{{Homélies sur la Ire épître aux Corinthiens. 25, n. 3.}} «Soyez mes imitateurs, comme je le suis moi-même du Christ» ( 1 Cor 4,16; 11, 1 ). Voilà la règle du christianisme dans toute sa perfection ; voilà la définition la plus exacte, la cîme la plus haute, rechercher l’intérêt de tous. Ce que l’apôtre déclare en ajoutant: «Comme je le suis moi-même du Christ». En effet rien ne peut nous rendre des imitateurs du Christ comme notre zèle pour le bien du prochain. Vous aurez beau jeûner, coucher par terre, vous étrangler, si vous n’avez pas un regard pour votre prochain, vous n’avez rien fait de grand, et quoi que vous ayez pu faire, vous demeurez encore bien loin de ce modèle… C’est qu’il ne peut pas être de vertu parfaite, si l’on ne recherche pas l’utilité d’autrui ; et c’est ce qui résulte de l’histoire de celui qui reporta le talent intact et fut livré au supplice, parce qu’il ne l’avait pas fait fructifier. Toi donc, mon frère, même si tu t’abstiens de nourriture, que tu couches par terre,-que tu manges de la cendre et ne cesses de gémir, si tu es inutile au prochain, tu n’as rien fait de grand. C’était là en effet autrefois la première préoccupation des hommes grands et généreux. Considérez attentivement leur vie, et vous verrez clairement qu’aucun d’eux ne considérait son intérêt propre, que chacun d’eux au contraire ne voyait que l’intérêt du prochain : ce qui a rehaussé leur gloire.