passions

Il a délibérément passé sous silence la légende des dieux supposés, aux PASSIONS tout humaines, due principalement aux poèmes d’Orphée. Mais ensuite, dans sa critique de l’histoire de Moïse, il accuse ceux qui en donnent une interprétation figurée et allégorique. On pourrait riposter à cet auteur illustre qui a intitule son livre “Discours véritable” quoi donc, mon brave, des dieux s’engagent dans des aventures telles que les décrivent tes sages poètes et philosophes, ils se livrent à des unions maudites, entrent en guerre contre leurs pères, leur tranchent les organes virils, et tu prends au sérieux l’histoire qui rapporte leur audace à commettre et a souffrir ces forfaits ! Mais lorsque Moïse ne dit rien de tel sur Dieu, ni même sur les saints anges, et qu’il raconte sur les hommes de bien moindres méfaits — chez lui personne n’a les audaces de Cronos envers Ouranos, ni celles de Zeus envers son père, sans ajouter que « le père des dieux et des hommes » s’est uni à sa fille —, on pense qu’il égare ceux qu’il a trompés en leur donnant sa loi. Celse me semble agir à peu près comme le Thrasymaque de Platon, qui ne permet point à Socrate de répondre à sa guise sur la justice, mais déclare : « Garde-toi de dire que le juste c’est l’utile, l’obligatoire ou quoi que ce soit de semblable » Lui aussi, lorsqu’il accuse, croit-il, les histoires de Moïse et qu’il blâme ceux qui les interprètent en allégories tout en les louant d’être les plus raisonnables, il voudrait bien, après son accusation fantaisiste, empêcher ceux qui le peuvent de répondre comme le demande la nature des choses. LIVRE I

Si l’on devait reprocher leur vie antérieure à ceux qui se sont convertis, il serait temps d’accuser aussi Phédon, tout philosophe qu’il ait été, puisque Socrate, comme l’atteste l’histoire, le fit passer d’un lieu de débauche à l’étude de la philosophie. De plus, le libertinage de Polémon, successeur de Xénocrate, on irait le reprocher à la philosophie. Alors que, dans ces exemples à sa louange, il faut dire que la raison s’est montrée capable, en ceux qui ont manié la persuasion, de retirer de vices si graves ceux qui d’abord y avaient été plongés. Et parmi les Grecs, le seul Phédon — j’ignore s’il y en eut un second — et le seul Polémon passèrent d’une vie de débauche effrénée à la pratique de la philosophie ; dans le cas de Jésus, non seulement les Douze d’alors, mais sans cesse et en bien plus grand nombre ceux qui sont devenus un choeur de sages disent de leur vie antérieure : « Car nous aussi nous étions naguère des insensés, des rebelles, des égarés, esclaves de toutes sortes de convoitises et de plaisirs, vivant dans la malice et l’envie, odieux et nous haïssant les uns les autres ; mais le jour où apparurent la bonté de Dieu notre Sauveur et son amour pour les hommes », « par le bain de régénération et de rénovation de l’Esprit qu’il a répandu sur nous », nous sommes devenus ce que nous sommes. Car Dieu « a envoyé sa parole et il les a guéris et il les a tirés de leurs corruptions », comme l’enseigne le prophète des psaumes. A ces citations, je pourrais ajouter ceci : Chrysippe, pour réprimer les PASSIONS des âmes humaines, sans se mettre en peine du degré de vérité d’une doctrine, tente dans son ” Art de guérir les PASSIONS ” de soigner suivant les différentes écoles ceux dont l’âme était plongée dans ces PASSIONS, et dit : Si le plaisir est la fin, c’est dans cette perspective qu’il faut soigner les PASSIONS ; s’il y a trois espèces de biens, ce n’est pas moins suivant cette doctrine qu’il faut délivrer de leurs PASSIONS ceux qu’elles entravent. Mais les accusateurs du christianisme ne voient pas le grand nombre d’hommes dont les PASSIONS et le débordement sont réprimés ou dont les caractères sauvages se trouvent adoucis en raison de notre doctrine. C’était un devoir, à ces gens qui préconisent le bien commun, d’avouer leur reconnaissance à cet Évangile qui par une nouvelle méthode a retiré les hommes de tant de vices ; bien plus, de rendre témoignage, sinon à sa vérité, du moins à son utilité pour le genre humain. LIVRE I

