48. Chez l’homme dont l’esprit est tout entier tourné vers Dieu, même la convoitise donne des forces à l’amour brûlant pour Dieu, même la puissance irascible se porte d’une pièce vers la charité divine. C’est qu’a la longue, la participation a l’illumination divine l’a rendu lumineux lui-même et concentrant en soi toute la force de ses puissances inférieures, il l’a tournée vers un amour brûlant, insatiable, comme je viens de le dire, et une charité sans limite pour Dieu, la convertissant totalement du terrestre au divin. 310 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE
92. Dieu se connaît Lui-même par son Essence bienheureuse, Il connaît ses créatures au moyen de sa sagesse, en qui et par qui il a tout fait. Mais les saints anges connaissent par participation Dieu, qui est au-dessus de toute participation ; et ils connaissent ses créatures par la perception des idées qui sont en elles. 464 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
24. La nature raisonnable et spirituelle participe du Dieu saint, par son être même, par son aptitude à bien être (je veux dire par son aptitude à la bonté et à la sagesse), et par le don gratuit du toujours être. C’est par cette participation qu’elle connaît Dieu. Quant aux créatures, elle en a la connaissance, je le répète, par la perception de la sagesse ordonnatrice, qu’elle contemple dans les créatures et qui se retrouve, à l’état pur et non sous forme de substance, dans l’esprit. 468 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
25. En amenant à l’existence la nature raisonnable et spirituelle, Dieu, par une suprême bonté, lui a communiqué, quatre des propriétés divines par les quelles Il maintient, garde et conserve les êtres : l’être et le toujours être, la bonté et la sagesse. De ces dons, les deux premiers ont été attribués à l’essence elle-même ; les deux autres, bonté et sagesse, à la volonté, afin que, ce qu’ll est Lui-même par essence, sa créature le devînt par participation. C’est pourquoi cette créature est, dit-on, faite à l’image et à la ressemblance de Dieu : à l’image, d’abord, comme étant, de Celui qui est, comme étant toujours, de Celui qui est, toujours, car, si elle n’est pas sans commencement, du moins elle est sans fin. A la ressemblance ensuite, comme étant bonne, de Celui qui est bon, comme étant sage,de Celui qui est sage, ressemblant ainsi, par grâce, à Celui qui est bon et sage par nature. Ainsi toute nature raisonnable est à l’image de Dieu ; mais à sa Ressemblance, seuls le sont les bons et les sages. 470 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE
27. Dieu, qui est l’Être même, la Bonté même, la Sagesse même, ou plutôt, à vrai dire, transcendant à toutes ces qualités, ne saurait posséder absolument rien des qualités contraires. Mais les créatures, qui n’ont l’être que par une participation toute gratuite, les êtres raisonnables et intelligents, qui ont aussi l’aptitude à la bonté et à la sagesse, les créatures possèdent des qualités contraires : à côté de l’être, le non-être, à côté de l’aptitude à la bonté et à la sagesse, la malice et l’ignorance. Mais leur existence ou non-existence dépendent du bon plaisir de leur Auteur ; tandis qu’il dépend de la volonté des êtres raisonnables de participer ou non à la Bonté et à la Sagesse divine. 474 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE