Si nous écoutons la parole et si, après l’avoir entendue, notre terre produit aussitôt de l’herbe, et si cette herbe, avant d’être mûre et de porter du fruit, vient à se dessécher, notre terre sera appelée « caillouteuse ». Mais si la parole s’implante dans notre coeur avec des racines si profondes qu’elle produise le fruit des bonnes oeuvres et porte la semence des biens à venir, alors vraiment chacune de nos terres porte son fruit, l’une cent, l’autre soixante, l’autre trente pour un, selon ce qu’elle peut. Et remarquons bien que notre fruit ne doit comporter nulle zizanie ou ivraie, qu’il ne doit pas se trouver sur les bords du chemin, mais qu’il doit être semé dans le chemin lui-même, dans ce Chemin qui dit « Je suis la Voie », pour que les « oiseaux du ciel » ne grappillent pas nos fruits ni notre vigne. Et même, s’il est donné à tel d’entre nous d’être une « vigne », que celui-là se garde de porter des épines au lieu de grappes : sinon cette vigne ne sera « ni taillée, ni cultivée » et les nuées n’auront pas l’ordre de « laisser tomber la pluie sur elle » ; elle deviendra un désert où croîtront les épines. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.
– Dans ce qui suit, il est dit que la terre des prêtres égyptiens ne passa pas sous la domination de Pharaon et que les prêtres ne se vendirent pas eux-mêmes comme fit le reste des Égyptiens. C’est que les prêtres recevaient du froment et des cadeaux qui venaient de Pharaon lui-même et non pas de Joseph. Aussi bien, considérés comme appartenant de plus près à la famille de Pharaon que les autres, ils ne vendirent pas leurs terres à Pharaon. Mais cela montre qu’ils étaient plus pervers ; puisque cette étroite liaison avec Pharaon leur vaut de ne pas recevoir d’ordre de changement et de garder une possession de mauvais aloi. Et de même que le Seigneur dit à ceux qui étaient avancés dans la foi et la sainteté : « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais mes amis », de même Pharaon dit à ces prêtres, comme s’ils étaient parvenus au plus haut degré de la perversité et au sacerdoce de la perdition : « Je ne vous appelle plus serviteurs, mais mes amis. » Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.
Voulez-vous savoir ce qui distingue les prêtres de Dieu des prêtres de Pharaon ? C’est que Pharaon donne des terres à ses prêtres, tandis que le Seigneur ne donne pas à ses prêtres de part sur la terre, mais leur dit : « C’est moi qui suis votre part. » Vous qui lisez ce texte, observez tous les prêtres du Seigneur et faites la différence entre eux : ou dirait que ceux dont la part est sur la terre et qui s’adonnent aux occupations et aux soins terrestres sont moins des prêtres du Seigneur que des prêtres de Pharaon. Car Pharaon veut que ses prêtres possèdent des terres et s’appliquent à la culture des champs, mais non de leur âme ; il veut qu’ils se consacrent à leur domaine et non à la loi. Tandis que le Christ notre Seigneur, ce qu’il enjoint à ses prêtres, écoutons-le plutôt : « Quiconque ne renonce à tout ce qu’il possède ne peut pas être mon disciple. » Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.