D’un point de vue différent, montons à un degré plus élevé d’interprétation et disons que l’homme représente notre sens raisonnable tandis que notre chair, qui lui est étroitement unie comme à un mari, est représentée par la femme. Que la chair, par conséquent, suive toujours le sens raisonnable et que le sens raisonnable ne se laisse jamais affaiblir au point de passer sous la domination de la chair et d’être ballotté à sa suite au milieu de la luxure et de la volupté. Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.
C’est que « la loi est spirituelle » et tout ce qui est arrivé aux anciens leur « est arrivé en figure ». Aussi, voyons si Lot qui n’a pas regardé en arrière ne serait pas le sens raisonnable et l’esprit viril, tandis que sa femme représenterait la chair. Car la chair est toujours tournée vers les vices et, alors que l’esprit se dirige vers le salut, elle regarde en arrière et cherche les voluptés. C’est ce qui a fait dire au Seigneur : « Quiconque met la main à la charrue et regarde en arrière n’est pas propre au royaume de Dieu », et il ajoute : « Souvenez-vous de la femme de Lot, » Il semble bien que c’est pour marquer qu’elle était insensée qu’elle a été changée en statue de sel, puisque le sel représente la sagesse qui lui manquait. Homélies sur la Genèse: V – LES FILLES DE LOT Le premier jour.
– Quant à l’interprétation morale selon laquelle, tout à l’heure, nous avons rapporté Lot au sens raisonnable et à l’esprit viril, et son épouse qui regarde par derrière à la chair adonnée aux concupiscences et aux voluptés, vous qui m’écoutez, ne la recevez pas négligemment. Prenez garde : lorsque vous vous serez enfuis loin des flammes du siècle et que vous aurez échappé aux incendies de la chair, lorsque vous aurez dépassé «la ville de Ségor » « qui est et qui n’est pas toute petite », ce qui représente un certain degré de perfection moyen et honorable, lorsque vous serez arrivés au sommet de la science comme au faîte de la montagne, prenez garde alors d’avoir à faire à ces deux filles de Lot, je veux dire la vaine gloire et sa soeur aînée l’orgueil, qui ne vous quittent pas et qui vous accompagnent même quand vous montez sur la montagne. Prenez garde, tandis qu’assoupis et endormis vous croyez ne rien ressentir ni remarquer, qu’elles ne vous prennent dans leurs embrassements. Si l’Écriture les nomme des filles, c’est qu’elles ne nous viennent pas de l’extérieur mais qu’elles proviennent de nous-mêmes et comme d’une certaine perfection de nos actes. Veillez donc de votre mieux et défendez-vous de leur susciter des enfants, car « leur postérité n’entrera pas dans l’assemblée du Seigneur ». Que si vous voulez une postérité, suscitez-la dans l’esprit, car « celui qui sème dans l’esprit moissonnera, de l’esprit, la vie éternelle ». Et si vous désirez des embrassements, , embrassez la sagesse et « dites à la sagesse qu’elle est votre soeur », et la sagesse dira de vous : « Celui qui fait la volonté de mon Père qui est dans les cieux, celui-là est mon frère et ma soeur et ma mère ». Car cette Sagesse c’est notre Seigneur Jésus Christ, « à qui soit la gloire et la puissance aux siècles des siècles. Ainsi soit-il ». Homélies sur la Genèse: V – LES FILLES DE LOT Le premier jour.
Essayez donc, vous qui m’écoutez, d’avoir un puits bien à vous et une source bien à vous ; de la sorte, quand vous prendrez le livre des Écritures, vous arriverez à découvrir, vous aussi, de votre propre chef, quelque explication. Oui, d’après ce que vous avez appris dans l’Église, essayez de boire, vous aussi, à la source de votre esprit, En vous-mêmes, naturellement, il y a « l’eau vive », il y a les canaux intarissables et les fleuves gonflés du sens raisonnable, à moins qu’ils ne soient obstrués de terre et de déblais. Dans ce cas, ce qu’il vous faut, c’est creuser votre terre et la nettoyer de sa saleté, c’est-à-dire chasser la paresse d’esprit et secouer la torpeur du coeur. Écoutez en effet ce que dit l’Écriture : « Tourmente un oeil et il en coulera des larmes ; tourmente un coeur et il en sortira de la vivacité d’esprit. » Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.