L’intelligence humaine, à force de ne se fixer que sur les choses de l’ordre externe, dont elle ne parvient pas même à se rendre un compte qui la satisfasse, se ferme bien plus encore sur la nature de son être, que sur celle des objets visibles qui l’environnent ; et cependant, dès que l’homme cesse un instant de porter ses regards sur le vrai caractère de son essence intime, il devient bientôt entièrement aveugle sur l’éternelle source divine dont il descend, puisque si cet homme, ramené à ses éléments primitifs, est le témoin par excellence et le signe positif par lequel cette source suprême et universelle puisse être connue, elle doit s’effacer de notre esprit, dès qu’on fait disparaître le véritable miroir qui ait la propriété de nous la réfléchir. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
En outre, celui qui ne serait point subjugué par ces sublimes témoignages, pourrait tout au plus les couvrir quelquefois de ses dérisions ; mais d’autres fois il pourrait bien aussi regretter intérieurement de ne savoir pas atteindre à leur supériorité, et certainement il ne pourrait jamais s’indigner, ni même murmurer contre la main qui les lui aurait présentés ; ce qui est suffisant pour nous montrer avec quel soin nous devrions scruter l’être de l’homme, et constater la sublimité de son essence, pour pouvoir démontrer l’essence divine, puisque après lui, rien dans le monde ne peut nous en offrir une démonstration immédiate. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Aussi, dans cet état de choses, l’idée qui a le plus de peine à trouver accès dans l’homme, est celle de la dégradation de notre espèce, ainsi que de l’altération de la nature elle-même dans laquelle il se trouve placé, et sur laquelle les droits qu’il devait exercer ne le touchent plus à force de les avoir laissé tomber en désuétude ; et il a fini par confondre cette nature aveugle et ténébreuse, avec lui-même et avec sa propre essence. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
D’ailleurs ce qui fait demeurer au rang des fables cet âge d’or dont la poésie et la mythologie nous offrent de si belles descriptions, c’est que ces descriptions sembleraient nous retracer des jouissances auxquelles nous aurions participé jadis, ce qui n’est point ; au lieu qu’elles nous retracent seulement les droits que nous pourrions même recouvrer aujourd’hui à ces jouissances, si nous faisions valoir les ressources qui sont toujours inhérentes à notre essence. Et moi-même, lorsque je parle si souvent du crime de l’homme, je n’entends parler que de l’homme général d’où toute la famille est descendue. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
C’est par ces différents actes que la vie parvient à substituer à l’essence corrompue de notre âme, de notre esprit et de notre corps, une essence pure. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Car l’éternité, ou ce qui est, doit se regarder comme étant le fond de toutes choses. Les êtres ne sont que comme les cadres, les vases, ou les enveloppes actives où cette essence vive et vraie vient se renfermer pour se manifester par leur moyen. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Les uns, tels que tout ce qui compose l’univers, manifestent les puissances spiritueuses de cette suprême essence. Les autres, tels que l’homme, en manifestent les puissances spirituelles, c’est-à-dire, ce qu’il y a de plus intime dans cette essence une, ou dans cet être de tous les êtres. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Ainsi, quoique nous ignorions la génération des choses, cependant toutes les connaissances auxquelles nous tendons, et dont nous nous prévalons quand nous les avons obtenues, n’ont que l’essence vraie pour base et pour objet : ainsi les beautés de la nature, et les propriétés utiles et suaves, qui depuis que Dieu l’a retenue dans sa chute, se trouvent encore dans cette nature, malgré sa dégradation, tiennent aussi à cette essence vraie, et peuvent encore lui servir d’organe, de cadre et de conducteur. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Lors donc que nous prenons le change sur l’existence de ces objets, comme le font sans cesse les fausses sciences, c’est que nous ne nous donnons pas la peine et le temps de chercher en eux cette essence vraie qui y doit être, et qui ne tend qu’à se faire connaître ; encore moins pourrions-nous alors la ranimer dans ceux de ces objets où elle se trouverait assoupie ; et c’est par là que nous prolongeons les maux que nous avons faits à la nature, tandis que nous devrions nous occuper de les soulager. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Jupiter est comme l’instinct et la sensibilité de la nature. Il est une essence aimable et gracieuse ; il est la source de la douceur dans tout ce qui a vie ; il est le modérateur de Mars, qui est un furieux et un destructeur. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
