Bien des dons de prix sont reçus dans la virginité sans être engendrés en retour dans la fécondité de la femme avec louange de gratitude en Dieu. Ces dons se gâtent et vont tous au néant, en sorte que l’être humain n’en devient jamais plus heureux ni meilleur. Alors sa virginité ne lui sert de rien, parce qu’à la virginité il n’adjoint pas d’être une femme en toute fécondité. C’est là que gît le dommage. C’est pourquoi j’ai dit : « Jésus monta à un petit château fort et fut reçu par une vierge qui était une femme. » Voilà qui doit être de nécessité,a ainsi que je vous l’ai exposé. Sermon 2
Or un maître demande si la lumière divine flue dans les puissances de l’âme aussi limpidement qu’elle est dans l’être, puisque l’âme a son être de Dieu sans intermédiaire et ( que ) les puissances fluent sans intermédiaire de l’être de l’âme ? Lumière divine est trop noble pour en venir à faire communauté avec les puissances ; car tout ce qui là touche et se trouve touché, de cela Dieu est loin et à cela étranger. Et c’est pourquoi lorsque les puissances se trouvent touchées et touchent, elles perdent leur virginité. Lumière divine ne peut briller en elles ; mais en s’exerçant et en se dépouillant, elles peuvent devenir réceptives. A ce propos un autre maître dit qu’aux puissances se trouvent donnée une lumière qui est égale à la ( lumière ) intérieur. Elle s’égale à l’intérieure, mais elle n’est pas la lumière intérieure. Par cette lumière leur advient une impression, de sorte qu’elles se trouvent réceptives à la lumière intérieure. Un autre maître dit que toutes les puissances de l’âme qui là opèrent dans le corps meurent avec le corps, sauf connaissance et volonté ; cela seulement demeure dans l’âme. Si meurent les puissances qui là opèrent dans le corps, elles demeurent pourtant dans la racine. Sermon 10