{{Doctrines — 7, 2.}} Se troubler de ce qu’un frère vous tourmente provient, ou bien de ce qu’on ne se trouve pas à ce moment dans une bonne disposition, ou bien de ce qu’on éprouve de l’aversion pour lui. Il y a aussi à cela beaucoup d’autres causes, sur lesquelles les avis diffèrent. Mais la cause de tout trouble, si nous la recherchons avec soin, consiste en ce que nous ne nous accusons pas nous-mêmes ; c’est de là que nous vient toute cette affliction, c’est pour cela que nous ne trouvons jamais le repos. Il ne faut pas nous étonner si nous entendons dire à tous les saints qu’il n’y a pas d’autre voie que celle-ci ; et nous voyons que personne n’a jamais suivi une autre voie et trouvé le repos ; et nous espérons avoir le repos ou tenir absolument la voie droite sans accepter jamais de nous accuser nous-mêmes. Il en est ainsi. Quand un homme ferait mille actions vertueuses, s’il marche par ce chemin, il ne cessera jamais de se tourmenter et de tourmenter les autres, et de perdre toute sa peine. Quelle joie, quel repos n’a pas celui qui, quoi qu’il fasse, comme disait l’abbé Poemen, s’accuse lui-même ? S’il lui arrive quelque perte, quelque injure, quelque affliction, il la reçoit croyant qu’il l’a méritée, et il ne s’en trouble en aucune manière. Qu’y a-t-il de plus tranquille que cet homme ?