De nombreux passages des Écritures nous apprennent qu’il y a un Saint Esprit. Ainsi David dans le Psaume 50 : Ne m’ôte pas ton Esprit Saint; et Daniel : L’Esprit Saint qui est en toi. D’abondants témoignages du Nouveau Testament nous l’enseignent, lorsqu’il rapporte que l’Esprit Saint descendit sur le Christ et lorsque le Sauveur souffla sur les apôtres après la Résurrection en leur disant : Recevez l’Esprit Saint. A Marie, l’ange a annoncé : L’Esprit Saint viendra sur toi. Paul enseigne : Personne ne peut dire Jésus Seigneur, si ce n’est dans l’Esprit Saint. Et dans les Actes des Apôtres, les apôtres par l’imposition des mains donnaient l’Esprit Saint dans le baptême. Tout cela nous révèle la grande autorité et dignité qu’a l’Esprit Saint en tant qu’être substantiel, telle que le baptême de salut ne peut être accompli que par l’autorité de la Trinité la plus excellente de toutes, par l’invocation du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, et ainsi au Père inengendré et à son Fils unique est associé le nom du Saint Esprit. N’est-il pas stupéfiant de constater la majesté de l’Esprit Saint, quand on voit que celui qui parlera mal du Fils de l’homme pourra espérer le pardon, mais que celui qui aura blasphémé contre l’Esprit Saint n’aura de pardon ni dans le siècle présent ni dans le futur ? Tout a été créé par Dieu et il n’y a pas d’être qui n’ait reçu de lui l’existence : cela est affirmé par de nombreux passages de toute l’Écriture et permet de rejeter et de réfuter des fausses affirmations faites par certains, au sujet de la matière qui serait coéternelle à Dieu, au sujet des âmes qui seraient inengendrées, Dieu ayant mis en elles non tant l’existence que la qualité et l’ordonnance de la vie. Car dans le petit livre du Pasteur, l’Ange de la Pénitence, rédigé par Hermas, il est écrit : Crois avant tout qu’il y a un seul Dieu qui a tout créé et ordonné; qui, alors que rien n’était, a tout fait; qui contient toutes choses et n’est contenu par aucune. On trouve des affirmations semblables dans le Livre d’Enoch. Mais jusqu’à présent nous n’avons pu trouver dans les Écritures saintes aucune parole disant que le Saint Esprit ait été fait ou créé, même pas de la manière dont nous avons vu Salomon parler de la Sagesse, ou selon les explications que nous avons données de la Vie, de la Parole et des autres dénominations du Fils de Dieu. L’Esprit de Dieu qui se déplaçait sur les eaux, comme c’est écrit, au début de la création du monde, je ne le crois pas autre que l’Esprit Saint, selon ce que je puis comprendre, comme nous l’avons montré en exposant ce passage, non selon l’histoire, mais selon la compréhension spirituelle. Traité des Principes: LIVRE I: Premier traité (I, 1-4): Troisième section
Il y a des saints anges de Dieu que Paul appelle les esprits chargés de ministère envers ceux qui hériteront du salut. Le même saint Paul nomme certains, je ne sais où il l’a pris, Trônes et Dominations, Principautés et Puissances et, après les avoir énumérés, pensant qu’il y a encore, en plus de ceux-là, comme d’autres offices et d’autres ordres d’êtres raisonnables, il dit du Sauveur qu’il est sur toute Principauté, Puissance, Vertu et Domination et sur tout nom qui est nommé non seulement dans ce siècle-ci, mais dans le futur. Par là il montre assurément qu’en plus de ceux qu’il a commémorés, ceux qui sont nommés en ce siècle, il y en a d’autres qui n’ont pas été maintenant énumérés, ni peut-être compris par personne ; et d’autres qui ne sont pas nommés dans ce siècle, mais le seront dans le futur. Traité des Principes: LIVRE I: Second traité (I, 5-8): Première section
