{Nécessité du jeûne pour la continence et la perfection.} Homélies sur le Lévitique — Hom. 10, n. 2.
Nous avons les journées du carême consacrées au jeûne. Nous avons en semaine le mercredi et le vendredi où nous jeûnons officiellement. Le chrétien est sans doute libre de jeûner en tout temps, non pas par observance superstitieuse, mais par abstinence vertueuse. Comment en effet la chasteté se conserverait-elle intacte, à moins d’y être aidée par une stricte continence? Comment s’adonnerait-on aux saintes Ecritures, comment se consacrerait-on à l’étude de la science et de la sagesse ? N’y faut-il pas la continence du ventre et du gosier ? Comment pourrait-on se mutiler à cause du royaume des cieux, si l’on ne commence par retrancher l’abondance des mets, si l’on n’appelle pas l’abstinence à son aide? Voilà pour les chrétiens la raison du jeûne. Mais il est une autre raison, religieuse également, que certains apôtres ont louée dans leurs lettres. Nous trouvons en effet dans un certain écrit ce mot dû aux apôtres : « Bienheureux celui qui jeûne dans le but de nourrir le pauvre.» Ce jeûne est très agréable à Dieu et vraiment digne de lui.