Prière continuelle.

{{Hom. 5 (sur la martyre Julitta), n. 3.}} La prière est la demande d’un bien faite à Dieu par des hommes religieux. L’emploi de mots ne peut pourtant pas définir la prière. Car, nous le pensons, il n’est pas nécessaire de ranimer par nos paroles la mémoire de Dieu : il connaît, même si nous ne demandons rien, ce dont nous avons besoin. Qu’est-ce à dire? Nous devons ne pas mettre l’essentiel de la prière dans les formules, mais plutôt dans l’intention de l’âme, et attribuer sa puissance aux actions vertueuses qui composent notre vie. « Que vous mangiez, que vous buviez, ou quoi que ce soit que vous fassiez, faites tout pour la gloire de Dieu» ( 1 Cor 10, 31 ). Assis à table, prie; prenant du pain, remercie celui qui te le donne; fortifiant par le vin la faiblesse de ton corps, souviens-toi de celui qui te fait ce don pour réjouir ton cœur et soulager ta faiblesse. Le besoin de manger est-il passé ? N’abandonne pas pour autant le souvenir de ton bienfaiteur. Mets-tu ta tunique? Remercie celui qui te la donne. Prends-tu ton manteau ? Essaie d’accroître ton amour pour Dieu, qui, en hiver comme en été, nous accorde le nécessaire pour nous couvrir, qui conserve notre vie et recouvre les parties indécentes. Le jour s’achève-t-il ? Remercie celui qui nous accorde le soleil pour nous permettre de travailler le jour et qui nous donne le feu pour éclairer la nuit et servir aux autres nécessités de la vie.

{{5,4.}} Aussi, que la nuit ne soit pas comme une part de choix réservée au sommeil. N’admets pas que l’insensibilité du sommeil rende inutile la moitié de ta vie. Partage le temps de la nuit entre le sommeil et la prière.