puissances malignes (Orígenes)

Il faut savoir cependant que quelques-uns de ceux qui sont tombés de l’unité de ce commencement, nous l’avons dit plus haut, se sont livrés à une telle indignité et à une telle malice, qu’ils sont devenus indignes de cette instruction et de cette formation qui sont données au genre humain par le moyen de la chair avec l’aide des puissances célestes ; au contraire, ils sont les adversaires de ceux qui sont ainsi instruits et formés et ils les combattent. De là viennent les luttes et les combats qui remplissent toute la vie des mortels, car nous sommes sujets aux oppositions et aux attaques de ceux qui sont tombés de l’état supérieur sans aucun regret, ceux qu’on appelle le Diable et ses anges, et tous les autres ordres mauvais que l’Apôtre a nommés à propos des puissances malignes. Traité des Principes: LIVRE I: Second traité (I, 5-8): Première section

Au contraire, si nous est donnée également à tous la possibilité de vaincre et si la manière d’utiliser cette possibilité est en notre pouvoir, à savoir avec diligence ou avec négligence, la faute sera attribuée avec justice au vaincu et la palme au vainqueur. A la suite de cette discussion que nous avons menée selon nos forces, il est apparu, me semble-t-il, clairement qu’il y a des manquements que nous commettons sans la pression des puissances malignes et d’autres sur leur instigation, quand elles nous poussent à certains excès et manques de mesure. Il faut maintenant rechercher comment ces puissances contraires opèrent en nous ces incitations. Traité des Principes: Livre III: Septième traité (III, 2-4): Première section

Tout cela montre que tout ce qui arrive dans le monde et qu’on estime moralement indifférent, que ce soit funeste ou d’une autre nature, ne vient pas de Dieu, mais ne se produit pas non plus sans Dieu, car Dieu non seulement n’empêche pas les puissances malignes et contraires qui veulent faire quelque chose de l’accomplir, mais même il le permet dans certaines conditions de temps et de personnes : c’est ainsi qu’il est dit de Job lui-même qu’à un certain moment il fut prêt de tomber sous le pouvoir d’autres et de voir sa maison pillée par les impies. C’est pourquoi l’Écriture divine nous enseigne à accueillir tout ce qui nous arrive comme venant de Dieu, en sachant que sans Dieu rien ne se produit. Que les choses en soient ainsi, c’est-à-dire que rien ne se produise sans Dieu, comment pouvons-nous le mettre en doute, alors que notre Seigneur et Sauveur proclame en toute clarté : Deux passereaux ne se vendent-ils pas un as et l’un d’entre eux tombe-t-il sur terre sans que le veuille voire Père qui est aux deux ? Traité des Principes: Livre III: Septième traité (III, 2-4): Première section