LE PARADIS
On lit dans le Coran :
Sourate XLVII. — 16. Voici le tableau du Paradis qui est promis aux hommes pieux : là il y aura des ruisseaux, dont l’eau sera incorruptible, et des ruisseaux de lait, dont le goût ne changera pas, et des ruisseaux de vin, délices de ceux qui boivent ;
17. —Et des ruisseaux de miel limpide ; et là il y aura toutes sortes de fruits, et le pardon de leur Seigneur !
Sourate LXXVI. — 12. Et pour récompense de leur patience, Il leur donnera le Paradis et des vêtements de soie :
13. — Là, reposant sur des lits d’apparat, ils n’éprouveront ni la chaleur du soleil, ni froid glacial.
14. — Et tout près, au-dessus d’eux, il y aura ses ombrages, et ses fruits s’abaisseront très bas, pour être facilement cueillis.
15. — Et ils seront servis à la ronde avec des vaisseaux d’argent et de grandes coupes comme des grosses bouteilles.
16. — De grosses bouteilles d’argent, qu’ils rempliront jusqu’au bord.
17. — Ils y boiront d’une coupe remplie d’un mélange au gingembre.
18. — Ils y trouveront une source nommée Salsabîl.
19. — Et là circuleront autour d’eux des enfants à l’éternelle jeunesse ; quand tu les verras, tu penseras que ce sont des perles défilées.
20. — Et si tu les vois, alors tu verras un séjour de délices et un grand royaume !
21. — Ils auront sur eux des vêtements de satin vert et de brocart ; et ils auront comme parures des bracelets d’argent. Et leur Seigneur leur donnera à boire une boisson pure !
Sourate LV. —54. Ils se reposeront sur des lits dont les étoffes seront de brocart ; et les fruits des deux jardins seront faciles à cueillir,
Et dans un autre passage :
Sourate LVI. — 11. Ce sont ceux qui seront le plus près.
12. — Dans les jardins des délices.
13. — (Il y aura) un grand nombre de premiers.
14. — Et un petit nombre des autres.
15- — Sur des lits aux étoffes artistement arrangées.
16. — Ils y reposeront, les uns en face des autres.
17. — Autour d’eux des éphèbes toujours jeunes.
18. — Avec des coupes, des aiguières et des verres de boisson limpide.
19. — Ils n’auront pas mal à la tête à cause d’elle et ne seront point ivres.
20. — (Ils auront) encore les fruits de leur choix.
21. — Et la chair des oiseaux qu’ils désirent.
C’est à une source aggadique que Mahomet a emprunté le tableau général du paradis, dans lequel il a ajouté quelques détails secondaires pour l’adapter à la mentalité arabe.
Le texte hébreu suivant se trouve dans un petit Midrasch intitulé ycs p -no (Description du jardin de l’Eden) attribué à R. Josué-fils de Lévi, publié par A. Jellineck dans son recueil Beth Hamidrasch, t. II, pp. 52-53). Il se trouve également dans le Yalkout Siméoni (Pentateuque, XX) avec la mention du nom de son auteur.
« Il y a au paradis deux portes d’escarboucle gardées par six cent mille anges de service, dont la face rayonne comme le firmament. A l’entrée d’un juste, ils le revêtissent d’habits d’honneur « et placent sur sa tête une couronne d’or pur, garnie de pierres précieuses et de perles fines. C’est par des formules de glorification qu’ils l’introduisent dans un parterre bien arrosé, planté de huit cents espèces de roses et de myrthes. Pour chacun des élus, il y a un dais dressé selon son rang, d’où partent quatre ruisseaux coulant du lait, du vin, du miel et d’un liquide balsamifère »… Soixante anges se placent devant chacun des justes, lui disant : « Va goûter les délices du miel et boire le vin exprimé des raisins conservés depuis la création du monde »… Dans les différents coins du paradis, il y a huit cent mille arbres variés, dont le moindre est supérieur en qualité aux meilleures plantes odorantes. Dans chaque coin du paradis se tiennent six cent mille anges qui chantent en chœur ; au milieu se trouve l’arbre de la vie dont le feuillage recouvre tout le jardin de l’Eden. »