Rien ne s’obtient sans le secours de Dieu.

{{Des Institutions cénobitiques — 12, 11.}} Si nous examinons le principe de notre vocation et du salut des hommes, comment ce ne fut point par nous-mêmes ni par la vertu de nos œuvres, pour parler comme l’Apôtre, mais par le don et la grâce de Dieu, que nous fûmes sauvés ( cf. Eph 2, 8 s ), il est évident que la perfection consommée « n’est au pouvoir ni de celui qui veut, ni de celui qui court, mais de Dieu qui fait miséricorde» ( Rom 9, 13 ). C’est lui qui nous rend victorieux des vices, sans que le mérite de nos travaux ou de notre course soit de pair avec un tel résultat ; lui qui nous donne de subjuguer notre chair et de gravir la cime escarpée de l’intégrité, alors que l’effort de notre volonté n’y peut justement prétendre. Nulle affliction corporelle, nulle contrition de cœur n’est digne de conquérir la chasteté de l’homme intérieur, ni ne saurait, par le seul labeur humain et sans le secours divin, obtenir cette si grande vertu de la pureté, naturelle aux anges seuils et habitants des cieux. L’accomplissement de tout bien dérive de la grâce de Dieu, qui, dans son infinie libéralité, accorde la pérennité de la béatitude et une immensité de gloire à l’effort chétif de notre volonté, à une course aussi brève et insignifiante que la nôtre.