morte [MCCC]

72. Ne pas mépriser gloire et obscurité, richesse et pauvreté, plaisir et douleur, c’est n’avoir pas encore la charité parfaite. La charité parfaite méprise non seulement tout cela, mais encore la vie temporelle et la mort. 156 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

73. Écoute ceux qui ont obtenu le don de la parfaite charité, quel langage ils tiennent . Qui nous séparera de l’amour du Christ ? La tribulation ? L’angoisse ? La persécution ? La faim ? Le dénuement ? Le danger ? L’épée ? (Il est bien écrit : à cause de Toi tout le jour nous sommes mis à mort, on nous regarde comme des moutons de boucherie !) – Mais dans toutes ces épreuves nous sommes plus que vainqueurs, grâce à Celui qui nous a aimés. Oui, je suis bien sûr que ni mort, ni vie, ni anges, ni principautés, ni puissances, ni présent, ni avenir, ni hauteur, ni profondeur, ni aucune autre créature ne pourra nous séparer de l’amour de Dieu qui est dans le Christ notre Seigneur ! (Rom 8,35-39) 158 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

83. Faites mourir vos membres, ceux de la terre fornication, impureté, passion, convoitise mauvaise, cupidité, (Col 3,5) etc… La terre désigne ici la prudence de la chair la fornication, l’acte même du péché ; l’impureté, le consentement, la passion, c’est la pensée passionnée ; la convoitise mauvaise, la simple acceptation de la pensée de la convoitise ; la cupidité, la matière première et l’aliment de toute passion. Et voilà tout ce que le divin Apôtre nous enjoint de mettre a mort, comme membres de la prudence de la chair. 178 Centuries sur la Charité PREMIERE CENTURIE

24. Les paroles du Seigneur se répartissent en quatre groupes : préceptes, doctrine, menaces, promesses. Or, c’est à cause d’elles que nous nous soumettons à tous les genres de pénitence : jeûnes, veilles, coucher sur la dure, fatigues et peines dans l’exercice de la bienfaisance, injures, mépris, supplices, mort, et autres semblables. Pour les paroles de tes lèvres, est-il écrit, j’ai suivi des routes dures. (Ps 16,4). 262 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

76. De ces accidents qui modifient les choses, nous avons des exemples et dans le monde de l’âme, et dans celui du corps, et dans celui qui entoure le corps. Monde de l’âme ; oubli ou souvenir, amour ou haine, timidité ou audace, tristesse ou joie, etc. Monde du corps : plaisir ou douleur, agilité ou infirmité, santé ou maladie, vie ou mort, et ainsi de suite… Monde extérieur : fécondité ou stérilité, richesse ou pauvreté, célébrité, ou obscurité, etc… De ces contraires, les hommes appellent l’un un bien, l’autre un mal ; mais de soi, ils n’ont rien de mauvais ; c’est l’usage qu’on en fait qui les rend à proprement parler soit mauvais, soit bons. 370 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

93. La mort, c’est à proprement parler la séparation d’avec Dieu ; l’aiguillon de la mort, c’est le péché. Adam y consentit, d’où son exil loin de l’arbre de vie, du paradis de Dieu, tout à la fois ; et, conséquence nécessaire, la mort du corps. La vie, au vrai sens du mot, c’est Celui qui a dit : C’est moi la vie, Celui qui par sa mort ramène à la vie l’homme qui était mort. 404 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

96. L’ombre de la mort, c’est la vie humaine. Qui est avec Dieu et Dieu avec lui, celui-là a le droit de dire : Et quand je marcherais dans l’ombre de la mort, je ne craindrais aucun mal, car Tu es avec moi. 410 Centuries sur la Charité DEUXIEME CENTURIE

82. Celui-là veut vraiment être sauvé, qui ne résiste pas au traitement du médecin. Or, ce traitement consiste dans les souffrances et tristesses qu’apportent tour à tour les circonstances. Celui qui leur résiste ignore ce qui s’accomplit par elles, et quel profit il en aurait tiré à l’heure de la mort. 584 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

89. Tristesse el rancune vont de pair. Si donc l’esprit éprouve de la tristesse à se représenter le visage d’un frère, c’est la preuve qu’il a contre lui de la rancune. Les voies des rancuniers mènent à la mort, parce que tout homme qui garde de la rancune est injuste. (Pro 12,28). 598 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

96. Ce qui nous attriste ne nous met pas toujours en colère : dans la plupart des cas, les causes de tristesse l’emportent sur l’irritation. Ainsi cet objet brisé, celui-là détruit, la mort d’un tel… voilà qui est triste seulement. Dans les autres cas, à la tristesse se joint l’irritation, si nous n’avons les dispositions d’un philosophe. 612 Centuries sur la Charité TROISIÈME CENTURIE

33. Examine ta conscience avec le plus grand soin ne serait-ce pas ta faute si ton frère n’a pas changé de sentiments ? Et n’essaie pas de la tromper, elle qui connaît ton fonds caché, qui t’accusera à l’heure de la mort, et au moment de la prière sera pour toi un obstacle. 690 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

55. Qui aime le Christ l’imite en tout tant qu’il peut. Ainsi le Christ n’a cessé de faire du bien aux hommes ; devant l’ingratitude et le blasphème, Il a gardé la longanimité ; outragé et mis à mort, Il est resté patient, sans jamais rejeter le mal sur personne. Voilà les trois grands actes de l’amour du prochain, sans lesquels celui qui prétend aimer le Christ ou posséder son royaume est dans l’illusion : Ce n’est pas celui qui Me dit : Maître, Maître, qui entrera dans mon royaume, mais celui qui fait la Volonté de mon Père ; (Mt 7,21) ou encore : Celui qui M’aime gardera aussi mes commandements. (Jn 14,15). 734 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

75. L’amour de Dieu est l’adversaire de la convoitise : c’est lui qui amène l’esprit à s’abstenir des plaisirs. L’amour du prochain, lui, s’oppose à la colère : c’est lui qui rend indifférent à la gloire et à la fortune. Voici les deux deniers que le Sauveur a donné à l’hôtelier pour qu’il le soigne. Mais veille à ne pas te montrer ingrat en l’associant aux brigands, sinon tu seras de nouveau assailli et laissé non plus à demi, mais tout à fait mort. 774 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

90. Dieu seul est bon par nature et, bon par volonté, le seul imitateur de Dieu, car son but est de réunir les méchants, pour qu’ils deviennent bons, à Celui qui est bon par nature. C’est pourquoi, outragé par eux, il les bénit ; persécuté, il endure ; calomnié, il intercède pour eux ; mis à mort, il redouble de prières. Bref, il fait tout, pour ne pas s’écarter de l’idéal de la charité. 804 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE

93. Rien ne vaut un aime fidèle, (Ec 4,15) car les malheurs de son ami, il les fait siens, et il les endure, souffrant avec lui, jusqu’à la mort. 810 Centuries sur la Charité QUATRIEME CENTURIE