L’homme spirituel.

Homélies sur l’épître aux Romains. 13, n. 8. «Pour vous, vous n’êtes point dans la chair, mais dans l’esprit» ( Rom 8,9 ). Quoi donc! Ils n’étaient point dans la chair? Ils marchaient sans corps ? Est-ce possible ? Voyez-vous que l’apôtre fait ici allusion à la vie charnelle? Et pourquoi n’a-t-il pas dit: Vous n’êtes pas dans le péché? Pour vous apprendre que le Christ a non seulement détruit la tyrannie du péché, mais aussi rendu la chair plus légère et plus spirituelle, non en changeant sa nature, mais plutôt en lui donnant des ailes. Comme le fer au milieu du feu devient feu tout en gardant sa nature propre, ainsi la chair des fidèles et de ceux qui ont l’esprit prend l’énergie même de l’esprit et devient toute spirituelle, étant entièrement crucifiée et s’élevant comme l’âme sur des ailes. Tel était le corps de celui qui tenait ce langage. Aussi se moquait-il de toutes les voluptés et de toutes les délices ; il mettait son bonheur dans la faim, dans la flagellation, dans la captivité, et n’en ressentait aucune souffrance. C’était ce qu’il entendait quand il disait : « Nos courtes et légères tribulations » ( 2 Cor 4, 17 ). Il avait si bien maté sa chair qu’elle allait du même pas que l’esprit.