O toi l’au-delà de tout,
comment t’appeler d’un autre nom ?
Quel hymne peut te chanter ?
Aucun mot ne t’exprime.
Quel esprit peut te saisir ?
Nulle intelligence ne te conçoit.
Seul, tu es ineffable ;
tout ce qui se dit est sorti de toi.
Seul, tu es inconnaissable ;
tout ce qui se pense est sorti de toi.
Tous les êtres te célèbrent,
ceux qui parlent et ceux qui sont muets.
Tous les êtres te rendent hommage,
ceux qui pensent comme ceux qui ne pensent pas.
L’universel désir, le gémissement de tous
tend vers toi. Tout ce qui existe te prie
et vers toi, tout être qui sait lire ton univers,
fait monter un hymne de silence.
En toi seul tout demeure.
En toi, d’un même élan, tout déferle.
De tous les êtres tu es la fin.
Tu es unique.
Tu es chacun et tu n’es aucun.
Tu n’es pas un être, tu n’es pas l’ensemble :
tu as tous les noms ; comment t’appellerai-je,
Toi, le seul qu’on ne peut nommer ?
[…]
Aie pitié, ô toi, l’au-delà de tout :
comment t’appeler d’un autre nom ?
{{Poèmes dogmatiques (PG 37, 507-508)}}