Nous voyons ce qu’est la fin, lorsque tous les ennemis seront soumis au Christ, lorsque le dernier ennemi sera détruit, la mort, et lorsque la royauté sera transmise à Dieu le Père par le Christ à qui tout a été soumis : à partir de cette fin, dis-je, examinons les commencements des choses. La fin est en effet toujours semblable au commencement : et c’est pourquoi, de même que la fin de toutes choses est l’unité, de même il faut comprendre que le commencement de tout est l’unité. Comme cette fin unique est celle de nombreux êtres, ainsi à partir d’un commencement unique, il y a beaucoup de différences et de variétés qui de nouveau, par la bonté de Dieu, la soumission du Christ et l’unité de l’Esprit Saint, sont ramenées à une seule fin semblable au début. Il s’agit de tous ceux qui, fléchissant le genou devant Jésus, donnent par là témoignage de leur soumission, parmi les êtres célestes, terrestres et infernaux : ces trois catégories désignent tout l’univers, c’est-à-dire ceux qui, à partir d’un commencement unique, se comportant de façon variée chacun de son propre mouvement, ont été répartis en divers ordres selon leur mérite ; car la bonté n’était pas en eux de façon substantielle, comme en Dieu, dans son Christ et dans le Saint Esprit. Dans cette Trinité seule, qui est l’auteur de tout, la bonté est présente de façon substantielle : tous les autres êtres ont une bonté accidentelle et qui peut défaillir ; ils sont donc dans la béatitude quand ils participent à la sainteté, à la sagesse et à la divinité elles-mêmes. Si cependant ils négligent cette participation et ne s’en occupent pas, alors par la faute de leur propre paresse, l’un plus tôt, l’autre plus tard, un troisième plus ou moins profondément, chacun devient pour lui-même cause de sa chute et de sa déchéance. Et puisque, comme nous l’avons dit, cette chute ou cette déchéance, qui éloigne chacun de son état, se produit avec une très grande diversité selon les mouvements de l’intelligence et de la volonté qui font pencher vers le bas, l’un plus légèrement, l’autre plus lourdement, en cela le jugement de la providence de Dieu est juste, car il atteint chacun selon la diversité de ses mouvements dans la mesure de son éloignement et de son agitation. Certes, parmi ceux qui sont restés dans l’état initial, que nous avons décrit semblable à la fin à venir, les uns obtiennent par eux-mêmes dans l’ordonnance et le gouvernement de l’univers le rang des anges, d’autres celui des Vertus, d’autres celui des Principautés, d’autres celui des Puissances – par là évidemment ils exercent leur puissance sur ceux qui ont besoin d’avoir la puissance sur leur tête -, d’autres l’ordre des Trônes, ayant la charge de juger et de diriger ceux qui en ont besoin, d’autres la Domination, sans aucun doute sur des serviteurs : tout cela leur est accordé par la divine providence selon un jugement équitable et juste, d’après leur mérite et leurs progrès, qui les ont fait croître dans la participation et l’imitation de Dieu. Mais ceux qui se sont écartés de l’état de béatitude première, non cependant de façon irrémédiable, sont soumis aux ordres saints et bienheureux que nous avons décrits plus haut, pour être gouvernés et dirigés, afin que, s’ils usent de leur aide, s’ils se réforment d’après leurs instructions et leurs doctrines salutaires, ils puissent revenir à leur état bienheureux et y être rétablis. C’est avec ceux-ci, autant que je puisse le penser, qu’a été constitué cet ordre du genre humain, qui assurément dans le siècle futur ou dans les siècles qui surviendront, lorsqu’il y aura selon Isaïe un ciel nouveau et une terre nouvelle, sera rétabli dans cette unité que promet le Seigneur Jésus lorsqu’il dit à Dieu le Père au sujet de ses disciples : Ce n’est pas pour eux seuls que je te prie, mais pour tous ceux qui croiront par leur parole en moi, afin que tous soient un, comme moi je suis en toi, Père, et toi en moi, afin que ceux-ci soient un en nous. Il ajoute : Afin qu’ils soient un, comme nous, nous sommes un, moi en eux et toi en