52. À l’heure de la tentation, ne quitte pas ton monastère, mais tiens bon, généreusement, sous la tempête des pensées, celles de tristesse et de découragement surtout. Car, providentiellement éprouvé par ces afflictions, tu verras s’affermir ta confiance en Dieu. Mais si tu quittes la place, preuve est faite de ton insignifiance, de ta lâcheté, de ton inconstance. 114 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
48. Qui craint Dieu a pour compagne assidue l’humilité : grâce aux pensées qu’elle lui inspire, il parvient à l’amour et à la reconnaissance pour Dieu. Elle lui rappelle comment autrefois il a vécu selon le monde, les défaillances de toute sorte, les tentations éprouvées depuis sa jeunesse, comment le Seigneur l’a délivré de tout cela et l’a, d’une existence de proie aux passions, fait passer à une vie selon Dieu. Alors, avec la crainte, l’amour le saisit, et il ne cesse, plein d’une humilité profonde, de rendre grâces au bienfaiteur et au guide de notre vie. 106 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE
38. Le démon de l’orgueil a deux tactiques : ou il suggère au moine, de s’attribuer à soi-même les bonnes oeuvres, au lieu de les rendre à Dieu, MaOetre de tout bien, aide de tout succès, ou bien, si le moine fait la sourde oreille, il lui inspire du mépris pour ses frères encore imparfaits. Et cette tentation-là, sans qu’on s’en doute, mène à refuser l’aide de Dieu, car mépriser les autres comme n’ayant pas su bien agir, cela revient à attribuer ses bonnes actions à ses propres forces. Erreur profonde, a dit le Maître : Sans Moi vous ne pouvez rien faire. Notre faiblesse, en effet, même si nous sommes orientés vers le bien, nous empêche de pousser jusqu’au bout sans le concours du Guide des bonnes action. 290 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE
44. Certaines tentations provoquent le plaisir d’autres, la tristesse ; d’autres, les douleurs physiques. Car le médecin des âmes, par ses décrets adapte le remède à ce qui, dans l’âme, est racine des passions. 302 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE
45. Les attaques de la tentation ont pour but, ici, la rémission des fautes passées ; là, celle des péchés du moment ; ailleurs, elles préviennent les fautes à venir. Sans compter celles qui ne sont, que pour l’épreuve de la vertu, celles de Job par exemple. 304 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE
91. Ceux qu’en cette vie la Providence de Dieu éprouve pour les exercer a la vie intérieure subissent trois sortes de tentations, celle de la prospérité, par où leur viennent santé, beauté, fécondité, fortune, célébrité, etc… ; celle du malheur, quand ils perdent enfants, fortune, réputation ; celle de la douleur, qui inflige à leur corps maladies ou autres supplices. Aux premiers s’applique cette parole du Seigneur : Qui ne renonce à tout ce qu’il possède, ne peut être mon disciple. (Lc 19,33) Aux deux autres, celle-ci : Par votre patience, vous gagnerez vos âmes. (Lc 21,19). 400 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE
23. La longanimité consiste à attendre la fin de la tentation et à acquérir la gloire de l’endurance. 670 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
30. Si par hasard un frère, en tentation, persiste à dire du mal de toi, ne te laisse pas arracher, par ce même démon méchant qui te trouble l’intelligence, à l’état de charité. Or rien ne t’en arrachera si, injurié, tu bénis et, bien qu’on te veuille du mal, restes bienveillant. C’est la route de la sagesse selon le Christ qui ne la suit pas n’est pas son compagnon. 684 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE
92. Il n’a pas encore la liberté intérieure, celui qui, lorsque survient une tentation, ne peut fermer les yeux sur la faute de son ami, réelle ou apparente. Ce sont en effet les passions tapies dans l’âme qui se soulèvent, obscurcissent le jugement, l’empêchent de se tourner vers les rayons de la vérité et de distinguer le meilleur du pire. Cet homme-là n’a donc pas la charité parfaite, celle qui bannit la crainte du jugement. 808 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE