Saint-Martin
XIX, 106. Aussi vous voyez comment la colère de Dieu repose et demeure cachée dans la génération la plus extérieure de la nature, et ne peut pas s’éveiller à moins que les hommes ne la réveillent eux-mêmes, en inqualifiant par leur engendrement charnel avec la colère, dans l’engendrement le plus extérieur de la nature.
107. C’est pourquoi si quelqu’un devait être condamné à la damnation de l’enfer, il ne faudrait pas dire que Dieu en fût l’auteur, ou qu’il l’eût voulu ; mais que l’homme a éveillé lui-même en soi le feu de la colère, qui, lorsqu’il est allumé, inqualifie ensuite avec la colère de Dieu, et le feu infernal, comme ne faisant qu’un1). (Jacob Boehme, Aurore)
John Sparrow
130. Thou seest also how the wrath of God lieth hid and resteth in the outermost birth of nature, and cannot be awakened, unless men themselves rouse or awaken it, who with their fleshly birth or geniture qualify, operate or unite with the wrath in the outermost birth of nature.
131. Therefore if any one should be damned into hell, he ought not to say that God hath done it, or that God willeth it to be so; but man awakeneth or stirreth up the wrath-fire in himself, which, if it groweth burning, afterwards qualifieth, mixeth or uniteth with God’s wrath and the hellish fire, as one thing.
« L’état de l’enfer est bien loin d’être tel que Babel l’enseigne, lorsqu’elle dit que le démon frappe et martyrise les âmes ; elle parle tout à fait en aveugle. Le démon n’est point en discorde avec ses enfants. (…) Chacun a son propre enfer, et n’est atteint par aucune autre chose que son propre poison. » (Psychologia Vera, XVIII, 20. ↩