puissances saintes

Après avoir discuté brièvement, dans la mesure de nos forces, du Père, du Fils et de l’Esprit Saint, il convient de parler ensuite un peu des natures raisonnables et de leurs espèces, des différents ordres et offices des PUISSANCES SAINTES et des puissances mauvaises, et aussi de ceux qui sont en quelque sorte intermédiaires entre les bonnes et les mauvaises puissances et se trouvent encore en situation de lutte et de combat. Nous lisons dans les saintes Écritures de nombreux noms pour désigner certains ordres et offices, tant des PUISSANCES SAINTES que des puissances contraires : nous les énumérerons et nous chercherons dans la mesure du possible à discuter leur signification. Traité des Principes: LIVRE I: Second traité (I, 5-8): Première section

Nous trouvons en effet, dans le prophète Ézéchiel, deux prophéties s’adressant au Prince de Tyr. La première peut sembler, si on n’a pas encore entendu la seconde, concerner un homme qui fut le prince des Tyriens : c’est pourquoi, pour le moment, nous n’en prendrons rien. Mais il est tout à fait évident que la seconde ne doit pas du tout être comprise d’un homme, mais d’une puissance supérieure qui est tombée d’en-haut et a été rejetée dans les lieux inférieurs, les plus mauvais : aussi le prendrons-nous en exemple pour montrer très clairement que les puissances contraires et malignes n’ont pas été créées telles par nature, mais qu’elles sont tombées du meilleur au pire et se sont tournées vers le plus mauvais, et que les puissances bienheureuses de même n’ont pas une nature telle qu’elle ne puisse recevoir l’état contraire si elle le veut, si elle se néglige et ne garde pas avec tout le soin possible l’état de béatitude. S’il est rapporté que celui qui est appelé le Prince de Tyr était parmi les saints, immaculé, établi dans le paradis de Dieu, orné d’une couronne éclatante et magnifique, si celui-ci, dis-je, était tel, comment pourrait-on penser qu’il était inférieur à l’un ou l’autre des saints ? Il est représenté comme une couronne éclatante et magnifique, comme se déplaçant immaculé dans le paradis de Dieu : peut-on s’imaginer qu’étant tel, il n’était pas l’une de ces PUISSANCES SAINTES et bienheureuses que, puisque assurément elles sont dans la béatitude, on ne doit pas croire revêtues d’un autre honneur que celui-là ? Traité des Principes: LIVRE I: Second traité (I, 5-8): Première section

De cette manière, il faut penser qu’à la consommation et à la restauration de toutes choses, progressant peu à peu et montant avec ordre et mesure, les saints parviendront d’abord à cette terre-là et à l’instruction qui y est donnée, où ils seront préparés à un enseignement meilleur auquel rien ne peut être ajouté. Après les tuteurs et curateurs, le Seigneur Christ qui est le roi de tous prendra lui-même la royauté, c’est-à-dire qu’après la formation donnée par les PUISSANCES SAINTES, il enseignera lui-même ceux qui pourront le comprendre en tant qu’il est la Sagesse et il régnera en eux jusqu’à ce qu’il les soumette à son Père qui lui a soumis toutes choses : c’est dire que, quand ils auront été faits capables de recevoir Dieu, Dieu sera en eux tout en tous. Et alors pareillement la nature corporelle recevra sa condition suprême, à laquelle rien ne pourra être ajouté. Traité des Principes: Livre III: Huitième traité (III, 5-6): Seconde section