Tatakis: Le style de Maxime le Confesseur

Nous jugeons utile, avant d’aborder sa pensée, de nous arrêter un moment à son style, parce qu’il révèle l’homme. Photios reproche à Maxime, en examinant son discours ascétique, de ne pas préférer toujours la langue attique. C’est, à notre avis, un éloge, car cela montre que Maxime veut être simple. Il veut éveiller dans l’âme l’amour pour Jésus et comprend bien qu’il ne peut pas y arriver par une phrase contournée et une langue savante. Il est aisé de voir dans le discours ci-dessus, qui n’est pas proprement un discours, mais un dialogue, que Maxime se propose par la simplicité, la sobriété et la pureté de l’expression, par la multitude des textes bibliques de donner aux fidèles un bréviaire de la vie selon Jésus. Le style, quoique simple, est riche, varié et palpitant ; une profonde et intime émotion s’en dégage. Un autre effort est manifeste, qui caractérise autant le penseur que l’auteur. Par les textes bibliques qu’il accumule, il veut s’efforcer de ne laisser entendre que la voix de Dieu, des apôtres, des prophètes. Dans un esprit analogue il nous prévient qu’il ne veut être qu’un compilateur. Il va sans dire qu’il n’arrive pas à s’effacer ; on est, au contraire, sous l’impression constante de l’entendre parler. Il a dit de lui-même qu’il n’est aucunement initié aux procédés de la rhétorique et qu’il demeure un étranger aux artifices du langage et il dit vrai. Tout ce qu’il a écrit vient droit de son âme. Ces traits rattachent Maxime à la tradition évangélique ; il s’adressa aux simples d’une manière simple. Nous allons voir qu’en tant que théologien aussi, il s’inspire de la conception populaire du christianisme.