Sidersky: Hénoch ou Édris

D. Sidersky, Les origines des légendes mulsumanes dans le Coran et dans la vie des Prophètes. Librairie orientaliste Paul Geuthner, 1933

Le Coran ne parle d’Édris (Hénoch) que très brièvement (XIX, 57 : XXI, 85-86), tandis que Tabari et Al-Kissaï lui consacrent des longs chapitres. Partant du passage biblique (Genèse, V, 24):

Hénoch marcha avec Dieu, et on ne le vil pins, car Dieu l’avait pris, les chroniqueurs musulmans racontent en détail la vie de Hénoch au-delà. La Chronique de Tabari (éd. Zotenberg, t. I, pp. 95-99) mentionne d’abord le fait que le premier homme qui plaça le roseau sur le papier pour écrire fut Édris.

Ensuite, elle rapporte la rencontre d’Édris avec l’ange de la Mort, que ce dernier lui enleva son âme et que Dieu la lui rendit au même instant ; que, dans la suite, l’ange de la Mort fit visiter à Édris successivement l’Enfer et le Paradis. La Vie des prophètes d’Al-Kissaï raconte la même histoire avec quelques variantes dans les détails (l. c., édition Eisenberg, pp. 82, etc.).

Cette narration s’inspire évidemment du Livre Apocryphe d’Hénoch, composé au IIe siècle avant J.-C, dont le texte complet est conservé dans une version éthiopienne (traduite en français par M. François Martin, 8°, Paris, 1906), notamment des chapitres I à V (introduction) et XVII à XXVI (voyage d’Hénoch dans un autre monde). — Une brève mention se trouve également dans le Livre Apocryphe des Jubilés (IV, 21).