Isaac

Moïse est une de ces étoiles : il luit en nous, ses actes nous illuminent. De même Abraham, ISAAC, Jacob, Isaïe, Jérémie, Ezéchiel, David, Daniel et tous ceux dont « l’Écriture a rendu témoignage parce qu’ils ont mérité les complaisances de Dieu ». Car, de même qu’ « une étoile diffère en éclat d’une autre étoile », ainsi chaque saint répand à sa mesure sa lumière sur nous. Homélies sur la Genèse: I – LA CRÉATION Le premier jour.

Abimélech signifie : mon père est roi. Or il me semble qu’Abimélech représente les sages parmi les amis du siècle, adonnés à la philosophie, sans avoir encore entièrement ni pleinement atteint la règle de piété, sachant toutefois que Dieu est le père et le roi de tout, autrement dit qu’il a tout fait et qu’il gouverne tout. Sur ce plan de la philosophie morale, il est bien vrai que ces gens-là ont cultivé jusqu’à un certain point la pureté de coeur et qu’ils ont cherché généreusement, avec zèle, à entrer en communication de la vertu divine. Mais « Dieu n’a pas permis qu’ils la touchent ». Car ce n’était pas Abraham – quelque grand qu’il fût, il n’était qu’un serviteur, – mais le Christ qui était destiné à donner cette grâce aux Gentils. Aussi, malgré l’impatience d’Abraham de voir la parole qui lui avait été dite : « Toutes les nations seront bénies en toi », s’accomplir en lui et par lui, c’est en ISAAC que lui est faite la promesse, c’est-à-dire dans le Christ, selon ce que dit l’Apôtre : « Il n’a pas dit « et à ses descendants » comme s’il s’agissait de plusieurs, mais « et à ta descendance », comme ne parlant que d’un seul qui est le Christ. » Homélies sur la Genèse: VI – ABIMÉLECH ET SARA Le premier jour.

On vient de lire qu’Abraham engendra son fils ISAAC à l’âge de cent ans. « Et Sara dit : Qui annoncera à Abraham que Sara allaite un enfant ? » Alors « Abraham circoncit l’enfant le huitième jour ». Abraham ne célèbre pas la naissance de cet enfant, mais il célèbre le jour du sevrage, « et il fait un grand festin ». Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

ISAAC signifie rire ou joie. Qui peut donc engendrer un enfant pareil ? Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

Abraham se réjouit et « fait un grand festin le jour du sevrage de son fils ISAAC ». Puis viennent les jeux d’ISAAC avec Ismaël. Sara est mécontente que le fils de la servante joue avec celui de la femme libre ; elle s’imagine que le jeu est dangereux, et elle donne ce conseil à Abraham : « Chasse la servante et son fils. Car le fils de la servante ne doit pas hériter avec mon fils ISAAC. » Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

Je n’expliquerai pas maintenant comment comprendre tout cela. L’Apôtre l’a fait quand il a dit : « Dites-moi, vous qui lisez la Loi, n’entendez-vous pas la Loi ? car il est écrit qu’Abraham eut deux fils, l’un de la servante, l’autre de la femme libre. Mais le fils de la servante naquit selon la chair et celui de la femme libre en vertu de la promesse. Ces choses ont un sens allégorique. » Quoi donc, ISAAC ne serait pas né selon la chair ? Sara ne l’aurait pas enfanté ? Il n’aurait pas été circoncis ? En jouant avec Ismaël, il n’aurait pas joué dans la chair ? – Voilà précisément ce qu’il y a d’admirable dans le sens de l’Apôtre : pour lui, ce qui est allégorique, c’est bien ce qui s’est passé, à n’en pas douter, selon la chair. Par là nous pourrons apprendre comment traiter les autres passages, spécialement ceux où le récit historique ne présente apparemment que des choses contraires à la loi divine. Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

