Voici donc d’abord le texte lui-même : « Alors le Seigneur dit à Noé : la fin de tout homme est venue devant moi, car la terre est pleine d’iniquités à cause d’eux ; je vais les détruire ainsi que la terre. Fais-toi une arche de bois équarris ; tu feras des cellules dans l’arche et tu l’enduiras de bitume en dedans et en dehors. Voici comment tu feras l’arche : tu feras l’arche en comptant trois cents coudées pour la longueur, cinquante coudées pour la largeur et trente pour la hauteur. Au niveau du toit, tu la termineras à la dimension d’une coudée. Tu feras une porte sur le côté de l’arche ; en bas, tu la feras à double voûte, en haut, à triple voûte. » – Et peu après l’Écriture ajoute : « Alors Noé fit tout ce que le Seigneur Dieu lui avait ordonné. » Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Mais ce ne sont pas les moyens humains qui assurent la protection définitive de la porte. Car, quand la porte fut fermée et qu’il n’y eut plus personne hors de l’arche, comment aurait-on pu l’enduire de bitume de l’extérieur ? Pour que les eaux ne pénètrent pas par l’orifice dont le travail de l’homme n’avait pu assurer la sécurité, il fallut sans conteste une opération divine. Aussi, après avoir, pour tout le reste, dit que c’est Noé qui fit l’arche et qui y fit entrer les animaux et ses fils avec les femmes de ses fils, l’Écriture ne dit pas, quand il s’agit de la porte, que Noé ferma la porte de l’arche, mais que « le Seigneur Dieu, du dehors, ferma la porte de l’arche et alors le déluge eut lieu ». Remarquons aussi qu’après le déluge, quand Noé envoya « le corbeau pour voir si l’eau avait diminué sur la surface de la terre », l’Écriture ne fait pas ouvrir à Noé la porte, mais « la fenêtre ». Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Noé a bien introduit dans l’arche de la nourriture pour tous les animaux et toutes les bêtes qui étaient entrées avec lui ; croyez-en ces paroles que le Seigneur dit à Noé : « Et toi, prends de tous les aliments que l’on mange et fais-en provision près de toi pour qu’ils te servent de nourriture ainsi qu’à eux ». Croyez aussi que Noé fit bien ce que lui avait ordonné le Seigneur, car l’Écriture dit : « Alors Noé fit tout ce que le Seigneur Dieu lui avait ordonné ; il le fit exactement ». Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Mais considérez Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il est dit de lui : « Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui ôte le péché du monde », et ailleurs : « Il s’est fait pour nous malédiction, pour nous racheter de la malédiction de la loi », et ailleurs encore : « Venez à moi, vous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous referai et vous trouverez le repos de vos âmes. » Vous voyez que c’est lui qui donne vraiment le repos aux hommes et qui délivre la terre de la malédiction portée contre elle par le Seigneur Dieu. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Aussi est-ce à dessein que l’Écriture divine n’emploie pas l’expression d’ « être pressé par la faim » pour ceux qui, à sa connaissance, possèdent la science de Dieu et reçoivent la nourriture de la Sagesse céleste. Dans le troisième livre des Rois, on trouve la même précaution pour parler d’une famine : comme la famine s’appesantissait sur le pays, Élie dit à Achab : « Il est vivant, le Seigneur Dieu des vertus, le Dieu d’Israël, devant qui je me tiens, s’il n’y a ces années-ci de rosée et de pluie sur la terre qu’à ma parole »; à la suite de quoi le Seigneur charge des corbeaux de nourrir le prophète et commande à celui-ci de boire l’eau du torrent de Chorrat. Une autre fois, à Sarepta de Sidon, il charge une veuve de nourrir le pro-phète ; il ne restait à celle-ci que pour un jour de vivres. Mais le don généreux et l’abandon complet qu’elle en fit les rendirent inépuisables et les firent abondamment se multiplier. Car, selon la parole du Seigneur, le pot de farine et la cruche à huile ne se trouvèrent pas en défaut pour nourrir le prophète. Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.