Pharaon roi d’Egypte (Orígenes)

Si donc les prophéties sur la Judée, Jérusalem, Israël, Juda, Jacob, quand nous ne les comprenons pas charnellement, supposent tel ou tel mystère caché, il s’ensuivrait que celles qui concernent l’Egypte et les Égyptiens, Babylone et les Babyloniens, Tyr et les Tyriens, Sidon et les Sidoniens, ainsi que les autres nations, ne prophétisent pas seulement au sujet des Égyptiens, Babyloniens, Tyriens et Sidoniens corporels. S’il y a des Israélites intelligibles, il s’ensuit qu’il y a des Égyptiens et des Babyloniens intelligibles. Car ce que dit Ézéchiel de Pharaon roi d’Egypte ne s’accorde pas si c’est dit d’un homme qui a gouverné ou gouvernera l’Egypte, comme cela sera clair quand on y fera attention. De même ce qui concerne le Prince de Tyr ne peut être compris d’un homme qui commandera à Tyr. Et ce qui est dit fréquemment de Nabuchodonosor, surtout dans Isaïe, comment est-il possible de le comprendre de cet homme ? Car il n’est pas tombé du ciel, il n’était pas le porte-aurore, il ne s’est pas levé au matin au-dessus de la terre comme un astre, l’homme Nabuchodonosor. Pas davantage ce qui est dit dans Ézéchiel de l’Egypte, qu’elle sera désertée quarante ans, de telle sorte qu’on n’y trouvera plus la trace d’un pied d’homme et qu’on lui fera tellement la guerre que sur toute son étendue on s’enfoncera dans le sang jusqu’au genou. Quel homme intelligent comprendra cela de l’Egypte voisine des Ethiopiens au corps noirci par le soleil ? 402 Traité des Principes: Neuvième traité (IV, 1-3)