Donc, Apelles, dans son désir que les écrits de Moïse ne contiennent rien de la divine sagesse ni de l’oeuvre du SAINT-ESPRIT, exagère les propos de ce genre et prétend qu’il est tout à fait impossible qu’un si petit espace ait pu contenir tant d’espèces d’animaux et toute la nourriture qui leur était nécessaire pour une année entière. D’après l’Écriture, prétend-il, il dut entrer dans l’arche deux paires de tous les animaux impurs, une paire de mâles et une paire de femelles – c’est ce que veut dire la répétition du texte – et sept paires de tous les animaux purs : or, comment l’espace qui est décrit a-t-il pu contenir seulement quatre éléphants ? Et après avoir ainsi fait la même objection pour chaque espèce d’animaux, il conclut par ces mots : « Il est donc clair que c’est là une fable ; et par conséquent, cet écrit n’est pas de Dieu. » Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.
Mais quels sont ceux qui remplissent les puits de terre ? – Ceux, à n’en pas douter, qui donnent à la loi un sens terrestre et charnel et lui interdisent un sens spirituel et mystique, en sorte qu’ils ne s’y abreuvent pas ni ne permettent aux autres de le faire. Écoutez ce qu’Isaac, notre Sauveur Jésus-Christ, dit dans l’Évangile : « Malheur à vous, Scribes et Pharisiens hypocrites, parce que vous avez enlevé la clé de la science ; vous-mêmes n’êtes point entrés et vous avez empêché ceux qui voulaient entrer. » Les voilà donc, ceux qui comblent de terre « les puits creusés par les serviteurs d’Abraham» ; ils enseignent la loi charnellement et ils souillent les eaux du SAINT-ESPRIT. Ils possèdent des puits non pour en tirer de l’eau, mais pour y jeter de la terre. – Tels sont les puits qu’Isaac entreprend de creuser. Voyons maintenant comment il s’y prend. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.
Les serviteurs d’Isaac se sont répandus sur toute la surface de la terre ils ont creusé des puits, ils ont montré « l’eau vive » à tous, « baptisant toutes les nations au nom du Père et du Fils et du SAINT-ESPRIT », car « au Seigneur appartient la terre et tout ce qu’elle renferme ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.
Ce n’est pas au dehors, mais chez elle, que la femme qui avait perdu sa drachme la retrouva : « Elle avait allumé sa lampe, elle avait balayé sa maison » des ordures et des saletés qu’y avait accumulées une longue et paresseuse négligence ; et c’est là qu’elle retrouva sa drachme. – Quant à vous, si vous allumez votre lampe, si vous vous servez de l’illumination du SAINT-ESPRIT, « si vous voyez la lumière dans sa lumière », vous trouverez la drachme en vous. Car c’est en vous que se trouve l’image du roi céleste. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.
Vous voulez encore voir une autre description de cette image ? Eh bien, il y a le billet que Dieu écrit et il y a celui que nous écrivons, nous. Écoutez l’Apôtre : « Détruisant l’acte qui était écrit contre nous dans les décrets et nous était contraire, il l’a fait disparaître en le clouant à la croix. » Cet acte dont il parle était un « reçu » de nos péchés. Car chacun de nous est débiteur de ses fautes et écrit le billet (de reconnaissance) de son péché. Au jugement de Dieu, que Daniel représente assis, il y a, dit-il, « des livres ouverts », pour contenir, sans doute, les péchés des hommes. C’est nous qui les avons écrits contre nous avec nos fautes. Et cela trouve une illustration dans l’Évangile, quand il est raconté de l’économe d’iniquité qu’il dit à chaque débiteur : « Prends ton billet, assieds-toi et écris : quatre-vingts » et la suite. C’est bien à chacun, n’est-ce pas, qu’il est dit : « Prends ton billet ». D’où il ressort que notre billet est un billet de péché ; tandis que le billet de justice, c’est Dieu qui l’écrit. En ce sens l’Apôtre dit : « Vous êtes ma lettre écrite, non avec de l’encre, mais par : l’Esprit de Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos coeurs. » Vous avez donc en vous le billet de Dieu et le billet du SAINT-ESPRIT. Mais si vous péchez, vous signez contre vous l’acte écrit du péché. Remarquez , que lorsque vous êtes venus à la croix du Christ et à la grâce du baptême, votre écrit a été crucifié et a été effacé dans l’eau du baptême. N’écrivez pas à nouveau ce qui a été effacé, ne rétablissez pas ce qui a été supprimé : ne gardez en vous que le billet de Dieu, ne conservez en vous que l’écriture du SAINT-ESPRIT. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.