Nous emplissons d’amertume le coeur, sous le venin et la malice des pensées lorsque, dans la négligence où nous porte l’oubli, nous nous détournons longtemps de l’attention et de la prière de Jésus. Mais nous sommes comblés de la douceur de sentir et d’éprouver comme un charme une exultation bienheureuse, lorsque, dans le lieu où travaille la réflexion, par l’éros divin nous menons à bien harmonieusement l’attention et la prière, avec force et ferveur. Car alors nous nous empressons de marcher dans l’hésykhia du coeur, pour rien d’autre que le doux plaisir et les délices dont elle comble l’âme. Hésykhios le Sinaïte ou de Batos La Prière 120.
De même que la neige n’enfantera jamais la flamme, ou que l’eau n’engendrera jamais le feu, ou que la ronce ne portera jamais de figues, de même le coeur de tout homme ne sera pas libéré des pensées, des paroles et des oeuvres démoniaques s’il ne s’est pas purifié au-dedans de lui, s’il n’a pas uni la sobriété et la vigilance à la prière de Jésus, s’il n’a pas mené à bien l’humilité et l’hésykhia de l’âme, s’il n’a pas recherché et cheminé avec beaucoup de ferveur. Mais il est inévitable que l’âme inattentive soit privée de toute pensée bonne et parfaite, comme un mulet stérile qui n’a pas le sens de la prudence spirituelle. La vraie paix de l’âme, c’est l’oeuvre douce, le nom de Jésus et la kénose des pensées passionnées. Hésykhios le Sinaïte ou de Batos La Prière 122.
Si donc tu veux vraiment couvrir de honte les pensées, vivre dans l’hésykhia bienheureuse et connaître aisément la sobriété et la vigilance du coeur, que la prière de Jésus colle à ton souffle, et en peu de jours tu verras venir ce que tu cherches. Hésykhios le Sinaïte ou de Batos La Prière 182.