ternaire

Y a-t-il donc rien au-dessus de la sublimité de notre sort qui nous destine à être le moyen de communication de la Divinité avec l’esprit ? Et pouvons-nous désormais nous permettre un moment de relâche dans une si sainte oeuvre, puisque chacun des moments que nous perdons retarde l’accomplissement de ce trinaire actif qui représente spirituellement et en caractères distincts le ternaire éternel ? Enfin puisque chacun de ces moments que nous perdons nous rend coupables envers Dieu, en ce que nous faisons manquer ses desseins ; envers l’esprit, en ce que nous le laissons sans nourriture ; et envers nous, en ce qu’indépendamment du tort que nous avons de ne pas remplir notre loi, nous nous détruisons nous-mêmes, en nous privant de la double subsistance qui nous est accordée dans cette sainte fonction ; savoir, de la subsistance divine, et de la subsistance spirituelle, lesquelles ne peuvent se passer en nous sans nous vivifier d’une manière secrète et cachée pour nous ? Nouvel Homme 2

Mais l’homme intérieur ainsi accompagné visiblement de la droite, et de la gauche de Dieu entend encore, au-dessus de lui, la Voix divine qui prononce ces paroles consolantes : C’est mon fils bien-aimé, dans lequel j’ai mis toute mon affection. Ecoutez-le ; de façon que, se trouvant placé entre le ternaire divin et supérieur dont il émane, et dont il est fils et le ternaire spirituel de ses propres facultés, ou de ses trois disciples, il découvre en lui-même le tableau universel de toutes les régions, des lois d’action, et de réaction qui ont agi pour l’émanation de l’homme et qui agissent journellement pour sa sanctification, et pour sa glorification. Et voilà les trésors qui se dévoilent aux yeux du nouvel homme. Nouvel Homme 51

Il n’est pas étonnant que les trois disciples du nouvel homme le voyant ainsi tout rayonnant de gloire, soient hors d’eux-mêmes, et que l’un d’eux lui dise : Seigneur, nous sommes bien ici, faisons-y, s’il vous plaît, trois tentes, une pour vous, une pour Moïse, et une pour Elie. Et quand la nue vient à couvrir à leurs yeux ce ternaire supérieur, et que la voix sortant de cette nue, se fait entendre, il n’est pas étonnant que les trois disciples soient saisis d’une grande crainte, et qu’ils tombent le visage contre terre. Mais le nouvel homme s’approchera d’eux, les touchera, leur dira : Levez-vous, et ne craignez point. Alors ils lèveront les yeux, et ne verront plus que le nouvel homme seul, parce que le ternaire supérieur ne peut pas séjourner sur la terre. Nouvel Homme 51

Nous nous disons que si nous étions seuls sur cette montagne lorsqu’il est venu nous y trouver, et nous pénétrer assez de ses vivifiantes influences, pour transfigurer tout notre être par leur divine activité, il peut nous venir trouver encore partout où nous serons, quand même nous y serions seuls, puisque notre existence n’étant que le fruit de ce ternaire éternel et créateur, dès que nous existons, c’est une preuve que ce ternaire est en action en nous, sur nous, autour de nous, lors même que nous n’en avons pas visiblement la connaissance ; et c’est alors que nous commençons à être inscrits dans le livre de vie, dans ce livre dont notre être intérieur doit lui-même former et produire les lettres, et les déposer sans cesse dans les mains de la sagesse, pour qu’elle les emploie, selon ses plans, et selon ses projets, et qu’elle leur communique la vie, le sens, et l’intelligence dont elle juge qu’elles peuvent être susceptibles pour l’avancement de l’oeuvre. Nouvel Homme 51

Le nouvel homme restera donc également ignoré des siens pendant un temps, et tandis qu’ils le croiront séparé d’eux pour jamais, il sera occupé à revivifier, et scruter tout ce qu’il y aura encore d’impur et d’irrégulier dans les substances de son propre ternaire, et il ne cessera point de siéger parmi elles, qu’il ne les ait fait passer tout entières par la corruption du tombeau. Si lui-même a subi la mort pour opérer sa propre régénération, comment tout ce qui est en lui pourrait-il recouvrer la vie sans subir la même loi, et sans passer par l’horreur de la mort, et de la putréfaction qui en est la suite ? Si tout a été coupable en lui, comment tout n’y serait-il pas soumis au jugement, et à la condamnation ? Nouvel Homme 68