Ensuite, cet homme qui, par son impiété et ses doctrines misérables, est, s’il m’est permis de dire, haï de Dieu, en vient à injurier Jésus : “Tout cela était d’un homme haï de Dieu et d’un misérable sorcier”. A vrai dire, si l’on examine strictement les mots et les faits, il est impossible qu’il y ait un homme « haï de Dieu », puisque Dieu « aime tous les êtres, et n’a de dégoût pour rien de ce qu’il a fait ; car, s’il avait haï quelque chose, il ne l’aurait pas formé ». Et si certains passages des prophètes ont des expressions de ce genre, ils seront interprétés d’après ce principe général que l’Écriture s’exprime, à propos de Dieu, comme s’il avait des PASSIONS humaines. Mais pourquoi répliquer à un homme qui, ayant promis des arguments dignes de foi, croit devoir user de blasphèmes et d’injures contre Jésus, le traitant de misérable et de sorcier ? C’est là l’oeuvre de quelqu’un qui, loin de démontrer par des preuves, est atteint d’une passion vulgaire et non philosophique : il aurait dû exposer le sujet, le soumettre à un examen loyal et présenter de son mieux les objections qui lui venaient à l’esprit. LIVRE I

Ensuite, son Juif dit, évidemment pour s’accommoder aux croyances des Juifs : Oui certes ! nous espérons ressusciter un jour dans notre corps et mener une vie éternelle, et que Celui qui nous est envoyé en sera le modèle et l’initiateur, prouvant qu’il n’est pas impossible à Dieu de ressusciter quelqu’un avec son corps. Je ne sais pas si le Juif dirait que le Christ attendu doit montrer en lui-même un modèle de la résurrection. Mais soit ! Accordons qu’il le pense et le dise. De plus, quand il dit nous avoir fait des citations de nos écrits, je réponds : n’as-tu pas, mon brave, en lisant ces écrits grâce auxquels tu prétends nous accuser, trouvé l’explication détaillée de la résurrection de Jésus, et qu’il est « le premier-né d’entre les morts » ? Ou, de ce que tu refuses de le croire, s’ensuit-il qu’il n’en ait rien été dit ? Mais puisque le Juif continue en admettant chez Celse la résurrection des corps, je pense que ce n’est pas ici l’occasion d’en traiter avec un homme qui croit et avoue qu’il y a une résurrection des corps, soit qu’il se l’explique nettement et puisse en fournir convenablement la preuve, soit qu’il ne le puisse pas mais donne à la doctrine une adhésion superficielle. Voilà donc notre réponse au Juif de Celse. Et puisqu’il dit encore : Où donc est-il, pour que nous puissions voir et croire ? nous lui répondrons : où donc est maintenant celui qui parle par les prophètes et qui a fait des prodiges, pour que nous puissions voir et croire que le Juif « est la part de Dieu ». Ou bien vous est-il permis de vous justifier du fait que Dieu ne s’est pas continuellement manifesté au peuple juif, tandis qu’à nous la même justification n’est pas accordée pour le cas de Jésus qui, une fois ressuscité, persuada ses disciples de sa résurrection ? Et il les persuada au point que par les épreuves qu’ils souffrent, ils montrent à tous que, les yeux fixés sur la vie éternelle et la résurrection, manifestée à eux en parole et en acte, ils se rient de toutes les épreuves de la vie. Après cela, le Juif dit : N’est-il descendu que pour nous rendre incrédules ? On lui répondra : il n’est pas venu pour provoquer l’incrédulité de Juifs ; mais, sachant d’avance qu’elle aurait lieu, il l’a prédite et il a fait servir l’incrédulité des Juifs à