Mais vous, si vous portez en vous « le fruit de l’Esprit qui est la joie, la charité, la paix, la patience », vous pouvez être ISAAC, qui n’est pas né charnellement, mais est né en vertu de la promesse, -et vous êtes des fils de la femme libre, à condition toutefois que vous puissiez dire avec Paul : « Si nous marchons dans la chair, nous ne combattons pas selon la chair (car les armes avec lesquelles nous combattons ne sont pas charnelles, mais elles sont puissantes devant Dieu pour renverser des forteresses). Nous renversons les raisonnements et toute hauteur qui s’élève contre la science de Dieu ». Si vous pouvez être ceux à qui s’applique cette parole de l’Apôtre : « pour vous, vous ne vivez point dans la chair, mais dans l’Esprit, si du moins l’Esprit de Dieu habite en vous », à cette condition vous n’êtes pas nés selon la chair, mais selon l’esprit en vertu de la promesse, et vous êtes les héritiers des promesses, selon ce qui est dit : « héritiers de Dieu et cohéritiers du Christ. » Vous ne serez pas héritiers de celui qui est né selon la chair mais cohéritiers du Christ, car « si nous avons connu le Christ selon la chair, à présent, nous ne le connaissons plus ainsi ». Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

– Cependant, à s’en tenir à ce qui est écrit, je ne vois point ce qui a poussé Sara à réclamer l’expulsion du fils de la servante. Celui-ci jouait avec son fils ISAAC. Quel mal ou quel danger y avait-il ? On dirait qu’à cette époque déjà il ne pouvait pas être admis qu’un fils de servante jouât avec un fils de femme libre. Je m’étonne également que l’Apôtre ait déclaré que ce jeu était une persécution, quand il a dit : « Mais de même qu’alors celui qui était né selon la chair persécutait celui qui était né selon l’esprit, ainsi en est-il encore maintenant », – puisqu’aussi bien il n’est mentionné aucune persécution d’Ismaël contre ISAAC, sauf cet unique jeu d’enfance. Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

Précédemment, au cours d’une explication spirituelle, nous avons dit que Sara représentait la vertu. Par conséquent, si la chair, dont Ismaël, qui est né selon la chair, tient le rôle, enjôle l’esprit, qui est ISAAC, et l’entraîne par de séduisantes tromperies, si elle l’attire par les plaisirs, si elle l’affaiblit par la volupté, il est bien normal qu’un pareil jeu de la chair avec l’esprit porte surtout atteinte à Sara, c’est-à-dire à la vertu, et que Paul traite semblables caresses de violente persécution. Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

– Voyons maintenant ce que fait Abraham, une fois que Sara fut mécontente. Il renvoie la servante et son fils, tout en lui donnant une outre d’eau. C’est que la mère ne possède pas de puits d’eau vive et l’enfant ne peut pas tirer l’eau du puits. ISAAC, lui, a des puits, pour lesquels il soutient des combats contre les Philistins, mais Ismaël boit l’eau de l’outre, et cette outre, comme c’est naturel, s’épuise. Aussi a-t-il soif, saris toutefois trouver de puits. Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

L’homme dont il est question s’appelait d’abord Abram ; et nulle part nous ne lisons que Dieu l’ait appelé de ce nom ou qu’il lui ait dit : Abram, Abram ; car Dieu ne pouvait l’appeler du nom qu’il allait lui ôter. Il l’appelle du nom qu’il lui a donné, et non content de l’appeler une fois de ce nom, il le répète. Lorsqu’Abraham eut répondu : « me voici », il lui dit : « Prends ISAAC, le fils très cher que tu aimes, et tu me l’offriras. Va sur un lieu élevé, et, là, tu me l’offriras en holocauste sur une montagne que je te montrerai. » Dieu lui-même explique pourquoi il lui a donné un nom et l’a appelé Abraham : « parce que je t’ai établi le père d’une multitude de peuples. » Dieu lui fit cette promesse à l’époque où il avait comme fils Ismaël, mais il lui assura que la promesse se réaliserait dans un fils qui naîtrait de Sara. Il avait donc stimulé en lui l’amour paternel, non seulement en lui accordant une postérité, mais en lui faisant espérer l’accomplissement d’une promesse. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Qu’en dis-tu, Abraham ? Quelles sont les pensées qui s’agitent dans ton coeur ? La voix de Dieu s’est fait entendre pour secouer et éprouver ta foi. Qu’en dis-tu ? Qu’en penses-tu ? Est-ce que tu hésites ? Est-ce que tu rumines et calcules ainsi dans ton coeur : « Si c’est en ISAAC que la promesse m’a été faite et que je l’offre en holocauste, je n’ai plus de promesse à attendre ? «N’est-ce pas plutôt cet autre raisonnement que tu tiens, en te disant que celui qui t’a fait la promesse ne peut mentir et que, quoi qu’il arrive, la promesse demeurera ? Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

