sainteté

Ici nous osons communiquer un autre secret non moins profond, mais plus consolant, plus encourageant, et fait pour nous apprendre à nous respecter tant par rapport à la sainteté de notre origine, qu’à la sublimité de l’oeuvre que nous devons et que nous pouvons opérer sur la terre. Voici ce secret : Nouvel Homme 2

12. Puisque notre Dieu est un être effectif, tout doit être effectif dans ce qui l’approche, comme dans ce qui sort de lui. Ainsi, pourvu que nous le recherchions avec une pénitence effective, une humilité effective, un courage effectif, nous ne devons pas douter qu’il ne vienne à nous avec des puissances effectives, avec des dons effectifs, et qu’il n’imprime sur nous des témoignages effectifs de son intérêt et de son effectivité ; croyons en outre que si par cette effective influence Divine, nous nous trouvons dans une nouvelle situation effective de joie, de lumières, de forces, de vertus, de foi, de piété, de sainteté, enfin si nous nous trouvons effectivement dans une atmosphère réellement vive, nous pouvons espérer de produire cette même température effective dans tout ce qui nous environne, parce que la vraie et vive effectivité de notre Dieu ne cherche qu’à s’établir et se répandre, afin que selon son désir tout soit plein de lui. Nouvel Homme 12

Nous apprendrions là, en peu de temps, toute notre histoire. Nous y apprendrions que nous naissons dans le Divin, que nous prenons forme dans l’esprit, que nous rectifions l’apparence, et que nous séparons l’iniquité, et que ces quatre grandes opérations se font par l’impression de la force, de l’amour et de la sainteté, sur notre corps, notre coeur et notre front ; le tout sous l’aspect du grand nom central qui plane au-dessus de nous, pour nous vivifier, comme il vivifie tous les êtres dont il est à jamais le centre unique et universel. Nouvel Homme 12

Cette même arche sainte engagera le grand prêtre de l’ordre de Mélchisédech à te revêtir lui-même de tes habits sacerdotaux qu’il aura bénis auparavant, il te donnera de sa propre main les ordinations sanctifiantes par le moyen desquelles tu pourras, en son nom, verser les consolations dans les âmes, en leur faisant sentir par ton approche, par ton verbe purificateur, et par la sainteté de tes lumières, que nous passons dans l’esclavage, dans les ténèbres, et dans la mort tous les moments où nous ne sommes point directement dans l’atmosphère de notre Dieu ; et tu seras dans sa main, comme les soldats dans la main de ce centenier qui dit à l’un : allez là, et il y va ; venez ici, et il y vient. Nouvel Homme 16

L’homme ou l’esprit est l’extrait actif de toutes les puissances divines, puisque Dieu est vivant ; et cet extrait actif des puissances de Dieu, comme nous l’avons vu ci-dessus, est une parole, puisque Dieu est la parole éternelle. Mais Dieu est saint ; Dieu est l’éternelle sainteté toujours se prononçant elle-même ; il faut donc que l’homme, l’esprit, ou la parole extraite de cette parole éternelle, représente activement son principe, et que son existence soit réellement la sainteté prononcée, de façon que Dieu ne produise pas un seul être hors de son sein sans faire entendre hors de soi, par ce seul acte, le mot saint qui se prononce éternellement dans son centre divin. Nouvel Homme 17

Ainsi, l’homme, en recevant la naissance divine manifesta cette céleste parole qui produisit au-dehors la sainteté de Dieu ; ainsi lorsque depuis le crime la bonté souveraine veut bien régénérer l’homme, elle le met dans le cas de pouvoir répéter de nouveau, par sa propre existence, ce témoignage vivant et expressif de la source d’où il descend ; mais de même que l’homme ne put dans l’origine manifester ce témoignage actif, que parce qu’il était l’extrait universel des puissances et de la sainteté divine, de même aujourd’hui il ne peut recouvrer ce sublime privilège, et faire vraiment entendre dans sa plénitude, le nom de saint, que quand il a recouvré cette plénitude de rapports spirituels et divins qui lui rendent sa première nature. Nouvel Homme 17

19. Faites place à l’esprit. Ne voyez-vous pas comme il se presse de fendre la foule ; c’est qu’il a à faire une oeuvre si importante, et il a tant de zèle qu’il craint de perdre un instant. Il a d’ailleurs un si grand espace à parcourir, qu’il craint de ne pas arriver jusqu’au terme, avant que le temps qui lui est donné pour cet objet ne soit expiré. Il faut qu’il se rende du lieu de sa demeure jusque dans les dernières profondeurs de l’homme ; faites place à l’esprit, et laissez-le arriver jusque dans les profondeurs de l’homme. Il n’y vient que pour y placer la parole de la sainteté, d’où l’homme verra croître en lui à la fois les sept vertus, qui seront les sept colonnes de cet édifice fondé sur le roc vif, et qui doit être l’éternelle église de notre Dieu. Nouvel Homme 19

Comment cette église serait-elle renversée ? Ses sept colonnes reposent sur la sainteté, et elles s’élèvent jusque dans la demeure du très-haut ; là elles puisent continuellement la sève divine, et la rapportent jusqu’aux saints fondements du temple. Comment cette église serait-elle renversée ? Ses sept colonnes sont intimement liées à sa base et à son sommet tout à la fois. La base, les colonnes, le sommet de l’édifice tout n’est qu’un ; il est impossible qu’il ne se meuve pas tout ensemble, et qu’aucune force ne puisse jamais séparer la moindre partie. Nouvel Homme 19

Base de l’édifice, contemple-toi donc avec transport et avec délices ; occupe-toi sans relâche à te pénétrer de l’huile de joie que les sept colonnes ne cessent de faire parvenir jusqu’à toi ; tous les fruits que tu produiras répandront la vie, la force, la sainteté. Il faut que tu produises tous ces fruits-là sans relâche, puisque les sept colonnes t’apportent sans relâche la sève de reproduction, et que sans relâche le suprême auteur des êtres distribue cette sève toujours nouvelle, à ces sept colonnes chargées de te la transmettre. Ce n’est pas même ici comme pour la culture terrestre où le cercle des temps doit tourner un grand nombre de fois sur les semences de la terre, avant qu’elle puisse récompenser les soins du laboureur ; il faut que ce cercle des temps devienne pour toi comme imperceptible, et qu’à tous les moments tu montres ta fertilité, parce qu’à tout moment ta région est menacée de la disette. Nouvel Homme 19

Cet avantage est de multiplier tellement nos rapports avec l’unité suprême, que quand nous avons atteint le nombre nécessaire de ces rapports, pour que notre ressemblance avec elle soit au moins ébauchée, cette unité suprême, elle-même, ne craint point de se rendre à l’attrait divin qu’elle éprouve éternellement pour sa créature, et pour son image, elle ne craint point se substituer son action, paisible et vivifiante, à nos actions pénibles et laborieuses, de s’emparer tellement soit de nos unités partielles, soit de notre unité intérieure, que notre marche spirituelle nous devienne aussi naturelle que si nous n’avions pas quitté le séjour de la sainteté ; enfin de faire en sorte que nous n’ayons plus de répugnance à éprouver dans nos oeuvres plus d’obscurité dans nos connaissances, plus de fatigue dans l’exercice de nos vertus. Délicieuse perspective dont nous sommes malheureusement ici-bas si éloignés, qu’il faut être déjà avancé dans la carrière pour qu’elle ne nous paraisse pas absolument illusoire, et chimérique. Nouvel Homme 21

Nouvel homme, c’est dans toi-même que se peuvent trouver tous ces parents infidèles, auxquels il t’est défendu de pardonner. N’en ménage aucun. Quand ce serait le plus cher d’entre eux qui tâcherait de s’insinuer dans ton esprit, et de t’attirer à un culte trompeur pour quelqu’autre portion de toi-même que celle où la voix de ton Dieu s’est fait entendre, lorsqu’il a allumé lui-même sa lampe vivante dans le sanctuaire de ton propre temple, rejette-le loin de ta fureur. Plus tu exerceras de sévérité envers ces parents séducteurs, plus tu assureras le règne et la gloire de ton maître, parce que plus tu conserveras par là l’unité, la simplicité et la sainteté de ce fils chéri qui doit le représenter sur la terre. Nouvel Homme 28