la vocation des Gentils. Car, par la faute des Juifs le salut est venu aux Gentils, à propos desquels le Christ dit chez les prophètes : « Un peuple que je ne connaissais pas s’est soumis à moi ; l’oreille tendue, il m’obéit » ; « Je me suis laissé trouver par ceux qui ne me cherchaient pas, j’ai apparu à ceux qui ne m’interrogeaient pas. » Et il est manifeste que les Juifs ont subi en cette vie le châtiment d’avoir traité Jésus comme ils l’ont fait. Les Juifs peuvent dire, s’ils veulent nous critiquer : Admirable est à votre égard la providence et l’amour de Dieu, de vous châtier, de vous avoir privés de Jérusalem, de ce qu’on nomme le sanctuaire, du culte le plus sacré ! Car s’ils le disent pour justifier la providence de Dieu, nous aurions un argument plus fort et meilleur ; c’est que la providence de Dieu est admirable, d’avoir fait servir le péché de ce peuple à l’appel par Jésus des Gentils au Royaume de Dieu, de ceux qui étaient étrangers aux alliances et exclus des promesses. Voilà ce que les prophètes ont prédit, disant qu’à cause du péché du peuple hébreu, Dieu appellerait non pas une nation, mais des élites de partout, et qu’ayant choisi « ce qu’il y a de fou dans le monde », il ferait que la nation inintelligente vienne aux enseignements divins, le Règne de Dieu étant ôté à ceux-là et donné à ceux-ci. Il suffît, entre bien d’autres, de citer à présent cette prophétie du cantique du Deutéronome sur la vocation des Gentils, attribuée à la personne du Seigneur : « Ils m’ont rendu jaloux par ce qui n’est pas Dieu, ils m’ont irrité par leurs idoles. Et moi je les rendrai jaloux par ce qui n’est pas un peuple, je les irriterai par une nation inintelligente.» Enfin, pour tout conclure, le Juif dit de Jésus : Il ne fut donc qu’un homme, tel que la vérité elle-même le montre et la raison le prouve. Mais s’il n’eût été qu’un homme, je ne sais comment il eût osé répandre sur toute la terre sa religion et son enseignement, et eût été capable sans l’aide de Dieu d’accomplir son dessein et de l’emporter sur tous ceux qui s’opposent à la diffusion de son enseignement, rois, empereurs, Sénat romain, et partout les chefs et le peuple. Comment attribuer à une nature humaine qui n’aurait eu en elle-même rien de supérieur la capacité de convertir une si vaste multitude ? Rien d’étonnant s’il n’y avait eu que des sages ; mais il s’y ajoutait les gens les moins raisonnables, esclaves de leurs PASSIONS, d’autant plus rebelles à se tourner vers la tempérance qu’ils manquaient de raison. Et parce qu’il était puissance de Dieu et sagesse du Père, le Christ a fait tout cela et le fait encore, malgré les refus des Juifs et des Grecs incrédules à sa doctrine. LIVRE II

De plus, les menaces sont des avertissements du sort réservé aux méchants. On pourrait aussi bien appeler menaces les paroles du médecin à ses patients : « Je t’appliquerai le fer et le feu si tu n’obéis pas à mes prescriptions et ne suis pas le régime et la règle de conduite que voici. » Dès lors, ce n’est point attribuer à Dieu des PASSIONS humaines, ni professer sur lui des opinions impies, ni se mettre dans l’erreur que de présenter les explications qui le concernent, à partir des Écritures elles-mêmes comparées entre elles. Il n’est pas d’autres tâches pour les prédicateurs avisés de la doctrine que de détourner autant que possible les auditeurs de la sottise et de les rendre réfléchis. LIVRE IV

