serpents (Orígenes)

L’explication littérale ne fait aucune difficulté. Car il est dit d’une manière évidente que c’est Dieu qui a créé les êtres vivants, les quadrupèdes, les bêtes et les serpents de la terre. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Mais si la colère est déraisonnable, si elle punit des innocents, si elle bouillonne contre ceux qui n’ont pas failli, elle devient la nourriture des bêtes des champs, des serpents de la terre et des oiseaux du ciel ; car c’est de ces nourritures-là que se nourrissent les démons qui se repaissent de nos mauvaises actions et qui les favorisent. Caïn nous en est un exemple, lui qui, par colère et par jalousie, trompa son frère innocent. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Il faut bien remarquer la prudence de la Sainte Écriture jusque dans le choix des mots. L’Écriture dit, quand il s’agit des hommes, que Dieu dit : « voici que je vous donne toute semence sur la terre et tout arbre qui est sur la terre : ce sera pour votre nourriture » ; quand il s’agit des bêtes, elle ne dit pas : « voici que je vous donne tout cela pour nourriture », mais se contente de : « ce sera pour votre nourriture ». Par là, selon le sens spirituel que nous avons exposé, il faut comprendre que ces passions qu’il a données à l’homme, Dieu prévoit pourtant qu’elles seront aussi une nourriture pour les bêtes de la terre. C’est donc avec une souveraine prudence que l’Écriture divine emploie ses mots ; pour les hommes, elle rapporte que Dieu dit : « Je vous ai donné cela comme nourriture », mais, quand elle en vient aux bêtes, pour faire comprendre qu’il n’y a pas là qu’un ordre mais en quelque façon une prédiction, elle dit que ce sera aussi une nourriture pour les bêtes, les oiseaux et les serpents. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Une tradition nous dit – et la chose n’est pas sans vraisemblance – que le bas de l’arche, construit en double épaisseur comme nous l’avons vu et appelé « à double voûte » – tandis que le haut était dit « à triple voûte » – fut ainsi doublé pour la raison suivante : tous les animaux passèrent dans l’arche une année entière, et il était certes nécessaire de s’approvisionner en vivres pour toute l’année, et non seulement de prévoir les vivres, mais de constituer des lieux pour recevoir les produits des digestions, en sorte que les animaux même, mais surtout les hommes, ne soient pas incommodés par l’odeur insupportable du fumier. La tradition rapporte donc que la partie la plus basse, dans la cale, fut réservée aux nécessités de cet ordre, celle qui se trouvait immédiatement au-dessus étant assignée à la conservation des vivres. Car il paraissait bien nécessaire, pour les bêtes qui se nourrissent ordinairement de viande, d’introduire des animaux en surnombre dont la viande servirait de nourriture et permettrait aux autres de subsister pour conserver la race ; ainsi, pour chaque espèce, fut-on obligé de conserver le genre d’aliments que requéraient les besoins ordinaires. La tradition rapporte que les parties inférieures, dites « à double voûte », furent destinées à cet effet. Les parties supérieures, au contraire, furent affectées au logement des bêtes et des animaux : là, au bas, logeaient les bêtes sauvages et féroces et les serpents ; immédiatement au-dessus étaient les étables des animaux plus tranquilles ; enfin, au sommet, il y avait l’habitation des hommes, ce qui est bien normal puisque, par la dignité de sa raison, l’homme prévaut sur tout. Étant donné que l’homme par sa raison et par sa sagesse, tient le premier rang sur la terre, il doit être placé, dans l’arche, au lieu le plus haut, au-dessus de tous les animaux. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.