péché

On tiendrait le même raisonnement pour tout autre PÉCHÉ ou vertu. Aussi faut-il séparer les « reptiles » des « oiseaux », puisque les eaux qui sont en nous ont reçu l’ordre de les produire au regard de Dieu pour les séparer. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Ayons donc toujours les yeux sur cette image de Dieu, pour pouvoir être formés de nouveau à sa ressemblance. Car si l’homme, créé à l’image de Dieu, est devenu semblable au diable par le PÉCHÉ, en regardant, au rebours de sa nature, l’image du diable, il y a bien plus de raison qu’en regardant l’image de Dieu à la ressemblance de laquelle il a été fait par Dieu, il reçoive du Verbe et de sa vertu, la forme qu’il tenait de sa nature. Que nul, s’il découvre qu’il ressemble plus au diable qu’à Dieu, ne désespère de pouvoir recouvrer la forme de l’image de Dieu, puisque le Sauveur n’est « pas venu appeler à la pénitence les justes mais les pécheurs ». Matthieu était un publicain et son image ressemblait au diable ; mais en venant à l’image de Dieu, à notre Seigneur et Sauveur, et en la suivant, il a été transformé à la ressemblance de l’image de Dieu. « Jacques, fils de Zébédée et Jean son frère » étaient des pêcheurs et « des gens sans lettres » qui, pour lors, ressemblaient à l’image du diable ; mais en suivant eux aussi l’image de Dieu, ils lui sont devenus semblables, comme du reste les autres apôtres. Paul persécutait l’image même de Dieu ; quand il put en voir la beauté et la splendeur, cette vision le transforma tellement à sa ressemblance qu’il disait : « Cherchez-vous le témoignage du Christ qui parle en moi ? » Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Au sens allégorique, l’herbe et les fruits de la terre qui sont concédés à l’homme en nourriture, peuvent être interprétés des passions corporelles. Ainsi la colère et la convoitise sont des rejetons du corps. Le fruit de ce rejeton, c’est-à-dire l’accomplissement de l’action (opus) nous est commun, à nous être raisonnables, avec les bêtes de la terre. Car quand nous nous emportons justement, pour corriger un coupable et travailler à son salut, nous nous nourrissons de ce fruit de la terre et notre nourriture est l’emportement corporel qui réprime le PÉCHÉ et répare la justice. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Mais considérez Notre-Seigneur Jésus-Christ. Il est dit de lui : « Voici l’agneau de Dieu, voici celui qui ôte le PÉCHÉ du monde », et ailleurs : « Il s’est fait pour nous malédiction, pour nous racheter de la malédiction de la loi », et ailleurs encore : « Venez à moi, vous qui êtes fatigués et ployez sous le fardeau, et je vous referai et vous trouverez le repos de vos âmes. » Vous voyez que c’est lui qui donne vraiment le repos aux hommes et qui délivre la terre de la malédiction portée contre elle par le Seigneur Dieu. Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.

C’est donc bien à ce Noé spirituel qui donne le repos aux hommes et qui ôte le PÉCHÉ du monde qu’il est dit : « Tu te feras une arche de bois équarris. » Homélies sur la Genèse: II – L’ARCHE DE NOÉ Le premier jour.

Avec assurance, nous disons donc que, selon les Ecritures, Dieu ne connaît pas tous les hommes. Dieu ne connaît pas le PÉCHÉ, Dieu ne connaît pas les pécheurs, il ignore ceux qui sont mal disposés pour lui. Écoutez l’Écriture : « Le Seigneur connaît ceux qui lui appartiennent, et : Qu’il s’éloigne de l’iniquité, celui qui invoque le nom du Seigneur. » Le Seigneur connaît les siens, mais il ne connaît pas les méchants ni les impies. Écoutez le Sauveur : « Eloignez-vous de moi, vous tous, ouvriers d’iniquités ; je ne vous connais pas.» Et Paul encore : « Si quelqu’un parmi vous est un prophète ou riche en dons spirituels, qu’il reconnaisse que ce que j’ai écrit appartient au Seigneur. Mais s’il l’ignore, qu’il soit ignoré. » Homélies sur la Genèse: IV – L’APPARITION DE DIEU A ABRAHAM Le premier jour.

Il ne pouvait pas en effet, au sortir de Sodome, monter sur la montagne. Cependant il est écrit de Sodome qu’« elle était comme le jardin de Dieu et la terre d’Egypte », avant d’être détruite, à l’époque où Lot choisit d’y habiter. Si ce n’est pas forcer quelque peu, demandons-nous quel rapprochement l’on peut faire entre le jardin de Dieu et la terre d’Egypte pour, que tous deux soient également objet de comparaison pour Sodome. – Voici ma pensée : avant que Sodome eût PÉCHÉ, tant qu’elle gardait la simplicité d’une vie pure, elle était «comme le jardin de Dieu » ; mais quand elle commença de s’avilir et de se noircir dans la salissure de ses PÉCHÉs, elle devint « comme la terre d’Egypte ». Homélies sur la Genèse: V – LES FILLES DE LOT Le premier jour.

Mais voyons ce qu’ajouté encore l’Apôtre dans son exposé : « Mais de même qu’alors, dit-il, celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’Esprit, ainsi en est-il encore maintenant. » – Voyez comment l’Apôtre nous apprend qu’en toutes choses la chair s’oppose à l’esprit, que ce soit le peuple charnel (des Juifs) qui s’oppose au peuple spirituel (des Chrétiens), ou que ce soit parmi nous, ceux qui sont encore charnels qui s’opposent aux spirituels. Car, si vous vivez selon la chair, si vous vous comportez selon la chair, vous êtes fils d’Agar et, par conséquent, vous vous opposez à ceux qui vivent selon l’esprit. D’autre part, en revenant sur nous-mêmes, nous nous apercevons « que la chair a des désirs contraires à ceux de l’esprit, et l’esprit à ceux de la chair, et qu’ils sont opposés l’un à l’autre » ; nous nous apercevons aussi « qu’il y a dans nos membres une loi qui lutte contre la loi de notre raison et qui nous rend captifs de la loi du PÉCHÉ ». Ainsi mesurez-vous l’importance des luttes de la chair contre l’esprit. Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

Mais, je vous le demande : est-ce que le Seigneur a commis une injustice en arrachant les peuples à la puissance de ses ennemis et en les ramenant à la foi en lui et en son pouvoir ? Pas le moins du monde. Car autrefois « Israël était la portion du Seigneur », mais ses ennemis entraînèrent Israël dans le PÉCHÉ loin de son Dieu, et c’est à cause de ses PÉCHÉs que Dieu lui dit : « Voici que vous avez été divisés par vos PÉCHÉs. » Mais il leur dit encore : « Quand bien même vous auriez été dispersés d’un bout du ciel à l’autre, je vous rassemblerai, dit le Seigneur. » C’est parce que les « princes de ce monde » avaient envahi l’héritage du Seigneur, que le « bon pasteur » a dû laisser dans les hauteurs les quatre-vingt-dix-neuf brebis et descendre sur la terre chercher celle qui était perdue ; il lui fallait la trouver, la charger sur ses épaules et la ramener à la haute bergerie de la perfection. Homélies sur la Genèse: IX – SECONDES PROMESSES FAITES A ABRAHAM Le premier jour.

Mais à quoi bon, pour moi, que « les cités des ennemis » appartiennent en héritage à la descendance d’Abraham « qui est le Christ », si ma propre cité ne lui appartient pas, si dans ma propre cité, c’est-à-dire dans mon âme qui est « la cité du Grand Roi », ses lois ni ses préceptes ne sont observés ? A quoi bon que Dieu ait soumis le monde entier et qu’il possède « les cités de ses ennemis », si, en moi, il n’est pas victorieux de ses ennemis, s’il ne détruit pas « la loi qui est dans mes membres, qui lutte contre la loi de mon esprit et qui me rend captif de la loi du PÉCHÉ » ? Homélies sur la Genèse: IX – SECONDES PROMESSES FAITES A ABRAHAM Le premier jour.

Enfin Céthura, qu’Abraham déjà vieux, prit en mariage, signifie dymiama, c’est-à-dire parfum ou bonne odeur. Par quoi il faut entendre que « nous sommes, comme a dit Paul, la bonne odeur du Christ ». Or, voyons comment l’on devient la bonne odeur du Christ. Le PÉCHÉ est une chose qui sent mauvais. Les pécheurs sont comparés à des porcs, qui se roulent dans leurs PÉCHÉs comme dans une ordure infecte. Et David, parlant au nom du pécheur pénitent, dit : « mes meurtrissures sont infectes et purulentes. » Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

– Quiconque parmi vous ne répand plus l’odeur du PÉCHÉ, mais au contraire l’odeur de la justice et la douceur de la miséricorde, quiconque offre au Seigneur l’encens d’une prière « ininterrompue » et dit : « Que ma prière monte vers vous comme l’encens, que l’élévation de mes mains soit comme le sacrifice du soir », celui-là a pris Céthura comme épouse. Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

