Si une âme veut tendre à la perfection

Conférences — 11, 7. Si une âme veut tendre à la perfection, elle doit laisser le premier degré, qui est celui de la crainte, état proprement servile, nous l’avons indiqué, et duquel il est écrit : « Lorsque vous aurez fait tout ce qu’on vous aura commandé, dites : Nous sommes des serviteurs inutiles» ( Lc 17, 10 ). Qu’elle s’élève par un progrès continu jusqu’aux voies supérieures de l’espérance. Celle-ci ne se compare plus à la condition d’esclave, mais à celle de mercenaire. L’espérance, en effet, attend la récompense. Certaine d’être pardonnée et sans crainte du châtiment, consciente d’ailleurs des bonnes œuvres accomplies, elle poursuit le prix auquel Dieu s’est engagé. Mais elle n’est pas encore parvenue à ce sentiment du fils qui, se confiant en l’indulgence et la libéralité paternelles, ne doute pas que tout ce qui est à son père ne soit également sien.