virtude [MCCC]

34. Pour récompense, le dur effort de la vertu obtient la liberté intérieure et la connaissance. Ce sont elles qui introduisent au royaume des cieux, comme les passions et l’ignorance au châtiment éternel. Mais si quelqu’un les désire pour la gloire humaine et non pour le seul bien, qu’il écoute l’Écriture : Vous demandez et vous n’obtenez pas, parce que vous demandez mal. (Jac 4,3). 282 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

45. Les attaques de la tentation ont pour but, ici, la rémission des fautes passées ; là, celle des péchés du moment ; ailleurs, elles préviennent les fautes à venir. Sans compter celles qui ne sont, que pour l’épreuve de la vertu, celles de Job par exemple. 304 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

1) pour qu’attaques et contre-attaques nous mènent au discernement du bien et du mal ; 2) pour que notre vertu maintenue dans l’effort et la hâte s’affermisse sur une assise inébranlable ; 3) pour qu’avançant dans la vertu nous évitions la présomption et apprenions l’humilité ; 4) pour nous inspirer, par l’expérience que nous en faisons alors, une haine sans réserve pour le mal ; 5) et surtout, pour que, parvenus à la liberté intérieure, nous demeurions convaincus et de notre faiblesse, et de la force de Celui qui nous a secourus. 352 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

75. Les choses mises par Dieu à notre usage sont soit dans notre âme, soit, dans notre corps, soit autour de notre corps. Ainsi, dans notre âme, ses facultés dans notre corps, les organes des sens, les autres membres, autour de notre corps, la nourriture, la fortune, etc… De toutes ces choses par conséquent, et des accidents qui les modifient, l’usage que nous faisons, s’il est bon, prouve notre vertu, s’il est mauvais, notre méchanceté. 368 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

95. Le pâturage, c’est la vertu active. L’eau du repos, c’est la connaissance des êtres. 408 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

2. Tu as préparé devant moi une table, etc… La table désigne ici la vertu active, car c’est bien elle que le Christ nous a préparée à la face de ceux qui nous oppriment. L’huile qui oint l’esprit, c’est la contemplation des créatures. La coupe divine, c’est la connaissance dont l’objet est Dieu. Sa Miséricorde, c’est son Verbe, Dieu lui aussi ; en effet ce Verbe, grâce à son Incarnation, ne cesse de nous poursuivre tous les jours, jusqu’à ce qu’il ait atteint tous ceux qui seront sauvés. (Exemple : saint Paul.) Quant à la maison, c’est le royaume, où doivent être ramenés tous les saints, et, les longs jours, la vie éternelle. 424 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

30. Parmi les créatures, les unes, raisonnables et spirituelles, peuvent admettre des contraires : vertu ou vice, science ou ignorance. Les autres sont les divers corps, composés d’éléments contraires : air, terre, feu, eau. Les premières sont tout incorporelles et immatérielles, bien que certaines d’entre elles soient unies à des corps. Les autres ne sont constituées que de matière et de forme. 480 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

33. Les saints anges se communiquent les uns aux autres l’illumination divine ; aux hommes ils font part soit de leur vertu, soit de la connaissance qui est en eux. De leur vertu : leur bonté, par exemple, qui, à l’imitation de Dieu, les porte à se faire du bien, à eux-mêmes et les uns aux autres, et à en faire à leurs inférieurs, aidant à leur divinisation. De leur connaissance : sur Dieu, rendant la nôtre plus élevée (car, dit l’Écriture : C’est toi lé Très-Haut, Seigneur pour l’éternité. Ps 91,9) sur les corps, plus profonde ; sur les incorporels, plus exacte ; sur la Providence, plus pénétrante sur les jugements divins, plus claire. 486 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

85. Vertu pour le mondain, vice pour le moine ; vertu pour le moine, vice pour le mondain. Exemples vertu pour le mondain : richesse, célébrité, influence, plaisir, santé, nombreux enfants, et tout ce qui leur fait cortège… Que le moine y touche, et il est perdu. Au contraire, vertu pour le moine : pauvreté, obscurité, absence d’autorité, abstinence, mortification, et ainsi de suite… Qu’un mondain, à contre-coeur, en vienne là, ce sera pour lui déchoir profondément. Souvent il sera tenté de se pendre : le fait s’est vu. 590 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

