Homélies — 30, 4. Le peintre regarde le visage du roi quand il en fait le portrait, et si le roi est en face et tourne le visage vers le peintre, celui-ci peut aisément et dans de bonnes conditions faire le portrait d’après nature ; mais si le roi tourne le dos, impossible de faire le portrait, parce que le roi ne regarde pas le peintre ; ainsi en va-t-il de l’excellent peintre qu’est le Christ : en ceux qui croient en lui et qui tiennent toujours les yeux fixés sur lui, il peint tout de suite à son image l’homme céleste ; de l’Esprit lui-même, de la substance de son ineffable lumière, il peint l’image céleste et lui donne son bon et noble époux. Si donc quelqu’un ne le fixe pas toujours des yeux en méprisant tout, le Seigneur ne pourra peindre son image avec sa propre lumière. Il nous faut donc le regarder fixement, croire en lui, l’aimer, rejeter tout le reste et nous tourner vers lui, afin qu’il peigne sa céleste image et la mette en nos âmes : portant ainsi le Christ, nous aurons la vie éternelle, et assurés sur ce point, nous aurons le repos.
5. De même qu’une monnaie d’or, si elle ne porte pas gravée l’image du roi, n’a pas cours sur le marché et ne trouve pas place dans les trésors royaux, mais qu’elle est rejetée, ainsi l’âme, si elle ne porte pas l’image de l’Esprit céleste dans l’ineffable lumière, si elle n’a pas le Christ gravé en elle, n’est pas bonne pour les trésors d’en haut, et elle est refusée par les marchands du royaume des cieux, les illustres apôtres.