« Les fils d’Israël sortirent avec leur force ». Ils avaient la Force qui avait dit: « Je descendrai avec toi en Egypte ». Et parce qu’ils avaient cette Force, le Prophète dit : « Et dans ses tribus il n’y eut pas de défaillant ». Ils sortirent « dans la main de Moïse et d’Aaron ». Pour sortir d’Egypte, la « main de Moïse » ne suffit pas ; il faut aussi la « main d’Aaron ». Moïse représente la science de la Loi, Aaron l’art de faire à Dieu des sacrifices et des immolations. Nous avons donc besoin, en sortant d’Egypte, en plus de la science de la Loi et de la Foi, des produits des œuvres qui rendent agréable à Dieu. Car s’il est question de la main de Moïse et de celle d’Aaron, c’est pour signifier les œuvres par le mot de main. En effet, si en sortant d’Egypte et en me convertissant à Dieu, je renonce à l’orgueil, j’aurai sacrifié un taureau à Dieu par les mains d’Aaron. Si je supprime l’ardeur agressive et le dérèglement, je considérerai que j’ai égorgé un bouc au Seigneur par les mains d’Aaron; si j’ai vaincu la luxure, ce sera un bœuf; la sottise, un mouton. Ainsi donc, lorsque l’âme se purifie de ses vices, c’est « la main d’Aaron » qui travaille en nous; et « la main de Moïse » est avec nous quand pour comprendre ces opérations nous recevons la lumière de la Loi. Aussi cette double main est-elle nécessaire à ceux qui sortent d’Egypte pour qu’on trouve en eux, outre la foi et la science, la perfection des actes et des œuvres. Et cependant ce ne sont pas deux mains, mais une seule. En effet c’est dans « la main de Moïse et d’Aaron » que le Seigneur les tira d’Egypte, et non dans les mains de Moïse et d’Aaron, car unique est l’ouvrage de cette double main et unique l’achèvement de la perfection.