Au sujet de la mort d’Abraham, que pouvons-nous ajouter à ce que contient la parole du Seigneur dans les Évangiles : « A propos de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu dit dans le passage du buisson : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’Isaac et le Dieu de Jacob ? Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants car tous sont vivants devant lui » ? Souhaitons donc pour nous-mêmes une mort de ce genre, pour qu’ « étant morts au PÉCHÉ, comme dit l’Apôtre, nous vivions pour Dieu ». Car ainsi faut-il comprendre la mort d’Abraham : elle a dilaté son sein dans une telle mesure que tous les saints qui viennent des quatre coins du monde « sont portés par les anges dans le sein d’Abraham ». Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

Pourquoi Jacob a-t-il supplanté son frère ; pourquoi est-il né lisse et nu, alors que tous les deux ont été conçus, comme dit l’Apôtre, « d’un seul homme, d’Isaac notre Père ; pourquoi Ésaü est-il au contraire tout entier velu et hirsute et comme recouvert de la saleté du PÉCHÉ et de l’injustice, ce n’est pas mon intention d’expliquer ces privilèges de naissance. Car, si je veux creuser profond et découvrir les filets d’eau vive qui se cachent, les Philistins ne vont pas manquer de me chercher querelle, ils vont me susciter des disputes et des chicanes et se mettront à remplir mes puits de leur terre et de leur boue. Si ces Philistins me laissaient faire, moi aussi, je m’approcherais de mon Seigneur, de mon très patient Seigneur, qui dit : « Je ne repousse pas celui qui vient à moi » ; je m’approcherais, et, semblable à ses disciples qui lui demandaient : « Seigneur, qui a PÉCHÉ, lui ou ses parents, pour qu’il soit aveugle ? », je l’interrogerais de la sorte : Seigneur, qui a PÉCHÉ, Ésaü ou ses parents, pour qu’il soit né tout velu et hirsute et pour qu’il soit supplanté par son frère dans le sein de sa mère ? Mais si je fais mine d’interroger et de scruter là-dessus la parole divine, les Philistins ne manquent pas de s’en prendre à moi et de me chicaner. Aussi nous abandonnerons ce puits, nous l’appellerons « inimitié » et nous en creuserons un autre. Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Contemplez notre Isaac, celui « qui s’est offert en victime pour nous » : il vient dans la vallée de Gérare, dont le nom signifie « muraille » ou « barrière » ; il vient « renverser le mur de séparation, l’inimitié, dans sa chair » ; il vient enlever la barrière, c’est-à-dire le PÉCHÉ qui met une séparation entre nous et Dieu, cette barrière qui s’élève entre nous et les vertus célestes ; par là, « des deux peuples il n’en fait qu’un », et la brebis perdue, voici que « sur ses épaules » il la ramène jusqu’aux montagnes et la rend aux « quatre-vingt dix-neuf autres qui n’étaient pas perdues ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Vous voulez encore voir une autre description de cette image ? Eh bien, il y a le billet que Dieu écrit et il y a celui que nous écrivons, nous. Écoutez l’Apôtre : « Détruisant l’acte qui était écrit contre nous dans les décrets et nous était contraire, il l’a fait disparaître en le clouant à la croix. » Cet acte dont il parle était un « reçu » de nos PÉCHÉs. Car chacun de nous est débiteur de ses fautes et écrit le billet (de reconnaissance) de son PÉCHÉ. Au jugement de Dieu, que Daniel représente assis, il y a, dit-il, « des livres ouverts », pour contenir, sans doute, les PÉCHÉs des hommes. C’est nous qui les avons écrits contre nous avec nos fautes. Et cela trouve une illustration dans l’Évangile, quand il est raconté de l’économe d’iniquité qu’il dit à chaque débiteur : « Prends ton billet, assieds-toi et écris : quatre-vingts » et la suite. C’est bien à chacun, n’est-ce pas, qu’il est dit : « Prends ton billet ». D’où il ressort que notre billet est un billet de PÉCHÉ ; tandis que le billet de justice, c’est Dieu qui l’écrit. En ce sens l’Apôtre dit : « Vous êtes ma lettre écrite, non avec de l’encre, mais par : l’Esprit de Dieu vivant, non sur des tables de pierre, mais sur des tables de chair, sur vos coeurs. » Vous avez donc en vous le billet de Dieu et le billet du Saint-Esprit. Mais si vous péchez, vous signez contre vous l’acte écrit du PÉCHÉ. Remarquez , que lorsque vous êtes venus à la croix du Christ et à la grâce du baptême, votre écrit a été crucifié et a été effacé dans l’eau du baptême. N’écrivez pas à nouveau ce qui a été effacé, ne rétablissez pas ce qui a été supprimé : ne gardez en vous que le billet de Dieu, ne conservez en vous que l’écriture du Saint-Esprit. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Je ne pense pas que cette parole ait été dite dans le sens ordinaire. Supposons, par exemple, que Joseph eût pu être vaincu par la passion et qu’il eût PÉCHÉ avec la femme de son maître, je ne pense pas que les patriarches eussent annoncé à leur père Jacob : « Ton fils Joseph est vivant. » Car, après un tel forfait, assurément il n’aurait plus été vivant : « L’âme qui pèche, mourra. » Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTEJACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

