur. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 20
Nous ne pouvons remplir, en effet, ce qui se chante dans le psaume : J’ai devancé le matin, et j’ai crié vers vous; (Ps 118,147). Mes yeux ont devancé le point du jour, pour méditer votre parole; (Ibid. 148) Le matin, ma prière vous préviendra, (Ps 87,14 que si, rappelés à la lumière du jour après le repos du sommeil, comme du sein des ténèbres et de la mort, nous n’osons rien prélever pour nos propres besoins, des fonctions de notre âme ni de notre corps. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 26
GERMAIN. — Vous venez de faire la lumière sur une question fort obscure, et qui garde pour beaucoup, je pense, tout son mystère. Aidez-nous, je vous prie, à poursuivre nos progrès, en éclaircissant encore ce point : dans le temps même de nos plus grandes ardeurs a jeûner, nous sentons s’élever dans notre chair des combats plus violents; et souvent, à notre réveil, nous sommes si abattus de ce qui nous est arrivé, que, toute confiance nous abandonnant, nous n’osons même plus nous lever pour la prière. Les Conférences: PREMIÈRE CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 35
On pouvait penser qu’Il portait une chair pécheresse, aussi bien que les autres, lorsque, dans le péril de mort et frappé de terreur à la vue des supplices qui Le menaçaient, Il faisait cette prière : Père, s’il est possible, que ce calice passe loin de Moi ! (Mt 26,39) ou qu’Il disait : Mon âme est triste jusqu’à la mort (Ibid., 38). Mais cette tristesse ignorait la souillure du péché, parce que l’Auteur de la vie ne pouvait redouter la mort. Il dit, en effet : Personne ne Me prend ma Vie, c’est de Moi-même que Je la donne; J’ai le pouvoir de la donner, et J’ai le pouvoir de la reprendre (Jn 10,18). Les Conférences: DEUXIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉODOSE CHAPITRE 11
Donc, afin d’obtenir le bien souverain, qui consiste à jouir de la vue de Dieu et rester perpétuellement uni au Christ, il souhaite de voir se briser les liens de son corps. Caduc comme il est, et empêché par les mille nécessités qui naissent de sa fragilité, il est impossible, en effet, que notre corps mortel ne soit quelquefois séparé de la société du Christ ? Il n’est pas jusqu’à l’âme elle-même, distraite par tant de soins, entravée de tant d’inquiétudes diverses autant que fâcheuses qui ne soit incapable de jouir sans cesse de la contemplation de Dieu. Quelle application si persévérante, quelle vie si austère, qui ne soit de temps en temps sujette aux illusions de l’insidieux et rusé adversaire ? S’est-il trouvé personne, passionné du secret de la solitude et appliqué à fuir le commerce des mortels, au point de ne jamais glisser dans les pensées superflues, ni déchoir, ou par la vue des choses d’ici-bas, ou par le souci des occupations terrestres, de la contemplation divine, qui seule est bonne ? Qui put jamais garder si bien la ferveur de l’esprit, que la pente trop facile de ses pensées ne l’ait parfois emporté loin de sa prière, et soudain précipité du ciel sur la terre ? À qui d’entre nous n’est-il pas arrivé, pour ne rien dire des autres moments de divagation, d’être saisi d’une sorte de stupeur et de tomber d’une chute profonde, à l’heure même qu’il élevait au ciel son âme pleine de supplications ? Offense involontaire, je l’accorde; c’était pourtant offenser Dieu, par où l’on pensait obtenir son pardon. – Qui est tellement exercé et vigilant, qu’il ne se laisse en aucune façon distraire du sens de l’Écriture, tandis qu’il chante un psaume à Dieu ? tellement entré dans l’intimité divine, qu’il puisse se réjouir d’avoir accompli un seul jour le précepte de l’Apôtre, de prier sans cesse ? Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 5
Tels les saints. Ce sont eux, les voyants, si je puis dire. Dans leur zèle extrême pour la perfection, ils découvrent en soi avec une rare pénétration et condamnent sans merci des choses que notre regard intérieur, enténébré comme il est, ne sait pas apercevoir. Où, selon le jugement de notre négligence, le péché la plus véniel n’a pas terni la blancheur de la conscience, éclatante comme une neige, eux se voient couverts de taches. Et quand cela ? Lorsque, je ne dis pas une pensée vaine s’est glissée dans le sanctuaire de leur âme, mais le souvenir du psaume à réciter a fait dévier leur attention dans le temps de la prière. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 6
Ils ont accoutumé de dire : Si nous supplions quelque personnage élevé en dignité, non pour avoir la vie sauve, mais seulement en vue de quelque avantage temporel : rivés à lui par les yeux et par toute l’âme, suspendus dans une attente pleine d’alarmes à un signe de sa tête, nous tremblons qu’un mot inopportun ou maladroit ne vienne à détourner sa miséricorde. Ou bien, voici que nous sommes à l’audience, devant le tribunal des juges de ce monde. En face, se tient notre partie. Si, au beau milieu des débats, nous nous prenions à tousser, cracher, rire, bâiller ou dormir, combien la haine vigilante de notre ennemi serait-elle prompte à exciter, pour notre perte, la sévérité du juge ! Eh ! lorsque nous supplions le Juge divin, infaillible témoin de tous les secrets, afin qu’Il écarte le péril de mort éternelle dont nous sommes menacés, ayant en face de nous surtout celui qui est à la fois notre perfide séducteur et notre accusateur, avec quelle attention, quelle ferveur de prière devons-nous implorer sa Clémence ! Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 6
En vérité, n’est-ce pas se rendre coupable, je ne dis pas seulement d’une faute légère, mais d’une impiété grave, si, tandis que l’on répand sa prière devant Dieu, on s’écarte de sa Présence, comme on ferait d’un aveugle et d’un sourd, pour suivre la vanité d’une folle pensée ? Mais ceux qui couvrent les yeux de leur coeur du voile épais des vices, et, selon la parole du Sauveur, en voyant ne voient pas, en entendant n’entendent ni ne comprennent (Mt 13,13), à peine aperçoivent-ils, dans les profondeurs de leur conscience, les péchés mortels : comment auraient-ils le pur regard qu’il faut pour discerner l’apparition insensible des pensées, ou les mouvements fugitifs et cachés de la concupiscence, qui blessent l’âme d’une pointe légère et subtile, ou les distractions qui les retiennent captifs ? Errant sur tous objets au gré d’une imagination sans retenue, ils n’ont pas l’idée de s’affliger, lorsqu’ils sont arrachés de la divine contemplation, qui est quelque chose d’infiniment simple. Mais quoi ? ils n’ont rien dont ils puissent déplorer la perte ! Ouvrant leur âme toute grande au flot envahissant des pensées, ils n’ont point, en effet, de but fixe auquel ils se tiennent sur toutes choses, et vers lequel ils fassent converger tous leurs désirs. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 6
Car, quelles sortes de péchés pourraient-ils commettre, selon vous, dont la Grâce quotidienne du Christ dût les délivrer, s’ils s’y engageaient après le baptême ? De quel corps de mort faut-il penser que l’Apôtre a dit : Malheureux homme que je suis, qui me délivrera de ce corps de mort ? La Grâce de Dieu par Jésus Christ notre Seigneur ? N’est-il pas manifeste, comme la vérité vous a contraints de l’avouer à votre tour, qu’il ne s’agit point ici des péchés mortels, dont le prix est la mort éternelle : homicide, fornication, adultère, ivresse, vol, rapine; mais du corps de péché dont nous avons précédemment parlé, et auquel porte remède la Grâce quotidienne du Christ ? Tel, après avoir reçu le baptême et la science de Dieu, s’abandonne-t-il à l’autre corps de mort, celui des péchés graves : qu’il le sache, son crime ne sera pas effacé par la Grâce quotidienne du Christ, c’est-à-dire le pardon facile que le Seigneur accorde à notre prière, pour des erreurs sans conséquences; mais il devra subir les longues afflictions de la pénitence et de grandes peines expiatoires, à moins qu’il ne soit voué, dans la vie future, aux supplices du feu éternel. C’est le même apôtre qui le déclare : Ne vous y trompez point : ni les impudiques, ni les idolâtres, ni les adultères, ni les efféminés, ni les infâmes, ni les voleurs, ni les ivrognes, ni les calomniateurs, ni les rapaces ne posséderont le royaume de Dieu (1 Co 6,9-10). Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 15
Tel est le corps de mort qui les retire de la contemplation céleste et les abaisse aux choses de la terre; qui, durant qu’ils psalmodient ou se tiennent prosternés pour la prière, évoque dans leur pensée le souvenir de formes humaines, de paroles, d’affaires, d’actions superflues. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 16
Davantage, lorsqu’il confesse, dans sa prière, l’impureté des péchés qui souillent, pour ainsi dire, toute la face de la terre, sa supplication ne se borne pas aux méchants, mais elle embrasse avec eux le peuple des justes : Voici, dit-il, que Tu T’es irrité, et nous avons péché. Nous fûmes toujours dans nos péchés, mais nous serons sauvés. Tous nous sommes devenus comme un impur; et toutes nos justices, comme un linge souillé (Is 64,5-6). Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 17
Il enseigne à ses disciples la formule de la prière parfaite : or, parmi les autres commandements, si sublimes et si augustes, lesquels ne sauraient convenir aux méchants ni aux infidèles, puisque aussi bien ils ne sont donnés qu’aux saints et aux parfaits, il ordonne d’insérer cette demande : Remets-nous nos dettes, comme nous remettons à ceux qui nous doivent (Mt 6,12). Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 18
Si cette prière est véritable sur les lèvres des saints, comme il faut le croire sans l’ombre d’un doute, se rencontrera-t-il un homme assez entêté et présomptueux, assez enflé de la folle superbe du démon, pour se déclarer sans péché ? Ne serait-ce pas se croire plus grand que les apôtres ? Que dis-je ? Ce serait accuser le Sauveur Lui-même d’ignorance ou de légèreté. Car, ou bien Il ne savait pas qu’il pouvait y avoir des hommes exempts de dettes, ou Il a donné un vain enseignement à des gens qu’Il connaissait pour n’avoir nul besoin de ce remède. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 18
À l’heure même de la prière, le péché ne saurait être qu’à grand-peine évité. Les Conférences: TROISIÈME CONFÉRENCE DE L’ABBA THÉONAS CHAPITRE 19
Mais quel obstacle à notre propos, si, délivrés par leur complaisance de toute sollicitude à l’endroit de la nourriture, nous nous donnions tout entiers à la lecture et à la prière ? Le travail auquel nous nous livrons ici, nous est une distraction; supprimé, nous pourrions nous appliquer avec plus de force aux seuls exercices spirituels. Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA ABRAHAM CHAPITRE 10
Proche de mes parents, répond le visiteur. Pourvu de tout par leurs soins, je suis libre du souci et de l’inquiétude qui naissent du travail journalier. Ainsi, poursuivait-il avec fierté, je puis m’appliquer sans cesse à la prière, sans distraction de l’esprit. Les Conférences: CONFÉRENCE DE L’ABBA ABRAHAM CHAPITRE 11