Vous voudriez voir que l’Écriture divine connaît bien des bois qui sont raisonnables ? Rappelez-vous ce qui est écrit dans le prophète Ézéchiel : « La onzième année, au troisième mois, le premier jour du mois, la parole de Dieu me fut adressée en ces termes : Fils de l’homme, dis à Pharaon, roi d’Egypte et à sa multitude : A qui te compares-tu dans ta grandeur ? Voilà qu’Assur était un cyprès sur le Liban, à la belle ramure, à l’ombrage épais, ayant sa cime dans les nues. Les eaux l’avaient fait croître, l’abîme l’avait fait grandir, en faisant couler ses fleuves autour de lui et en envoyant ses ruisseaux à tous les arbres des champs. C’est pourquoi sa taille s’élevait plus haute que tous les arbres des champs. » Et peu après : « Les cyprès nombreux dans le jardin de Dieu et les pins n’égalaient pas ses branches, et les sapins ne leur ressemblaient pas. Aucun arbre dans le jardin de Dieu ne l’égalait en beauté, et tous les arbres du jardin des délices de Dieu lui portaient envie. » Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
S’il y a quelqu’un de capable, malgré la poussée du mal et le débordement des vices, de se détourner des choses fragiles, périssables et caduques, pour écouter la parole de Dieu et les injonctions célestes, celui-là construit dans son coeur l’arche du salut et consacre, pour ainsi dire, en lui-même la bibliothèque de la parole divine ; il lui donne comme longueur, comme largeur et comme hauteur, la foi, la charité et l’espérance. La foi en la Trinité, il la déploie durant la longueur de la vie et l’immortalité ; la largeur de la charité, il l’établit par des sentiments de douceur et de bonté ; la hauteur de l’espérance, il la porte jusqu’aux réalités célestes, car s’il vit sur la terre, « c’est dans les cieux qu’il a sa demeure ». Il rapporte à l’unité l’ensemble de ses actes ; car il sait que « tous courent, mais qu’un seul reçoit la palme », celui qui n’est pas divisé par la multiplicité des pensées et l’instabilité de l’esprit. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Si la voix humaine se définit : de l’air frappé , c’est-à-dire renvoyé par la langue, la voix de Dieu peut aussi bien se définir : de l’air frappé par la force ou par la volonté divine. C’est ce qui fait que lorsqu’une voix divine se fait entendre, le son n’en parvient pas aux oreilles de tous, mais de ceux seulement y ont intérêt. Cela permet de se rendre compte que ce n’est pas le renvoi de la langue qui produit le son dans ce cas, – autrement on entendrait comme à l’ordinaire, – mais que le son est administré et dirigé par une volonté céleste. Cependant on dit souvent que la parole de Dieu fut adressée sans aucun son de voix aux prophètes, aux patriarches et aux autres saints, comme nous l’apprenons simplement par tous les livres saints. Dans ce cas, pour m’en expliquer brièvement, je dirai que l’esprit de Dieu illumine et impressionne l’esprit humain conformément au sens des paroles. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.
Mais laissons ces gens qui, comme les idoles, « ont des oreilles et n’entendent pas, des yeux et ne voient pas ». Pour vous, ô « peuple de Dieu, peuple qu’il s’est acquis, peuple choisi pour annoncer les vertus du Seigneur », recevez la vraie circoncision de la parole de Dieu dans vos oreilles, sur vos lèvres, dans votre coeur, dans votre chair et dans tous vos membres sans exception. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.
Vos oreilles seront circoncises selon la parole de Dieu, si elles ne se prêtent pas à la voix des détracteurs, si elles n’écoutent pas les paroles des médisants ni des blasphémateurs, si elles se ferment aux fausses dénonciations, aux mensonges et aux provocations. Bouchez-les, fermez-les, « de peur qu’elles n’entendent les propos sanguinaires » et qu’elles ne s’ouvrent aux chants impudiques et aux airs de théâtre. Qu’elles ne reçoivent rien d’indécent et qu’elles se tiennent à l’écart de toute tentative de corruption. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.