92. Notre esprit est placé entre deux influences, qui agissent sur lui chacune pour son compte : vertu d’un côté, vice de l’autre. Il s’agit d’un ange et d’un démon. L’esprit est libre et il a le pouvoir de céder ou de s’opposer à celle qu’il veut. 604 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

27. Garde-toi, alors qu’hier tu louais la bonté et proclamais la vertu d’un tel, de le décrier aujourd’hui comme méchant et pervers, parce qu’en toi l’affection s’est changée en aversion. Ne cherche pas, en blâmant ton frère, à légitimer ton aversion mauvaise, mais persiste à le louer fidèlement, même si la tristesse t’accable, et tu reviendras vite à la salutaire charité. 678 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

46. Ce que la santé et la maladie sont au corps du vivant, la lumière et l’obscurité le sont à l’oeil ; de même la vertu et le vice par rapport à l’âme, la connaissance et l’ignorance par rapport à l’esprit. 716 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

49. Voici des objets pour lesquels nous éprouvons des passions : les femmes, la fortune, les présents et autres. Les femmes, on devient capable de n’en plus faire cas, lorsque, retiré dans la solitude, on macère son corps, comme il convient, par la mortification, la fortune, quand on se résout intérieurement à s’en tenir toujours au strict nécessaire ; la gloire, lorsqu’on se plaît à pratiquer la vertu dans le secret, aux yeux de Dieu seul, et ainsi du reste. Qui se conduit ainsi n’en vient jamais à détester qui que ce soit. 722 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

54. Ne t’imagine pas avoir la parfaite liberté intérieure, tant que l’objet n’est pas là. Lorsqu’il paraît, si tu restes sans t’émouvoir, pour lui d’abord, et pour son souvenir ensuite, sache alors que tu as atteint ses frontières. Toutefois, même en ce cas, garde-toi des sentiments de mépris : car la vertu, si elle dure, tue les passions ; mais, négligée, elle les réveille. 732 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

Vertueux

56. Dépravé, l’esprit suit le corps que ses sens entraînent sur la pente de ses convoitises et de ses plaisirs propres ; et il consent à ses imaginations et impulsions. Vertueux, il garde la tempérance, résiste aux imaginations et, impulsions passionnées ; bien plus, il s’efforce de tourner au bien les motivements de ce genre qu’il éprouve. 328 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

vertus

11. Toutes les vertus aident l’esprit à l’amour brûlant pour Dieu, mais plus que les autres, l’oraison pure. Par elle l’esprit, emporté vers Dieu comme sur des ailes, s’échappe complètement d’entre les créatures . 30 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

92. Celui qui pratique à la perfection les vertus et a acquis le trésor de la connaissance voit désormais les choses selon leur nature et par conséquent agit et pense toujours selon la droite raison, sans jamais se tromper. Car c’est l’usage raisonnable ou déraisonnable que nous faisons des choses qui nous fait vertueux ou pervers. 196 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

11. Détourne-toi du mal, et fais le bien. Autrement dit : combats tes ennemis, les passions, pour les affaiblir ; puis pratique la tempérance, de peur qu’elles ne reprennent force. Ou bien : Lutte pour acquérir les vertus, puis sois tempérant afin de les garder. Voilà sans doute ce que c’est qu’agir et veiller. 236 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

55. L’éleveur, au sens spirituel, c’est l’homme d’action. Les vertus morales acquises, en effet, sont figurées par les bestiaux, et c’est pourquoi Jacob disait : Tes enfants seront des élévateurs. Le berger, c’est le gnostique. Car les pensées sont des moutons, gardés par l’esprit sur les montagnes de la contemplation ; et c’est pourquoi tous les bergers sont objet d’horreur pour les Égyptiens, (Gen 47,5) autrement dit les puissances ennemie. 326 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

57. On distingue vertus du corps et vertus de l’âme. Du corps : jeûne, veilles, coucher sur la dure, service des autres, travail manuelle, pour n’être à charge à personne ou pour faire l’aumône, etc… De l’âme : amour, longanimité, douceur, tempérance, prière, etc. Si un obstacle, l’état de notre corps, la fatigue ou autre chose nous rend une fois ou l’autre incapables de pratiquer les premières, le Seigneur, qui voit les causes, nous en tient quittes. Mais si nous ne pratiquons pas celles de l’âme, nous sommes sans excuse, car elles ne connaissent aucun obstacle. 33