Nécessité de la pauvreté.

{{Discours ascétiques. — 2, 1.}} La vie ascétique a pour but unique le salut de l’âme. Tout ce qui peut contribuer à la réalisation de ce dessein doit être observé avec crainte comme un commandement divin. Les commandements de Dieu en effet n’ont d’autre but que le salut de qui s’y soumet. Il faut donc qu’à l’exemple des baigneurs laissant tout vêtement, les novices dans la vie ascétique se dépouillent de ce qui est temporel pour entrer dans la vie conforme à la sagesse… Lorsque plusieurs entreprennent de vivre ensemble pour tendre au même salut, il faut avant tout que cette règle les domine, à savoir, que tous n’aient qu’un cœur, une volonté, un désir et, comme l’ordonne l’Apôtre, que tout l’ensemble du couvent ne fasse qu’un seul corps composé de divers membres ( 1 Cor 12, 12 ). Ce but ne peut être atteint que s’ils sont gouvernés par le souci de n’attribuer absolument à personne un manteau, un ustensile ou aucun objet servant à la vie commune, afin que tout soit destiné à l’usage, non à un possesseur.