Venons-en également, si vous voulez, à la circoncision des lèvres. J’estime qu’on a les lèvres incirconcises, quand on n’a pas rompu avec un langage et des plaisanteries de mauvais aloi, quand on dénigre le bien, quand on accuse ses proches, quand on intente des procès, quand on répand des calomnies, quand on brouille des frères entre eux en disant des mensonges, quand on dit des paroles vaines, déplacées, sentant le siècle, impudiques, inconvenantes, injustes, violentes, blasphématoires, bref tout ce qui est indigne d’un chrétien. Mais quand on interdit tout cela à sa bouche et « qu’on soumet ses paroles au jugement », quand on s’abstient de bavardage, quand on tient sa langue, quand on maîtrise ses paroles, alors on passe avec raison pour avoir les lèvres circoncises. Tandis que « ceux qui disent l’iniquité contre les hauteurs et dirigent leur langue contre le ciel même », comme font les hérétiques, ne peuvent que passer pour impurs et incirconcis des lèvres. Au contraire, il est pur et circoncis, celui qui dit toujours la parole de Dieu et qui répand la saine doctrine étayée par les préceptes des Évangiles et des Apôtres. Telle est la circoncision des lèvres que confère l’Église de Dieu. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.
Telle est la circoncision que Josué a donnée « avec des couteaux de pierre » au peuple de Dieu. Mais quel est ce couteau de pierre, quel est ce glaive avec lequel on circoncit le peuple de Dieu ? Écoutez ce que dit l’Apôtre : « Elle est vivante la parole de Dieu, elle est efficace, plus acérée qu’aucun glaive à deux tranchants ; si pénétrante qu’elle va jusqu’à séparer l’âme et l’esprit, les jointures et les moelles ; elle démêle les sentiments et les pensées du coeur. » – Voilà le glaive qui doit nous circoncire, ce glaive qui fait dire au Seigneur Jésus : « Je ne suis pas venu apporter la paix sur la terre, mais le glaive. » Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.
Nous à qui il est enjoint de combattre les combats du Seigneur, aiguisons contre eux « le glaive de la parole de Dieu » et courons-leur sus ! Ayons au combat « les reins ceints de la vérité », « couvrons-nous en même temps du bouclier de la foi » pour recevoir les traits empoisonnés de leurs arguties et renvoyons-les-leur après les avoir mieux balancés. Ce sont les mêmes combats pour le Seigneur qu’ont soutenus David et les autres patriarches. Affrontons-les pour nos frères. Car « il me vaudrait mieux mourir » que de laisser enlever et ravir quelques-uns de mes frères et que de laisser emmener en captivité par des insinuations verbales pleines de ruse les « petits enfants » et les nourrissons du Christ. Mais contre les parfaits ils ne pourront pas rassembler leurs troupes et n’oseront pas engager le combat. A nous, par conséquent, en priant le Seigneur et avec l’aide de vos prières, d’engager contre eux le combat de la parole. Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.
Comment faire cadrer cela avec l’histoire ? En effet, où trouvons-nous qu’Agar ait eu les yeux fermés pour être ouverts par la suite ? En ce sujet, l’interprétation spirituelle et mystique n’est-elle pas plus claire que le jour ? Le peuple selon la chair a été rejeté et il a faim et soif, «non pas faim ni soif d’eau, mais soif de la parole de Dieu », jusqu’à ce que s’ouvrent les yeux de la synagogue. L’Apôtre dit de cela que c’est un « mystère », car, dit-il, « l’aveuglement est survenu à une partie d’Israël jusqu’à ce que la masse des Gentils soit entrée et qu’ainsi tout Israël soit sauvé ». Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.
Qu’ajouter à cela ? « Que rendrons-nous à Dieu pour tous ses bienfaits ? C’est pour nous que « Dieu le Père n’a pas épargné son propre Fils. » EH bien ! y en a-t-il parmi vous qui entendront un jour la voix de l’ange leur dire : « Je sais maintenant que tu crains Dieu pour n’avoir pas épargné ton fils », ou ta fille, ou ton époux, pour n’avoir pas épargné ton argent ni les honneurs du siècle et les ambitions de ce monde, mais pour avoir méprisé et « regardé toutes choses comme de la balayure afin de gagner le Christ », « pour avoir tout vendu et donné aux pauvres » et pour avoir suivi la parole de Dieu ? Oui, quels sont ceux d’entre vous, dites-moi, qui entendront de la bouche des anges semblable parole ? En tout cas, Abraham l’entend, cette parole, et on lui dit : « A cause de moi tu n’as pas épargné ton fils bien-aimé. » Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.