L’Apôtre nous a donc livré les pensées de cet homme de foi : car ce fut alors, à propos d’ISAAC, la première fois que se manifesta la foi en la résurrection. Abraham espérait qu’ISAAC ressusciterait ; il croyait que se réaliserait ce qui n’était pas encore accompli. Comment donc peuvent-ils être « enfants d’Abraham », ceux qui ne croient point à l’accomplissement dans le Christ de ce qu’Abraham croyait seulement en espérance dans ISAAC ? J’ajouterai, plus clairement encore ; Abraham savait qu’il figurait d’avance l’image de la vérité à venir, il savait que le Christ naîtrait de sa descendance pour être offert en victime, véritable cette fois, du monde entier et ressusciter d’entre les morts. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

« Prends donc, dit-il, ISAAC, ton fils très cher, celui que tu aimes. » Passe encore, Seigneur, que vous parliez d’un fils à son père ; mais que vous l’appeliez « très cher », quand vous lui enjoignez de l’immoler ! Ah ! cela suffise au supplice du père ! Mais vous ajoutez encore : « Celui que tu aimes. » Et c’est là un supplice trois fois plus grand pour le père. Pourquoi faut-il que vous rappeliez encore son nom d’ISAAC ? Abraham ne savait-il donc pas que son fils, son fils très cher, son fils qu’il aimait, s’appelait ISAAC ? C’est pour qu’Abraham se souvienne que vous lui aviez dit : « C’est en ISAAC que résidera la postérité qui portera ton nom, et c’est en ISAAC que se réaliseront pour toi les promesses ». Si le nom est mentionné, c’est pour qu’il lui vienne à la pensée de se défier des promesses qui furent faites en ce nom. Bref, tout cela, parce que Dieu éprouvait Abraham. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

– « Abraham se leva donc de bon matin, sella son ânesse et fendit le bois de l’holocauste. Il emmena son fils ISAAC et deux serviteurs, et parvint à l’endroit que Dieu lui avait fixé, le troisième jour. » Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

– Ensuite, dit l’Écriture, « Abraham prit le bois de l’holocauste, le mit sur son fils ISAAC, prit du feu dans la main, et le couteau, et ils s’en allèrent ensemble ». Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Si ISAAC porte lui-même le bois de l’holocauste, c’est que cela est une figure du Christ qui « porta lui-même sa croix », bien que, toutefois, porter le bois de l’holocauste soit l’office du prêtre : mais le Christ est à la fois la victime et le prêtre. Le mot qui suit : « Et ils s’en allèrent tous deux ensemble », se rapporte au même mystère. Tandis, en effet, qu’Abraham, s’apprêtant à sacrifier, porte le feu et le couteau, ISAAC ne marche pas derrière lui, mais avec lui, montrant par là qu’il s’acquitte lui aussi, pareillement, de la fonction sacerdotale. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Quelle est la suite ? « ISAAC, continue l’Écriture, dit à son Père : « Père ! » – Voilà bien, à ce moment, dans les paroles du fils, la voix de la tentation. Imaginez-vous à quel point cette voix du fils qui va être immolé peut bouleverser les entrailles paternelles ? Aussi, malgré l’inflexibilité de sa foi, Abraham répond à son tour par un mot d’affection : « Qu’y a-t-il, mon fils ? » Et ISAAC de dire : « Voici le feu et le bois, mais où est la brebis pour l’holocauste ? » A quoi Abraham répondit : « La brebis pour l’holocauste, Dieu s’en chargera, mon fils. » Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Quand Moïse parvient à l’endroit que Dieu lui a montré, il n’a pas la permission de monter, mais on lui dit d’abord : « Détache la courroie des sandales à tes pieds. » Pour Abraham et ISAAC, rien de pareil : ils montent sans quitter leurs chaussures. La raison en est sans doute que Moïse, tout « grand » qu’il était, venait d’Egypte et avait des liens de mortalité noués à ses pieds. Chez Abraham et ISAAC, pas de ces liens : aussi arrivent-ils au lieu fixé. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Vous êtes ici, dans l’Église de Dieu, un grand nombre de pères à m’écouter. Voyons il y en a-t-il qui, au simple récit de cette histoire, aient acquis assez de fermeté et assez de force d’âme pour se proposer, au cas où la mort commune et inévitable leur ferait perdre un fils, ce fils fut-il unique et tendrement aimé, pour se proposer Abraham en exemple et se mettre sa générosité devant les veux ? On ne vous demande pas, il est vrai, le geste héroïque d’attacher vous-même votre enfant sur le bûcher, de le serrer, de préparer le glaive, d’écorcher votre fils unique. On ne réclame pas de vous tous ces offices. Du moins, ayez assez de résolution et de fermeté d’esprit pour offrir joyeusement, sans chanceler dans la foi, votre fils à Dieu. Soyez le prêtre de la vie de votre fils : un prêtre qui immole à Dieu ne doit pas pleurer. Voulez-vous être sûrs qu’on demande bien cela de vous ? Écoutez le Seigneur dans l’Évangile :« Si vous étiez les enfants d’Abraham, vous feriez les oeuvres d’Abraham. » Eh bien ! voilà une oeuvre d’Abraham. Faites donc les oeuvres qu’Abraham a faîtes, et sans tristesse, « car Dieu aime celui qui donne avec joie ». Et si vous êtes, pour Dieu, autant que lui disponibles, on vous dira à vous aussi : « Monte sur un endroit élevé, sûr la montagne que je te montrerai ; et là, offre-moi ton fils. » « Offre-moi ton fils », non pas dans les profondeurs de la terre ni dans une « vallée de larmes », mais sur les sommets de montagnes élevées. Montrez que votre foi en Dieu est plus forte que vos affections charnelles. Car, au rapport de l’Écriture, tout en aimant son fils ISAAC, Abraham préféra l’amour de Dieu à l’amour de la chair ; ce n’est pas dans les entrailles de la chair qu’il aima, mais « dans les entrailles du Christ », c’est-à-dire dans les entrailles du Verbe de Dieu, de la vérité et de la sagesse. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Nous avons dit plus haut, je crois, qu’ISAAC figurait le Christ ; néanmoins, ici, c’est le bélier qui semble figurer le Christ. Il est intéressant de savoir comment l’une et l’autre figure, ISAAC qui n’est point égorgé et le bélier qui l’est, conviennent également au Christ. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