« Donnez donc un libre cours aux paroles du salut, et de la régénération qui ont été accordées au nouvel homme. Aidez-le à exterminer les agents de l’iniquité, à précipiter dans la mer les animaux impurs qui auront servi d’asile aux esprits de ténèbres, et à faire ouvrir à demeure les sept canaux de la sainteté ; la vie qui en descendra vous communiquera un nom dont vous ne pouvez concevoir les merveilleuses puissances, et les richesses ineffables ; faites-vous seconder du feu du ciel pour que tout ce qui est en vous tremble devant le Seigneur, et pour que vous marchiez sur les traces du fils du grand Azarias, en qui la parole sainte et divine consumait toutes les substances qui sont étrangères à l’esprit. » Nouvel Homme 38

Le nouvel homme sera si constamment occupé de son oeuvre, qu’il pourra ramener ainsi tout son être à ses éléments primitifs, en travaillant sans relâche, à réaliser ce qui est dit dans les prophètes : Je serai leur Dieu, et ils seront mon peuple. C’est-à-dire, en faisant en sorte que chaque portion de son être exprime activement la sainteté de Dieu, et dise : saint, saint, saint, comme nous avons vu précédemment, que telle était la vraie propriété que nous découvrait l’analyse divine de notre être ; c’est-à-dire enfin, que tous les points de cet être qui est en nous, devaient être mûs par les consciences vives, et progressives des diverses régions de l’esprit, par où nous pouvons, et devons passer, jusqu’à ce que nous soyons universellement pleins de la conscience divine. Or, si l’être intérieur du nouvel homme arrivait à cet heureux terme, quels maux physiques pourraient, dans son corps, résister à sa puissance ? Et ne pourrait-il pas dire avec assurance, à tout ce qui sera paralytique, en lui : Levez-vous, je vous le commande, emportez votre lit, et vous en allez votre maison ? Nouvel Homme 39

Or, quelle est cette foi tant recommandée par le Réparateur ? C’est celle qui s’est développée dans le nouvel homme, c’est celle qui repose sur le sentiment de la sainteté et de la force de son être, quand par sa fidélité aux mouvements secrets que nous recevons tous, il aura obtenu que la main bienfaisante de la sagesse vienne le délivrer de ses ténèbres, et rompre ses chaînes, pour lui faire connaître les régions de la vie et de la lumière qui sont en lui, et qui étaient seulement enveloppées de nuages. Mais de même qu’un seul rayon du soleil qui perce au travers des nuages suffit pour dissiper l’obscurité, de même le moindre rayon de notre être qui peut sortir de ses gouffres et de ses abîmes est suffisant pour nous éclairer sur l’étendue de nos possessions, pour découvrir à nos yeux tous les plans des ennemis qui sont sans cesse occupés à ravager notre terre, et pour nous donner la force de renverser tous leurs projets. Voilà pourquoi le Réparateur disait à ses disciples que s’ils avaient de la foi gros comme un grain de sénevé, ils diraient à une montagne de se jeter dans la mer, et elle s’y jetterait ; ce serait le combat de la vie contre la mort ; il ne serait donc pas étonnant que la mort eût tous les désavantages, et que la vie eût tous les triomphes. Nouvel Homme 42