Et puisque ceux qui se sont éloignés du Levant par leurs péchés ont été livrés « à un esprit perverti », à « leurs PASSIONS avilissantes » et « selon les convoitises de leur c?ur à l’impureté », pour que, rassasiés du péché, ils le haïssent, nous refusons de souscrire à l’affirmation de Celse : A cause de ces puissances tutélaires assignées aux différentes parties de la terre, ce qui est fait dans chaque région est accompli avec rectitude. En outre, nous voulons faire ce qui, chez elles, n’agrée pas à ces puissances. Car nous voyons qu’il y a piété à enfreindre les lois établies dès l’origine dans chaque région, à cause des lois supérieures et divines que Jésus, comme le plus puissant, a établies, nous arrachant « à ce monde présent et mauvais » et « aux princes de ce monde voués à la destruction » ; il y a impiété, au contraire, à ne pas se jeter aux pieds de celui qui s’est manifesté et démontré plus pur et plus puissant que tous les princes : lui à qui Dieu a dit, comme les prophètes l’ont prédit bien des générations auparavant : « Demande-moi, et je te donnerai les nations pour ton héritage, et pour ta possession, les extrémités de la terre. » C’est lui qui est devenu notre « attente », à nous qui, venus « des nations », avons cru en lui et au Dieu suprême son Père. LIVRE V

A en juger par ces paroles, je crois pouvoir conjecturer qu’il a tiré en partie sa description du diagramme des doctrines mal comprises de la secte fort obscure des Ophites. Dans mon avidité de savoir, j’ai fini par découvrir ce diagramme. On y trouve les inventions de ces hommes qui, au dire de Paul, « s’introduisent dans les maisons et envoûtent des femmelettes chargées de péchés, entraînées par toutes sortes de PASSIONS et qui, toujours à s’instruire, ne sont jamais capables de parvenir à la connaissance de la vérité ». Mais ce diagramme comporte tant d’invraisemblance qu’il n’obtient l’assentiment ni des femmelettes faciles à duper, ni des plus rustres prêts à se laisser convaincre par la moindre vraisemblance. J’ai eu beau parcourir bien des régions de la terre, rechercher partout ceux qui font profession de savoir, je n’ai jamais rencontré personne qui prît au sérieux l’enseignement de ce diagramme. LIVRE VI

Sur les expressions qui semblent attribuer à Dieu des PASSIONS humaines, je me suis longuement expliqué plus haut. LIVRE VI

S’il faut parler en général d’une vue offusquée et affaiblie, à quel autre attribuer cette maladie des yeux sinon à celui qui est retenu par l’ignorance de Dieu, et empêché par ses PASSIONS de voir la vérité ? Les chrétiens sont donc bien loin de croire que les paroles de Celse ou de quelque ennemi de la religion vont les aveugler. Ceux qui s’aperçoivent qu’ils sont aveuglés eux-mêmes en suivant les foules des égarés et les nations de ceux qui célèbrent des fêtes en l’honneur des démons n’ont qu’à s’approcher du Logos qui accorde des yeux : et comme les pauvres et les aveugles qui se prosternaient aux bords du chemin ont été guéris par Jésus pour avoir dit : « Fils de David, ayez pitié de nous ! » ils obtiendront miséricorde et recevront les yeux nouveaux et sains, tels que le Logos de Dieu peut les créer. LIVRE VI

Pour répondre à sa prosopopée qui nous attribue des paroles que nous dirions pour défendre la résurrection de la chair, je dirai d’abord : l’habileté d’un auteur de prosopopée est de maintenir l’intention et le caractère habituel du personnage mis en scène ; son défaut, d’attribuer à celui qui parle des expressions en désaccord avec son personnage. Deux catégories d’auteurs méritent pareillement la critique : d’abord, ceux qui attribuent dans une prosopopée à des barbares, des gens incultes, des esclaves, qui n’ont jamais entendu de raisonnements philosophiques et ne savent pas correctement les articuler, une philosophie que connaît peut-être l’auteur, mais qu’on ne peut sans invraisemblance supposer connue du personnage mis en scène ; ensuite, ceux qui attribuent à des gens présentés comme des sages versés dans les choses divines les paroles dites par des gens incultes sous l’influence des PASSIONS vulgaires ou dictées par l’ignorance. Aussi l’un des nombreux titres d’Homère à l’admiration est d’avoir maintenu les personnages des héros tels qu’il les avait proposés au début : par exemple Nestor, Ulysse, Diomède, Agamemnon, Télémaque, Pénélope ou l’un des autres. Mais Euripide est bafoué par Aristophane comme discourant à contretemps, pour avoir souvent prêté à des femmes barbares ou esclaves l’expression de doctrines tirées par lui d’Anaxagore ou d’un autre sage. LIVRE VI