Suzanne nous enseigne la même chose lorsqu’elle dit : « De tous côtés l’angoisse m’environne. Si je fais cela – c’est-à-dire, si je pèche – c’est la mort pour moi, et si je ne le fais pas, je n’échapperai pas de vos mains. » Vous voyez donc qu’elle aussi considère le PÉCHÉ comme une mort. Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTEJACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

La recommandation faite par Dieu au premier homme contient aussi le même enseignement : « Le jour où vous en mangerez, dit l’Écriture, vous mourrez ». Et aussitôt que l’homme eut enfreint le commandement, il mourut. Elle est morte, en effet, l’âme qui a PÉCHÉ, et le serpent est accusé de l’avoir trompée pour avoir dit : « Vous ne mourrez point. » Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTEJACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

– Mais voyons encore comment il faut entendre le texte : « Joseph posera ses mains sur tes yeux. » Sous le voile de cette phrase, je pense qu’il se cache beaucoup de mystères et de sens secrets qu’il n’est pas le moment d’aborder ni de poursuivre. Pourtant il ne sera pas mutile de dire que certains de nos prédécesseurs ont cru voir là une prophétie. Car il était de la tribu de Joseph, ce Jéroboam qui fit deux veaux d’or et voulut entraîner le peuple à les adorer : aussi Joseph, en mettant les mains sur les yeux d’Israël, lui boucha les yeux pour ainsi dire et l’aveugla pour qu’il ne vît pas son impiété. Sur quoi l’Écriture de dire : « Tout cela à cause de l’impiété de Jacob et à cause du PÉCHÉ de la maison d’Israël. Quelle est l’impiété de Jacob ? N’est-ce pas Samarie ? » Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTEJACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

– Si nous voulons interpréter spirituellement cette servitude des Égyptiens, nous reconnaissons qu’elle n’est pas autre chose que l’attachement aux vices charnels et la dépendance des démons. Ce n’est certes pas une nécessité venue du dehors qui contraint à cela, mais ce qui y mène c’est le relâchement de l’esprit, c’est le désir et la volupté charnelle auxquels l’esprit se soumet par laisser-aller. Celui, au contraire, qui se préoccupe de la liberté de son âme et qui entretient la noblesse de son esprit par des pensées célestes, celui-là fait partie des enfants d’Israël. Même opprimé par la violence pour un temps, il ne perd pas sa liberté pour toujours. – Au reste, parlant dans l’Évangile de la liberté et de la servitude, notre Sauveur s’exprime ainsi : « Quiconque commet le PÉCHÉ est esclave du PÉCHÉ », et encore : « Si vous demeurez en ma parole, vous connaîtrez la vérité et la vérité vous rendra libres. » Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.

On pourrait nous dire : comment se fait-il que ce soit Joseph qui ait mis le pays en possession de Pharaon, et que ce soit ce saint qui ait décrété pour Pharaon, selon ce que dit l’Écriture, cette servitude générale, qui n’est que la conséquence de l’état de PÉCHÉ, comme nous venons de l’expliquer ? – A quoi nous pouvons répondre que l’Écriture elle-même justifie la mesure prise par le saint, puisqu’elle dit que ce sont les Égyptiens qui ont vendu leur personne et leurs biens. La faute ne retombe donc pas sur celui qui gouverne, quand c’est l’état de ceux qui sont gouvernés qui commande les mesures à prendre. Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.

Il y a là, me semble-t-il, un reproche pour les Égyptiens. Car, quand il s’agit des Hébreux, on ne trouve pas facilement dans l’Écriture que « la faim les pressait ». Bien qu’il soit écrit que la famine s’appesantit sur le pays, il n’est cependant pas écrit que la faim pressa Jacob ou ses fils ; mais il est dit que la faim pressa les Égyptiens. Car la faim atteint les justes mais elle ne les presse pas; aussi s’en glorifient-ils, comme fait Paul que l’on voit rendre grâces de bon coeur au milieu d’épreuves de ce genre, quand il dit : « Dans la faim et la soif, dans le froid et la nudité. » Car ce qui est exercice de la vertu pour les justes est punition du PÉCHÉ pour les méchants. Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.