Manière de dominer ses passions.

{{Règles plus développées — 19, 1.}} En face des passions de l’âme, il n’y a qu’une règle à tenir pour les dominer, l’éloignement absolu de tout ce qui conduit au plaisir mortel. Mais vis-à-vis de la nourriture, comme les besoins varient avec chacun, selon l’âge et les occupations, et sont en dépendance directe des dispositions corporelles, il y aura aussi de la diversité tant dans la mesure à garder que dans la manière d’en user. Aussi il est impossible d’enfermer sous une règle unique ceux qui sont dans les exercices de la religion. Nous avons défini une mesure à garder pour les ascètes qui sont en bonne santé. Nous laissons ceux qui ont charge de la maison y faire les changements convenables d’après les circonstances particulières. On ne peut enfermer dans une même règle les cas individuels, mais seulement ce qui vise l’instruction commune. La nourriture nécessaire au soulagement des malades, ou des moines fatigués par un travail tendu, ou encore de ceux qui vont faire une entreprise pénible comme un voyage ou toute œuvre épuisante, les supérieurs l’assureront, en se réglant toujours sur le besoin, selon ce qui est dit dans les Actes : « On distribuait à chacun selon son besoin » ( Act 2, 45 ). On ne peut établir de loi universelle pour déterminer le temps, le genre ou la mesure de la nourriture, mais que le but soit le même pour tous, satisfaire au besoin. Quand nous mangeons, il ne faut évidemment pas prendre le plaisir comme notre fin, mais le besoin de la vie, en évitant l’intempérance du plaisir.