Qu’étais-tu, homme, lorsque l’Éternel te donnait la naissance ? Tu procédais de lui, tu étais l’acte vif de sa pensée, tu étais un Dieu pensé, un Dieu voulu, un Dieu parlé, tu n’étais rien tant qu’il ne laissait pas sortir de lui sa pensée, sa volonté, et sa parole. Il n’a pas changé de loi, il ne peut y avoir que lui qui t’engendre, et ce n’est que par lui que tu peux engendrer des oeuvres régulières. S’il n’engendre donc pas son nom en toi avant que tu dises : au nom du Seigneur, tu n’agis plus que de mémoire quand tu prononces ce nom, et voilà pourquoi tant d’hommes le prononcent en vain sur la terre, et nous prouvent d’une manière si affligeante que malheureusement, l’homme n’est, ne vit, et n’agit que dans la vanité et le néant. Nouvel Homme 23
Mon père, l’heure est venue, glorifiez votre fils, afin que votre fils vous glorifie, parce que la gloire, et l’intérêt de la louange de notre père, et notre maître doivent nous animer plus que notre propre gloire, et malheur à celui qui dans sa pensée, dans son amour, ou dans ses oeuvres, se compte lui-même un seul instant, puisque cet instant est perdu pour lui comme pour son maître ! Les temps antérieurs ont été sacrifiés à la consommation de notre vanité ; mais l’heure est venue où doivent se faire connaître à la fois la puissance du maître, la faiblesse de l’ennemi, la fidélité du serviteur. Nouvel Homme 64