Si la voix humaine se définit : de l’air frappé , c’est-à-dire renvoyé par la langue, la VOIX DE DIEU peut aussi bien se définir : de l’air frappé par la force ou par la volonté divine. C’est ce qui fait que lorsqu’une voix divine se fait entendre, le son n’en parvient pas aux oreilles de tous, mais de ceux seulement y ont intérêt. Cela permet de se rendre compte que ce n’est pas le renvoi de la langue qui produit le son dans ce cas, – autrement on entendrait comme à l’ordinaire, – mais que le son est administré et dirigé par une volonté céleste. Cependant on dit souvent que la parole de Dieu fut adressée sans aucun son de voix aux prophètes, aux patriarches et aux autres saints, comme nous l’apprenons simplement par tous les livres saints. Dans ce cas, pour m’en expliquer brièvement, je dirai que l’esprit de Dieu illumine et impressionne l’esprit humain conformément au sens des paroles. Homélies sur la Genèse: III – LA CIRCONCISION D’ABRAHAM Le premier jour.
Qu’en dis-tu, Abraham ? Quelles sont les pensées qui s’agitent dans ton coeur ? La VOIX DE DIEU s’est fait entendre pour secouer et éprouver ta foi. Qu’en dis-tu ? Qu’en penses-tu ? Est-ce que tu hésites ? Est-ce que tu rumines et calcules ainsi dans ton coeur : « Si c’est en Isaac que la promesse m’a été faite et que je l’offre en holocauste, je n’ai plus de promesse à attendre ? «N’est-ce pas plutôt cet autre raisonnement que tu tiens, en te disant que celui qui t’a fait la promesse ne peut mentir et que, quoi qu’il arrive, la promesse demeurera ? Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.
A la vérité, « je suis un trop petit personnage » pour sonder les pensées d’un si grand patriarche et je ne puis savoir quelles réflexions fit naître en lui, ni quels sentiments provoqua la VOIX DE DIEU qui venait l’éprouver en lui donnant l’ordre d’immoler son fils unique. Mais « l’esprit des prophètes est soumis aux prophètes » ; aussi l’Apôtre Paul qui avait connu, je crois, par l’Esprit, les sentiments et les pensées d’Abraham, nous les a indiqués dans ce passage : « Abraham ne broncha point dans sa foi, lorsqu’il offrit son fils unique sur qui reposaient les promesses; il estimait que Dieu était assez puissant pour le ressusciter des morts. » Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.
Dans la lecture d’aujourd’hui, donc, ce n’est pas Jacob, mais Israël qui dit : « C’est une grande chose pour moi que mon fils Joseph soit encore vivant. » – Et quand il arrive au puits du serment et « qu’il offre un sacrifice au Dieu de son père Isaac », il n’est pas appelé Jacob, mais Israël. – Si vous demandez pourquoi Dieu, lui parlant en songe la nuit, ne lui dit pas « Israël, Israël », mais « Jacob, Jacob », c’est sans doute parce qu’il faisait nuit et qu’il en était toujours à mériter d’entendre la VOIX DE DIEU en songe et non pas encore directement. – Quand il se rend en Egypte, l’Ecriture ne dit pas Israël, mais Jacob « et ses fils avec lui ». – Quand il est en présence de Pharaon pour le bénir, il est appelé Jacob et non Israël. – C’est Jacob et non pas Israël qui dit à Pharaon que « les jours de sa vie ont été courts et mauvais », ce que ne dirait certes jamais Israël. – Ensuite, au contraire, ce n’est pas de Jacob mais d’Israël qu’il est dit : « Il appela son fils Joseph et il lui dit : si j’ai trouvé grâce à tes yeux, mets la main sous ma cuisse et use envers moi de bonté et de fidélité ». – Celui qui se prosterna vers le sommet du bâton de Joseph, n’était pas Jacob, mais Israël. – Puis, quand il bénit les fils de Joseph, il est appelé Israël. – Quand il réunit ses fils autour de lui, il dit : « Rassemblez-vous, que je vous annonce ce qui vous arrivera à la fin des jours. Rassemblez-vous, fils de Jacob, et écoutez Israël votre père. » Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTE – JACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.