Il sentira par ce moyen que non seulement le fils de l’homme est au-dessus du sabbat temporel, mais que le temple même a aussi ce magnifique privilège, puisque ce temple n’est autre chose que le nouvel homme, et que le nouvel homme participe à tous les droits et à toutes les propriétés de l’esprit du Seigneur ; il reconnaîtra alors que de même l’esprit du Seigneur est le chef et le maître du nouvel homme, de même le nouvel homme devient par lui le chef et le maître de la loi ; que si c’est au nouvel homme à attendre et à recevoir de l’esprit du Seigneur les lumières, la sainteté et la vie, c’est au temple bâti par la main des hommes à attendre et à recevoir du nouvel homme l’administration de toutes ces choses, et qu’ainsi l’esprit du Seigneur se trouve à la fois par là, le maître du nouvel homme, la maître du temple, le maître du sabbat, le maître de la loi, puisqu’il comprend tout, puisqu’il dirige tout, puisqu’il pénètre tout, et que ce n’est que dans lui que les propriétés des choses, leurs vertus, leurs figures, et leur esprit peuvent trouver leur explication, et leur véritable accomplissement. Nouvel Homme 43

Si l’homme portait plus soigneusement sa vue sur son être intérieur, il parviendrait sûrement à découvrir en lui ce soleil radieux, et à le voir physiquement des yeux de son esprit comme il peut voir dans une glace la beauté de sa face avec ses yeux matériels ; car il a toujours, devant son être intérieur, un miroir vivant qui lui en réfléchirait la splendeur en nature. Il s’y verrait accompagné de la droite et de la gauche de Dieu, qui ne cessent de le préserver, et de le défendre, qui ont été opérantes temporellement dans les deux alliances, ou initiations spirituelle et divine, et qui ont été représentées corporellement aux trois disciples du Réparateur par les précurseurs de ces deux initiations : Moïse qui avait conduit le peuple jusqu’aux portes de la terre promise, et Elie qui était venu préparer les voies à l’alliance éternelle de la paix, et de la sainteté. Car le Réparateur ne montrait encore dans cette transfiguration, que les sentiers où l’homme devait passer pour retourner dans le royaume de la vie. Nouvel Homme 51

Le fils d’Isaïe était le type de ce sabbat, non seulement parce qu’il était le dernier des huit enfants de son père, mais encore parce qu’il prit cinq pierres avec sa fronde, et qu’il attaqua et vainquit le géant. Il ne voulait point se servir des armes étrangères, elles embarrassaient sa marche et ses mouvements qui devaient être libres comme ceux de l’esprit et de la sainteté. Nouvel Homme 53

Malheureux mortel, n’oublie donc plus que la Divinité doit passer en toi tout entière ; avant ton crime, elle n’y aurait passé qu’avec gloire, au lieu qu’aujourd’hui elle n’y peut passer qu’avec humiliation. Apprends à reconnaître au moins, par là, la grandeur de ton origine et de tes droits ; apprends à reconnaître ce que tu vaux, en considérant que le Dieu s’est rendu ton fils, afin de devenir ton père une seconde fois. Apprends à reconnaître la dignité et la sainteté de tes alliances, et si tu n’es pas assez plein de respect pour toi-même, pour ne point t’égarer sentiers de la justice, rentres-y promptement par l’honneur, et par vénération pour ceux à qui tu appartiens. Nouvel Homme 54

« Lorsque j’étais avec eux dans le monde, je les conservais en votre nom. J’ai conservé ceux que vous m’avez donnés, et nul d’eux ne s’est perdu, mais celui-là seulement qui était enfant de perdition, afin que l’Ecriture soit accomplie. » La présence du nouvel homme, parmi les siens, est suffisante pour les préserver, aussi si l’homme veillait dans la sainteté sur son cercle, il ne perdrait aucun de ceux qui sont en lui, excepté le fils de perdition qui est également en nous, qui doit même assister à notre régénération, comme il a assisté à notre perte, mais qui ayant assisté avec triomphe à notre perte ne doit pouvoir assister qu’avec honte et confusion à notre délivrance, afin que la justice prononcée contre lui dès l’instant du crime, et promulguée par les Ecritures, soit exécutée dans notre sanctification, comme cela est arrivé à Iscariot qui assista bien à la cène célébrée par le Réparateur, et qui triompha en le livrant aux princes de la synagogue, mais pour qui le sacrifice glorieux de ce Réparateur, ne fût ensuite qu’une honte, et qu’un fléau de plus. Nouvel Homme 64