Mais je crains que l’Église n’enfante encore ses fils dans la tristesse et les gémissements. Croyez-vous qu’elle n’ait pas lieu de s’attrister ni de gémir, quand vous ne venez pas écouter la parole de Dieu et que c’est à peine si vous allez à l’église les jours de fête ? Et encore y venez-vous moins par désir d’entendre la parole que pour jouir de la solennité et profiter d’une sorte de rémission publique. Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.
Que dois-je donc faire, moi à qui fut confié le ministère de la parole ? moi qui, bien que « serviteur inutile », ai cependant reçu du Seigneur « la charge de distribuer à toute la maison du Seigneur la mesure de froment » ? Mais écoutez la fin de la phrase du Seigneur : « la charge de distribuer la mesure de froment au temps convenable. » Que dois-je donc faire ? Où et quand trouverai-je le temps qui vous convient ? Vous passez la plus grande partie du temps, pour ne pas dire tout le temps, dans des occupations mondaines ; vous êtes partie du temps au forum, partie aux affaires ; l’un s’occupe de son champ, l’autre de ses procès, et personne, hormis un très petit nombre, ne s’occupe d’entendre la parole de Dieu. Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.
Mais pourquoi vous incriminer sur vos occupations ? Pourquoi me plaindre des absents ? Même une fois que vous êtes là et que vous avez pris place à l’église, vous n’êtes pas attentifs, vous bavardez de banalités à votre habitude, et vous tournez le dos à la parole de Dieu et aux lectures sacrées. Je crains que le Seigneur ne vous adresse, à vous aussi, la parole du prophète : « Ils m’ont tourné leur dos et ne m’ont pas montré leur visage. » Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.
Mais puis-je faire pénétrer «les perles » de la parole de Dieu dans des oreilles sourdes et distraites ? L’Apôtre ne l’a point fait ; voyez ce qu’il dit : « Vous qui lisez la loi, vous n’entendez pas la loi. Car Abraham eut deux fils »… et le reste. Puis il ajoute : « Ces choses ont un sens allégorique. » A-t-il dévoilé les mystères de la loi à ceux qui ne la lisent ni ne l’entendent ? Non. Mais il se contentait de dire à ceux qui lisaient la loi : « Vous ne l’entendez pas. » Comment donc pourrai-je découvrir et livrer, à des gens pour qui entendre et lire la loi sont chose inconnue, les mystères et les allégories de la loi que l’Apôtre nous a enseignés ? Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.
L’Apôtre a prescrit de prier « sans relâche » ; or, vous qui n’assistez pas aux prières, comment pouvez-vous accomplir « sans relâche » ce que vous négligez sans cesse ? Pourtant le Seigneur l’a recommandé : « Veillez et priez, de peur que vous n’entriez en tentation. » Si ceux qui veillent et qui prient et qui ne cessent de se conformer à la parole de Dieu n’échappent cependant pas à la tentation, qu’en est-il de ceux qui ne viennent à l’église que pour les grandes fêtes ? « Si le juste est sauvé avec peine, que deviendra le pécheur et l’impie ? » Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.
Par conséquent, si vous ne vous rendez pas aux puits tous les jours, si vous ne puisez pas de l’eau tous les jours, loin de pouvoir donner à boire aux autres, vous endurerez vous-mêmes « la soif de la parole de Dieu ». Écoutez ce que dit le Seigneur dans les Évangiles : « Celui qui a soif, qu’il vienne et qu’il boive ! » Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.