moi, afin qu’ils soient eux-mêmes consommés en un. L’apôtre Paul lui aussi le confirme : Jusqu’à ce que nous parvenions tous à l’unité de la foi pour former l’homme parfait, dans la mesure de la pleine maturité du Christ. Et de même cet apôtre nous exhorte, alors que nous sommes encore dans la vie présente, dans l’Église, où se trouve assurément la figure du royaume à venir, à une unité semblable à celle-là : Afin que vous disiez tous les mêmes choses et qu’il n’y ait pas parmi vous de dissensions, afin que vous soyez parfaits dans une seule et même pensée, dans une seule et même opinion. Traité des Principes: LIVRE I: Second traité (I, 5-8): Première section
Cependant ce monde est dit l’achèvement de beaucoup de siècles et est lui aussi appelé siècle. Le saint Apôtre enseigne que le Christ n’a pas souffert dans le siècle qui a précédé celui-ci, ni même dans celui qui a existé avant le siècle précédent, et je ne sais si je pourrais énumérer tous les siècles antérieurs dans lesquels il n’a pas souffert. Voici les paroles de Paul qu’on pourrait invoquer pour permettre de comprendre cela : Maintenant, une seule fois, à la consommation des siècles il s’est manifesté pour repousser le péché en se faisant victime. Il dit en effet qu’une seule fois il s’est fait victime et s’est manifesté à la fin des siècles pour repousser le péché. Mais après ce siècle, qui a été fait selon Paul comme la consommation d’autres siècles, surviendront d’autres siècles, et nous l’apprenons aussi clairement du même Paul : Afin qu’il montrât aux siècles à venir les richesses surabondantes de sa grâce dans sa bonté pour nous. Il n’a pas dit : au siècle à venir, ni : aux deux siècles, mais : aux siècles à venir. Je juge en conséquence que cette parole indique une multitude de siècles. Traité des Principes: Livre II: Troisième traité (II, 1-3): Le commencement de ce monde et ses causes
S’il y a quelque chose de plus grand que les siècles, de sorte qu’on puisse comprendre les siècles des créations, en ce qui concerne d’autres êtres qui dépassent et transcendent les créatures visibles il faut entendre ce qui se passera peut-être dans la restauration de toutes choses, lorsque l’univers parviendra à sa fin parfaite, comme probablement une réalité supérieure au siècle, dans laquelle se produira la consommation de tout. Je suis conduit à cela par l’autorité de l’Écriture sainte qui dit : Dans ce siècle et au delà. Par cette expression : au delà, il veut comprendre sans aucun doute quelque chose de plus qu’un siècle. Voyons si ce que dit le Sauveur : Je veux que là où je suis, ceux-ci soient avec moi, et : Comme toi et moi nous sommes un, afin que ceux-ci aussi soient un en nous, ne semble pas montrer une réalité plus grande que le siècle ou les siècles, peut-être aussi plus grande que les siècles des siècles, à savoir ce qui sera lorsque toutes choses ne seront plus dans le siècle, mais Dieu tout en tous. Traité des Principes: Livre II: Troisième traité (II, 1-3): Le commencement de ce monde et ses causes
Après tout cela il faut penser qu’il ne s’écoulera pas un laps de temps de peu de durée jusqu’à ce que soit montrée après leur mort, aux hommes qui en sont dignes et l’ont mérité, la raison de ce qui se passe sur la terre pour que la connaissance de tous ces mystères et la grâce d’une science complète les fasse jouir d’une joie inénarrable. Alors s’il est vrai que l’air que voici, qui s’étend entre le ciel et la terre, n’est pas dépourvu d’êtres animés, et d’êtres animés raisonnables, d’après ces paroles de l’Apôtre : Vous avez vécu jadis dans ces péchés, selon ce siècle et ce monde, selon le prince qui a puissance sur l’air, sur l’esprit (le souffle) qui agit maintenant dans les fils de la désobéissance, ou d’après celles-ci : Nous serons ravis sur les nuées à la rencontre du Christ dans l’air et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur, il faut penser en conséquence que les saints y demeureront un certain temps pour connaître de deux manières la raison qui dispose ce qui se passe dans les airs. J’ai employé comme il suit l’expression « de deux manières » : tant que nous étions sur terre, par exemple, nous avons vu les animaux et les arbres, nous avons constaté leurs différences, ainsi que la diversité extrême qu’il y a parmi les hommes; mais en les voyant nous n’avons pas compris leurs raisons, seulement cette diversité que nous avons perçue nous a amenés à rechercher et à scruter pourquoi tous ces êtres ont été créés si différents ou sont gouvernés de façon variée ; après avoir conçu sur terre le goût et l’amour de cette connaissance, nous en recevrons après la mort la science et la compréhension, si cependant nous en avons le désir; lorsque nous aurons une intelligence complète de leurs raisons, alors nous comprendrons des deux manières ce que nous avons vu sur terre. Il faut parler de même de ce qui se passe dans le séjour aérien. Je pense en effet que les saints, en quittant cette vie, demeureront en un lieu situé sur la terre, celui que l’Écriture divine appelle le Paradis, comme dans un lieu d’instruction, ou, pour ainsi dire, un auditoire ou une école des âmes, pour être instruits de tout ce qu’ils ont vu sur la terre, pour recevoir aussi quelques indications sur les réalités qu’ils verront dans la suite. De la même façon, quand ils étaient encore en cette vie, ils ont conçu quelque idée des réalités futures, à travers un miroir, en énigme, certes, mais cependant en partie : ces réalités seront révélées de façon plus claire et plus lumineuse aux saints dans les lieux et temps convenables. Si quelqu’un, certes, a le coeur pur, l’intelligence plus limpide et la pensée plus exercée, il progressera plus rapidement, montera vite à travers l’espace aérien et parviendra aux royaumes des cieux à travers ce que l’on pourrait appeler les demeures d’étape de chaque lieu, que les Grecs ont nommées sphères, c’est-à-dire globes, et que l’Écriture divine nomme les cieux. Dans chacune il apercevra d’abord ce qui s’y passe et ensuite même la raison de ce qui s’y passe ; et ainsi il parcourra dans l’ordre chaque chose à la suite de celui qui a pénétré les cieux, Jésus fils de Dieu, qui a dit : Je veux que là oh je suis, ceux-ci soient avec moi. Il donne une idée de cette diversité de lieux quand il dit : Il y a beaucoup de demeures auprès du Père. Quant à lui il est partout et parcourt toutes choses : ne le comprenons plus désormais dans l’exiguïté qu’il a assumée à nos yeux pour nous, c’est-à-dire dans les limites étroites qui l’ont enserré quand il était sur terre dans notre corps parmi les hommes et qui peuvent faire penser qu’il est circonscrit dans un seul lieu. Traité des Principes: Livre II: Cinquième traité (II, 10-11): Troisième section
A notre avis il faut penser ainsi des promesses divines lorsque nous projetons notre intelligence vers la contemplation de ce siècle éternel et sans fin et que nous contemplons sa joie et sa béatitude ineffable. Traité des Principes: Livre III: Sixième traité (III, 1): Philocalie 21:
A ceux qui inventent la doctrine des natures et qui se servent de cette parole il faut dire ce qui suit : s’ils conservent l’affirmation que d’une seule pâte proviennent les perdus et les sauvés, et qu’il y a un même créateur pour les perdus et les sauvés, s’il est bon celui qui fait non seulement les spirituels (pneumatiques) mais les terrestres (choiques) – ceci suit cela -, il est possible assurément que celui qui est maintenant un vase d’honneur par suite de ses bonnes actions, mais qui n’a pas continué à agir de même, d’une manière conforme à sa dignité de vase d’honneur, soit dans un autre siècle un vase de déshonneur ; pareillement il peut se faire que celui qui, par suite de causes antérieures à cette vie, est devenu ici-bas un vase de déshonneur, se corrige et devienne dans la création nouvelle un vase d’honneur, sanctifié et utile au maître, préparé pour toute oeuvre bonne. Et peut-être les Israélites de maintenant, parce qu’ils n’ont pas vécu d’une façon digne de leur noble origine, ne seront plus de cette race, de vases d’honneur devenant des vases de déshonneur ; et beaucoup de ceux qui sont maintenant des Égyptiens ou des Iduméens, s’agrégeant à Israël, à cause des fruits nombreux qu’ils produiront, entreront dans l’Église du Seigneur et on ne les comptera plus parmi les Égyptiens et les Iduméens, mais ils seront des Israélites. Ainsi de cette façon, selon les orientations de la volonté, certains progressent du pire au meilleur, d’autres tombent du meilleur dans le pire, d’autres encore restent dans le bien ou montent du bien au mieux, d’autres enfin restent dans le mal, ou par l’effusion de leur malice de mauvais deviennent pires. Traité des Principes: Livre III: Sixième traité (III, 1): Philocalie 21:
Telle est la disposition que Dieu a réalisée dans la suite, mais que déjà, dès l’origine du monde, il avait prise, ayant prévu les raisons et les causes, soit de ceux qui méritaient de venir dans des corps par suite de la défaillance de leur intelligence, soit de ceux qui étaient entraînés par le désir des réalités visibles, soit encore de ceux qui selon leur volonté ou sans le vouloir étaient obligés de remplir certains offices à l’égard de ceux qui étaient tombés dans cet état, et cela par celui qui les y soumettait dans l’espoir. Mais certains, sans comprendre ni voir que ces dispositions diverses avaient été prises par Dieu à la suite de causes antécédentes tenant au libre arbitre, ont pensé que tout ce qui se passe dans le monde était mené par des mouvements fortuits ou par une nécessité fatale et que rien ne dépendait de notre libre arbitre. Par là, ils n’ont pu montrer que la providence de Dieu était sans faute. Nous avons dit que toutes les âmes qui se sont trouvées dans ce monde ont eu besoin de beaucoup d’assistants, de directeurs, d’auxiliaires ; de même dans les derniers temps, alors que déjà la fin du monde était imminente et que tout le genre humain tournait à sa perte définitive, comme non seulement ceux qui étaient gouvernés, mais même ceux à qui avait été confié le soin de les gouverner, étaient atteints de faiblesse, le genre humain n’a plus eu besoin seulement d’une telle aide et de défenseurs semblables à lui, mais il a réclamé le secours de son auteur et créateur lui-même pour restaurer la discipline corrompue et profanée de l’obéissance chez les uns et de l’autorité chez les autres. C’est pourquoi le Fils Unique de Dieu, qui était la Parole et la Sagesse du Père lorsqu’il se trouvait auprès du Père dans cette gloire qu’il avait avant l’existence du monde, s’est anéanti lui-même et, prenant la forme de l’esclave, s’est fait obéissant jusqu’à la mort pour enseigner l’obéissance à ceux qui ne pouvaient pas obtenir le salut autrement que par l’obéissance, pour restaurer aussi les lois corrompues de l’art de gouverner et de régner, en soumettant tous ses ennemis sous ses pieds, et puisqu’il lui est nécessaire de régner jusqu’à ce qu’il ait mis ses ennemis sous ses pieds et qu’il ait détruit le dernier ennemi, la mort, pour apprendre à ceux qui gouvernent eux-mêmes les règles du gouvernement. Puisque donc, comme nous l’avons dit, il était venu restaurer la discipline non seulement de l’art de gouverner et de régner, mais aussi de celui d’obéir, accomplissant en lui-même ce qu’il voulait être accompli par les autres, il ne s’est pas fait seulement obéissant au Père jusqu’à la mort de la croix, mais aussi à la consommation du siècle, embrassant en lui-même tous ceux qu’il a soumis à son Père et qui par lui viennent au salut, il est dit qu’avec eux et en eux il se soumettra au Père, puisque tout subsiste en lui et qu’il est la tête de toute chose et qu’en lui se trouve la plénitude de ceux qui obtiennent le salut. C’est ce que dit de lui l’Apôtre : Lorsque tout lui sera soumis, alors le Fils lui-même sera soumis à celui qui lui a soumis toutes choses, afin que Dieu soit tout en tous. Traité des Principes: Livre III: Huitième traité (III, 5-6): Première section