C’est dans ces bases profondes, mais justes et naturelles de l’émanation de l’homme, que se trouve le contrat divin qui lie la source suprême avec lui ; contrat par lequel cette source suprême, en transmettant dans l’homme tous les germes sacrés qui sont en elle, n’a pu les semer en lui qu’avec toutes les lois fondamentales et irréfragables qui constituent sa propre essence éternelle et créatrice, et dont elle ne pourrait pas s’écarter elle-même sans cesser d’être. Aussi ce contrat ne se change point, comme les nôtres, selon la volonté des deux parties. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
La connaissance d’une puissance restauratrice nous conduit au recouvrement de la sainteté de notre essence et de notre origine, puisqu’il nous ramène dans le sein de notre primitive source génératrice, ou dans notre éternel trinaire. C’est ainsi que tout dans la nature physique, comme dans la nature spirituelle, a un objet d’accroissement et d’amélioration qui pourrait nous servir de fil dans notre labyrinthe, et nous aider à faire valoir les droits de notre contrat divin ; car, indépendamment de ce que nous trouverions dans ce contrat divin un nouvel aliment à cet insatiable besoin que nous avons de l’admiration, nous y trouverions, en outre, à remplir une des plus nobles fonctions du ministère da l’Homme-Esprit, celle de pouvoir partager ce suprême bonheur avec nos semblables. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Tu sais qu’elle doit animer ta propre essence, et qu’elle découle de l’éternelle génération divine. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Ces substances sont unies à l’élément pur, l’élément pur l’est à l’esprit, l’esprit l’est à la parole, et la parole l’est à la source primitive et éternelle, et c’est par cet ordre harmonique que l’institution de la nouvelle alliance opère utilement sur les principes qui nous composent. En effet, elle opère en esprit et en vérité sur tout notre être ; savoir le pain azyme pour la purification de notre matière ; le vin pour la purification de notre principe de vie animale ; le corps glorieux ou l’élément pur pour nous rendre le vêtement primitif que le péché nous a fait perdre ; l’esprit sur notre intelligence ; la parole sur notre verbe d’opération ; la vie sur notre essence divine ; et cela en élevant d’un degré chacune des classes de notre être sur lesquelles s’étend l’action qu’elle nous distribue. SECONDE PARTIE. De l’Homme.
Aussi plusieurs peuples sauvages qui n’ont pas nos sciences, mais qui sont moins égarés que nous, ne connaissent rien de plus important que leurs serments, puisqu’ils se dévouent à la perte même de tout ce qui constitue notre essence, s’ils en imposent, ou s’ils viennent à se parjurer, tandis que parmi les peuples civilisés l’usage des serments n’est plus qu’une simple formalité, dont les suites morales paraissent sans conséquence. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Le christianisme n’a point de mystères, et ce nom même lui répugnerait, puisque par essence le christianisme est l’évidence et l’universelle clarté. Le catholicisme est rempli de Mystères, et ne repose que sur une base voilée. Le sphinx peut être placé sur le seuil des temples, construits de la main des hommes ; il ne peut siéger sur le seuil du coeur de l’homme qui est la vraie porte d’entrée du christianisme. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
En effet, comment l’agent suprême aurait-il pu exiger que nous crussions à lui et à toutes ses merveilles, si nous n’avions pas par notre essence tous les moyens nécessaires pour les découvrir ? Oui, la vérité serait injuste si elle n’était pas clairement et ouverte ment écrite partout aux yeux de la pensée de l’homme. Si cette éternelle vérité veut être crue, elle, et tout ce qui dérive d’elle, c’est qu’il nous est donné de pouvoir à tous les pas nous assurer de son existence ; et cela, non pas sur le témoignage de la simple assertion des hommes, ni des ministres mêmes de la vérité, mais par des témoignages directs, positifs et irrésistibles. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Le désir ne résulte que de la séparation ou de la distinction de deux substances analogues, soit par leur essence, soit par leurs propriétés ; et quand les gens à maximes disent qu’on ne désire pas ce qu’on ne connaît point, ils nous donnent la preuve que si nous désirons quelque chose, il faut absolument qu’il y ait en nous une portion de cette chose que nous désirons, et qui dès lors ne peut pas se regarder comme nous étant entièrement inconnue. En outre, il est certain, comme je l’ai dit souvent que tout désir fait son industrie pour atteindre au but qui l’attraye, ce qui se voit dans tout ordre quelconque où nous voudrons choisir nos exemples ; ce qui en même temps doit inculper notre paresse, réveiller notre courage, et condamner ceux qui le paralysent. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Mais si ces notions étaient éteintes dans l’âme humaine, c’était à vous, ministres des choses saintes, à les y faire renaître ; si ce désir était affaibli dans les hommes, c’était à vous à lui rendre ses forces, en lui en retraçant d’avance les avantages. Quel beau rôle vous auriez eu à faire en travaillant ainsi à opérer dans un ordre si supérieur la réunion de ce qui est séparé et qui se désire ! Vous voyez qu’un simple désir animal, tel que la faim, a pour but d’établir l’équilibre entre notre corps élémentaire et la nature, afin de mettre ce corps en état de manifester et d’accomplir toutes les merveilles élémentaires ou les propriétés corporelles dont la nature l’a composé, en tant qu’il est l’extrait de cette nature. Que n’aurait-on donc pas à attendre de ce désir puisé dans un autre ordre, et de ce besoin sacré, dont la source suprême a composé notre essence ? TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
L’essence première peut réellement siéger en nous, et se plaire en nous quand nous nous rendons véritablement ses amis ; c’est pour cela que nous sommes une vraie et vivante copie de l’être par excellence, lorsque nous sommes régénérés, puisque alors c’est cette essence elle-même qui se caractérise en nous. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Ne soyons donc point étonnés, quand nous nous régénérons, de sentir renaître en nous les sept sources ou les sept puissances qui sont les colonnes fondamentales de tous les êtres, ou d’y sentir se former, et s’y mouvoir les sept organes de l’esprit, puisque l’esprit veut être connu, et que c’est nous qu’il a choisis pour être ses témoins vivants. Si les sensibilisations spirituelles ne sont que les indices des opérations éternelles de l’essence première, il faut que nous soyons sensibilisés spirituellement avant de pouvoir faire connaître cette essence. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Pour toi, l’homme de désir, tels sont les sentiers que tu suis, et non seulement tu conserves des traces réelles de ta véritable destination, mais tu sais par expérience, autant que par persuasion, que tous ceux de nos instants qui ne sont pas pour Dieu sont contre Dieu, puisque le seul objet de notre existence est d’aider à Dieu à rentrer dans son royaume, et à se rétablir universellement sur son trône. Aussi tu ne cesses de dire : “Pleurez, pleurez, prophètes ; pleurez, âmes de désir, de ce que le moment n’est pas encore venu, où ta parole puise verser sur la terre toutes ses richesses ; elle pleure encore plus que vous de se voir ainsi contrariée dans son amour. ” — “Ma pensée s’est déterminée, par une sainte et ferme résolution, à se porter toute entière à l’avancement de son oeuvre ; elle s’y est fixée, et a juré de ne jamais plus s’en détourner. Ma pensée posera son feu sur toutes les matières combustibles et étrangères à mon essence. ” — “Elle l’y laissera jusqu’à ce qu’elles s’échauffent et qu’elles s’embrasent, et jusqu’à ce qu’il se fasse au milieu de toutes ces matières combustibles une explosion universelle qui, à chaque instant de mon existence, fasse entendre les sons les plus imposants.” — “Pourquoi le feu de ma pensée n’opérerait-il pas une semblable explosion ? Ne vois-je pas un feu périssable se poser sur les nuages et les faire voler en éclats ? ” — “Et toi, pensée de l’homme ; toi, rayon vivant, sorti d’un feu plus vivant encore que toi-même, tu aurais moins de privilège que le feu de la nature, de qui un jour les yeux de la Divinité se détourneront et il ne sera plus ! ” — “Non, non, sens ta dignité, sens ta grandeur, porte-toi toute entière vers le but de ton oeuvre et de ton avancement. Ils sont là, les ennemis de ton oeuvre et de ton avancement : quand même ils ne seraient plus identifiés avec toi, ils se sont emparés du seul poste qui soit fait pour toi, et ils n’oublient rien pour t’empêcher d’y rentrer.” — “Ne te détourne point de ton oeuvre, jusqu’à ce que tu aies tellement nettoyé ce poste, que toi seule y conserves de l’autorité, et que jusqu’aux moindres traces de tous les pas de l’ennemi en soient effacées.” — “Aie soin même d’allumer des feux purificateurs dans tous les lieux où il aura habité et par lesquels il aura passé, parce que ce poste, après avoir été un champ de meurtre et de carnage, doit devenir le temple de la paix et de la sainteté.” — “LA SAINTETÉ DE LA PAROLE, voilà le feu qu’il faut allumer dans tous les lieux où l’ennemi aura habité et par lesquels il aura passé ; et même ce mot seul le fera fuir et lui fera abandonner son poste.” — “N’en prononce plus d’autre le reste de tes jours ; ne séjourne plus parmi les ténébreuses opinions des hommes, laisse-là leurs obscures recherches. Tu es sûr d’être dans la ligue de vie, dès que ton coeur aura prononcé ce mot, LA SAINTETÉ DE LA PAROLE !” — “Les ténébreuses opinions des hommes et leurs obscures recherches t’imprégneraient de leurs confuses ignorances ; ne tourne plus la tête derrière toi, dès l’instant que tu as mis la main sur le timon de la charrue” — “Que la paix règne entre toi et tous ceux qui croiront à LA SAINTETÉ DE LA PAROLE, et que toutes les diversités d’opinions disparaissent. Naaman, général du roi de Syrie, avait cru à LA SAINTETÉ DE LA PAROLE : aussi, quand il demande à Élisée, qui l’avait guéri de la lèpre, s’il lui sera permis désormais d’aller, avec le roi, adorer dans le temple de Remmon, le prophète lui répond : Allez en paix. ” — “Que les fantômes, que les illusions de tous les mondes, que les puissances déchaînées des abîmes se présentent devant toi : il faut désormais qu’elles s’y présentent en vain, parce qu’il faut qu’elles te trouvent à ton poste, et qu’elles sachent que tu y veux demeurer pour l’éternité” TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Alors, homme de désir, attends en paix le fruit de ta prière, tu ne tarderas pas à sentir le coeur de ton Dieu pénétrer dans toutes tes essence et les remplir de ses douleurs ; et quand tu te sentiras crucifié par les propres angoisses de ce coeur divin, tu reviendras dans le temps, pour y remplir selon ta mesure et selon ta mission, le véritable ministère de l’Homme-Esprit. TROISIÈME PARTIE. De la Parole.
Nous allons voir naître de tout ceci une clarté qui pourra paraître extraordinaire, mais qui n’en sera pas moins réelle ; c’est que si l’homme (qui, remarquons-le bien, n’est point de ce monde) est un moyen sûr et direct de démontrer l’essence divine ; si les preuves que nous tirons de l’ordre externe de ce monde, sont défectueuses et incomplètes ; enfin, si les suppositions et les vérités abstraites que nous prêtons à ce monde, sont prises dans l’ordre métaphysique, et n’ont point d’existence dans la nature ; il résulte évidemment que nous ne comprenons rien dans ce monde où nous sommes, que par les lueurs du monde où nous ne sommes pas ; qu’il nous est bien plus facile d’atteindre aux lumières et aux certitudes qui brillent dans le monde où nous ne sommes pas, que de nous naturaliser avec les obscurités et les ténèbres qui embrassent le monde où nous sommes ; qu’enfin, puisqu’il faut le dire, nous sommes bien plus près de ce que nous appelons l’autre monde, que nous ne le sommes de celui-ci. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Ils ont surtout appuyé sur une précaution indispensable, quoiqu’universellement négligée, celle de ne regarder tous les livres traditionnels quelconques que comme des accessoires postérieurs à ces vérités importantes qui reposent sur la nature des choses, et sur l’essence constitutive de l’homme. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
D’ailleurs, un auteur allemand, dont j’ai traduit et publié les deux premiers ouvrages, savoir, l’Aurore naissante et les trois principes, peut suppléer amplement à ce qui manque dans les miens. Cet auteur allemand, mort depuis près de deux cents ans, nommé Jacob Boehme, et regardé dans son temps comme le prince des philosophes divins, a laissé dans ses nombreux écrits, qui contiennent près de trente traités différents, des développements extraordinaires et étonnants sur notre nature primitive ; sur la source du mal ; sur l’essence et les lois de l’univers ; sur l’origine de la pesanteur ; sur ce qu’il appelle les sept roues ou les sept puissances de la nature ; sur l’origine de l’eau ; (origine confirmée par la chimie, qui enseigne que l’eau est un corps brûlé) ; sur le genre de la prévarication des anges de ténèbres ; sur le genre de celle de l’homme ; sur le mode de réhabilitation que l’éternel amour a employé pour réintégrer l’espèce humaine dans ses droits, etc. PREMIÈRE PARTIE – De la Nature
Homme de désir, rappelle-toi que l’essence fondamentale de l’homme prononcerait naturellement un mot sublime et nourrissant pour elle, si elle était ramenée à ses éléments primitifs. Ce mot, tout à la gloire de son principe, quel est-il ? SAINT ! SAINT ! SAINT ! C’est là ce qu’elle proférerait sans interruption pendant la durée de toutes les éternités. SECONDE PARTIE. De l’Homme.