Je vous en prie, prenez patience, vous qui êtes assidus à écouter la parole, tandis que nous parlons pour les négligents et les indifférents. Prenez patience, parce que c’est de Rébecca, c’est-à-dire de la patience, qu’il s’agit. Il nous faut bien châtier un peu par la patience ceux qui ne se soucient pas de venir à l’assemblée et qui esquivent la parole de Dieu ; ils ne désirent ni le « pain de vie » ni « l’eau vive », ils ne sortent pas du camp ni de leur « maison de boue » pour recueillir la manne, ils ne viennent pas au rocher, à ce « rocher spirituel » où l’on boit, « ce rocher qui est le Christ », comme dit l’Apôtre. Ayez donc un peu patience, dis-je, car nous parlons aux indifférents, à ceux « qui se portent mal » ; « ce ne sont pas les gens bien portants qui ont besoin du médecin, mais ceux qui se portent mal. » Dites-moi, vous qui ne venez à l’église que les jours de fête, les autres jours ne sont-ils pas des jours de fête ? ne sont-ils pas les jours du Seigneur ? Ce sont les Juifs qui ont de rares jours déterminés pour célébrer leurs solennités ; aussi Dieu leur dit-il : « Je né peux souffrir vos néoménies, vos sabbats et votre grand jour. Mon âme a en horreur vos jeûnes, vos réjouissances et vos fêtes. » Dieu a donc en horreur ceux qui pensent qu’il n’y a qu’un jour de fête pour le Seigneur. Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.
Remarquez l’importance des choses qui se passent près des eaux. Aussi vous invite-t-on à venir chaque jour près des eaux de la parole de Dieu et à vous tenir près de ses puits, comme faisait Rébecca, dont il est dit : « La jeune fille était très belle, elle était vierge et nul ne l’avait connue. » Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.
Si, au contraire, je me néglige, si je ne mets pas plus en pratique en mon particulier la parole de Dieu que je ne me rends fréquemment à l’église pour l’écouter, comme je vois faire à certains d’entre vous qui viennent seulement à l’église les jours de fête, en vérité des gens de cette sorte n’habitent pas près du puits de vision. Je crains pour ma part que ceux qui se montrent ainsi négligents, ne boivent pas aux puits de la vie et ne refassent pas leurs forces ; et cela, quand bien même ils se rendraient à l’église, car ils s’occupent alors des affaires qui leur tiennent à coeur, des soucis qu’ils emportent avec eux, et ils s’en vont sans s’être désaltérés aux puits des Écritures. Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.
Purifiez donc, vous aussi, votre esprit, pour qu’un jour vienne où vous buviez à vos sources et où vous puisiez l’eau vive à vos puits. Car si vous avez reçu en vous la parole de Dieu, si vous avez reçu de Jésus l’eau vive, et, qui plus est, avec foi, elle deviendra en vous « une source d’eau jaillissant jusqu’à la vie éternelle » en Jésus lui-même le Christ notre Seigneur, « à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ». Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.
Or, quiconque est parmi nous ministre de la parole de Dieu, creuse un puits et cherche de « l’eau vive » dont il réconforte ses auditeurs. Si donc je me mets, moi aussi, à expliquer les paroles des anciens, si j’y cherche un sens spirituel, si j’essaye d’enlever « le voile de la loi » et de montrer que l’Écriture a « un sens allégorique », pour ma part je creuse des puits. Mais aussitôt les amis de la « lettre » d’élever contre moi des calomnies, de m’attaquer, de manigancer sans trêve des oppositions et des poursuites, disant qu’il ne peut y avoir de vérité que sur la terre. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.
C’est là justement l’oeuvre des serviteurs d’Isaac : en toute terre, ils creusent des puits d’eau vive, c’est-à-dire qu’à toute âme ils disent « la parole de Dieu » et ils en recueillent le fruit. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.
Ainsi donc les puits creusés par Abraham, c’est-à-dire les écrits de l’Ancien Testament, ont été remplis de terre par les Philistins, que ce fussent de mauvais docteurs, Scribes et Pharisiens, ou les puissances adverses : leurs ouvertures furent bouchées, pour qu’ils ne pussent donner à boire aux descendants d’Abraham, Oui, ce peuple ne peut pas boire aux Écritures, et « la soit de la parole de Dieu » le tourmente, jusqu’à la venue d’Isaac qui dégage les puits où boiront ses serviteurs. – Soyons donc pleins de reconnaissance pour le Christ fils d’Abraham – dont il est dit : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham », – qui est venu et nous a déblayé les puits. Il les déblayait pour ceux qui disaient : « Est-ce : que notre coeur n’était pas brûlant en nous quand il nous ouvrait les Écritures ? » Ainsi ouvrit-il ces puits et « il les nomma comme les avait nommés Abraham son père », car il ne les changea pas de nom. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.