Je trouve que dans son ” Art de guérir les PASSIONS ” Chrysippe procède avec plus d’humanité que Celse. Il veut guérir les PASSIONS qui oppriment et troublent l’âme humaine, principalement par les doctrines qu’il juge saines, mais aussi, en second et troisième lieu, par les doctrines étrangères à ses maximes. « A supposer qu’il y ait trois espèces de biens, dit-il, même alors il faut soigner les PASSIONS. Ce n’est pas au moment de leur paroxysme qu’on insiste sur la doctrine occupant l’esprit de ceux qui en sont troublés. On risquerait en s’attardant hors de propos à réfuter les doctrines qui avaient pris possession de l’âme, de laisser passer la guérison qui est encore possible. » Et il ajoute : « A supposer que le plaisir soit le Souverain Bien et que telle fût la pensée de celui qui se laisse dominer par la passion, il faudrait néanmoins le secourir et lui montrer que, même quand on admet le plaisir comme le Souverain Bien et la Fin, toute passion est condamnable. » LIVRE VIII

Après avoir tant insisté là-dessus, voyons encore un autre passage de Celse que voici : Les hommes naissent liés à un corps, soit en raison de l’économie de l’univers, soit en expiation de leur faute, soit parce que l’âme est chargée de PASSIONS jusqu’à ce qu’elle soit purifiée à des périodes déterminées. Car, selon Empédocle, il faut que « pendant mille ans erre loin des bienheureux l’âme des mortels changeant de forme avec le temps ». Il faut donc croire que les hommes ont été confiés à la garde de certains geôliers de cette prison. Observe ici encore qu’en de si graves questions, il hésite d’une manière bien humaine, et il fait preuve de prudence en citant les théories de nombreux auteurs sur la cause de notre naissance, sans oser affirmer que l’une d’elles soit fausse. Mais une fois décidé à ne pas donner son assentiment à la légère et à ne pas opposer un refus téméraire aux opinions des Anciens, ne parvenait-il pas à cette conséquence logique : s’il ne voulait pas croire à la doctrine des Juifs énoncée par leurs prophètes ni à Jésus, il devait rester hésitant et admettre comme probable que ceux qui ont rendu leur culte au Dieu de l’univers et qui, pour l’honneur qui lui est dû et pour l’observation des lois qu’ils croyaient tenir de lui, se sont exposés maintes fois à des dangers sans nombre et à la mort, n’ont pas encouru le mépris de Dieu, mais qu’une révélation leur a été faite à eux aussi : car ils ont dédaigné les statues produites par l’art humain et ont tâché de monter par le raisonnement jusqu’au Dieu suprême lui-même. Ils auraient dû considérer que le Père et Créateur commun de tous les êtres, qui voit tout, entend tout, et juge selon son mérite la détermination de quiconque à le chercher et à vouloir vivre dans la piété, accorde à ceux-là aussi le fruit de sa protection, pour qu’ils progressent dans l’idée de Dieu qu’ils ont une fois reçue. Réfléchissant sur ce point, Celse et ceux qui haïssent Moïse et les prophètes parmi les Juifs, Jésus et ses véritables disciples qui se dépensent pour sa parole, n’auraient pas insulté de la sorte Moïse et les prophètes, Jésus et ses apôtres. Ils ne mettraient pas les seuls Juifs au-dessous de toutes les nations de la terre, en les disant inférieurs même aux Égyptiens qui, par superstition ou toute autre cause ou erreur, ravalent autant qu’ils peuvent jusqu’à des animaux sans raison l’honneur qu’ils doivent à la divinité. LIVRE VIII