C’est pourquoi, maintenant qu’une puissance céleste, bien mieux supracéleste, nous a frappés, nous incitant à adorer seulement notre créateur, efforçons-nous de laisser la science des débuts du Christ, c’est-à-dire celle des rudiments, pour être portés vers la perfection, afin qu’on nous parle de la sagesse dont on parle parmi les parfaits. C’est en effet la sagesse dont celui qui l’a acquise promet de parler parmi les parfaits, autre que la sagesse de ce siècle et que la sagesse des princes de ce siècle, celle qui est détruite ; cette sagesse sera imprimée en nous clairement selon la révélation du mystère qui a été tu pendant des siècles sans fin, qui a été dévoilé maintenant par les Écritures prophétiques, et par la manifestation de notre Seigneur et Sauveur Jésus-Christ, à qui est la gloire dans tous les siècles. Amen. Traité des Principes: Livre IV: Neuvième traité (IV, 1-3): Première section
La méthode qui nous paraît s’imposer pour l’étude des Écritures et la compréhension de leur sens est la suivante ; elle est déjà indiquée par ces écrits eux-mêmes. Dans les Proverbes de Salomon nous trouvons cette directive concernant les doctrines des divines Écritures : Et toi, inscris trois fois ces choses dans ta réflexion et dans ta connaissance, afin de répondre avec des paroles de vérité aux questions qui te sont posées. Il faut donc inscrire trois fois dans sa propre âme les pensées des saintes Écritures : afin que le plus simple soit édifié par ce qui est comme la chair de l’Écriture – nous appelons ainsi l’acception immédiate – ; que celui qui est un peu monté le soit par ce qui est comme son âme ; mais que le parfait, semblable à ceux dont l’Apôtre dit : Nous parlons de la sagesse parmi les parfaits, non de celle de ce siècle ni des princes de ce siècle qui sont détruits, mais nous parlons de la sagesse de Dieu cachée dans le mystère, que Dieu a prédestinée avant tous les siècles à notre gloire, le soit de la loi spirituelle qui contient une ombre des biens à venir. De même que l’homme est composé de corps, d’âme et d’esprit, de même l’Écriture que Dieu a donnée dans sa providence pour le salut des hommes. Traité des Principes: Livre IV: Neuvième traité (IV, 1-3): Deuxième section
Notre affirmation qu’il n’y a jamais eu un temps où le Fils n’était pas doit être entendue avec indulgence. Car ces mots eux-mêmes portent la signification d’un vocabulaire temporel, un quand et un jamais ; or c’est par-delà tout temps, tout siècle et toute éternité qu’il faut entendre ce qui est dit du Père, du Fils et de l’Esprit Saint. C’est la Trinité seule qui dépasse toute signification qu’on puisse comprendre de caractère non seulement temporel, mais éternel : car les autres êtres, en dehors de la Trinité, sont à mesurer par siècles et par temps. En conséquence, personne ne pensera que ce Fils de Dieu, en tant qu’il est le Dieu-Parole qui était dans le principe auprès de Dieu, soit contenu dans un lieu quelconque, ni en tant qu’il est Sagesse, ni en tant qu’il est Vérité, ni en tant qu’il est Vie, Justice, Sanctification, Rédemption : car toutes ces dénominations du Fils n’ont pas besoin de lieu pour faire ou opérer quelque chose, mais il faut comprendre chacune d’elles en fonction de ceux qui participent à sa puissance et à son opération. Traité des Principes: Livre IV: Neuvième traité (IV, 1-3): Deuxième section