Quant à vous, si vous n’êtes plus de « petits enfants » qui ont encore besoin de « lait », si vous apportez un esprit vigoureux, si, par des études poussées, vous vous êtes au préalable rendus capables de mieux comprendre la parole de Dieu, c’est pour vous aussi qu’il y a « un grand festin ». On ne vous préparera pas les « légumes » des faibles, on ne vous nourrira pas avec le lait des petits enfants, mais le ministre de la parole vous servira « un grand festin ». Il vous parlera de la Sagesse que l’on prêche parmi les parfaits, il vous prêchera « la sagesse de Dieu, mystérieuse et cachée », « qui n’est connue d’aucun des princes de ce siècle ». Il vous révélera le Christ sous l’aspect de Celui « en qui sont cachés tous les trésors de la Sagesse ». Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.
Ils étaient donc tellement loin de mériter un grand festin, les Corinthiens, que le prédicateur de la parole de Dieu ne put même pas faire chez eux le plus petit repas. Mais au contraire, pour ceux qui savent écouter parfaitement, pour ceux qui apportent à écouter la parole de Dieu un esprit éveillé et vigoureux, il y a « un grand festin ». Isaac mange avec eux et, loin de se contenter de manger, il se lève et leur promet avec serment la paix à venir. Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.
Demandons donc, nous aussi, d’approcher de la parole de Dieu avec les dispositions d’esprit et la foi voulues pour être dignes de faire « un grand festin ». Car « la Sagesse a égorgé ses victimes, elle a mêlé son vin : dans le cratère et elle a envoyé ses serviteurs » pour amener à son festin tous ceux qu’ils trouveraient. Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.
– Maintenant que vous voyez que presque tous les passages de la Sainte Écriture fournissent l’occasion des mêmes remarques, appliquez-les au sens tropique et allégorique dont l’enseignement ne nous est pas moins révélé par les paroles des prophètes eux-mêmes. Car c’est bien évidemment de faim spirituelle que parle sans détour l’un des douze prophètes, quand il dit : « Voici que des jours viennent, dit le Seigneur, et j’enverrai une faim sur la terre, non une faim de pain ni une soif d’eau, mais la faim d’entendre la parole de Dieu. » Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.
Ainsi vous voyez quelle est la faim qui presse les pécheurs et la famine qui s’appesantit sur la terre : ceux qui sont de la terre, « qui n’ont de goût que pour les choses terrestres » et qui ne peuvent pas « recevoir les choses de l’Esprit de Dieu », Ont « faim de la parole de Dieu ». Ils n’écoutent pas les préceptes de la loi, ils méconnaissent les avertissements des prophètes, ils ignorent les encouragements des Apôtres, ils n’éprouvent pas les effets guérisseurs de l’Évangile. Aussi est-ce à juste titre qu’il est dit en parlant d’eux, que « la famine s’est appesantie sur la terre ». Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.
Quant à vous, veillez à n’être pas des Égyptiens que presse la faim. Ne vous laissez pas prendre aux occupations du siècle ni enchaîner aux liens de l’avarice ni amollir par les excès de la luxure. Ne vous privez pas des nourritures de la Sagesse toujours servies dans les églises de Dieu. Car si vous fermez vos oreilles à ce qu’on lit ou explique à l’église, il est hors de doute que vous avez « faim de la parole de Dieu ». Mais si, descendant de la souche d’Abraham, vous conservez la noblesse de la race Israé-lite, alors c’est la loi, ce sont les prophètes qui ne cessent de vous nourrir, et les Apôtres vous servent de somp-tueux festins. Alors les Évangiles vous invitent à prendre place dans le sein d’Abraham, d’Isaac et de Jacob, « dans le royaume du Père », pour que « vous mangiez là de l’arbre de vie » et buviez du vin de « la vraie vigne », le « vin nouveau avec le Christ dans le royaume de son Père ». Car ces nourritures ne peuvent manquer aux « fils de l’époux », qui ne peuvent souffrir de la faim «tant que l’époux est avec eux » Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.