Le Christ est le « Verbe de Dieu », mais « le Verbe s’est fait chair ». Par conséquent, dans le Christ, il est une chose qui vient d’en haut et une autre qui vient de la nature humaine et du sein virginal. Or, le Christ souffre, mais c’est dans sa chair ; il subit la mort, mais c’est sa chair qui la subit, dont le bélier est ici la figure. Comme le disait Jean : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde. » Le Verbe au contraire, c’est-à-dire le Christ selon l’esprit, dont ISAAC est l’image, est demeuré « dans l’incorruptibilité ». C’est pourquoi il est à la fois victime et grand prêtre. Car, selon l’esprit, il offre la victime à son père, et selon la chair, lui-même est offert sur l’autel de la croix. Il est également écrit de lui : « Voici l’Agneau de Dieu, voici celui qui ôte les péchés du monde », et : « Tu es prêtre pour l’éternité selon l’ordre de Melchisédech. » Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

A qui sait entendre, la voie de l’intelligence spirituelle s’ouvre tout naturellement. Car tous ces actes aboutissent à la vision. Aussi est-il dit que « le Seigneur voit ». Mais la vision que le Seigneur voit est spirituelle, pour que vous aussi vous considériez spirituellement toutes ces choses de l’Écriture. Pas plus qu’il n’y a en Dieu quoi que ce soit de corporel, vous ne devez rien trouver de corporel à tout cela, mais c’est en esprit que vous devez engendrer, vous aussi, votre fils ISAAC, lorsque vous vous mettrez à porter « le fruit de l’Esprit, la joie et la paix ». Ce fils, vous ne l’engendrerez en fin de compte – à l’instar de ce qui est écrit de Sara, qu’elle eut ISAAC alors que ses possibilités de femme étaient inertes – que si disparaît également de votre âme toute réaction de femme, que s’il n’y a plus rien, dans votre âme, de féminin ni d’efféminé, que si, tout au contraire, vous vous comportez virilement, si virilement vous « ceignez vos reins », si vous avez la poitrine protégée par «la cuirasse de justice » et si vous êtes munis du « casque du salut » et du « glaive de l’esprit ». Si donc en votre âme les réactions féminines cessent de se produire, avec la vertu et la sagesse pour épouse, vous engendrez comme fils la joie et l’allégresse. C’est la joie que vous engendrez quand « vous ne voyez qu’un sujet de joie dans les épreuves de toute sorte qui tombent sur vous », et que vous offrez cette joie à Dieu en sacrifice. Homélies sur la Genèse: VIII – LE SACRIFICE D’ABRAHAM Le premier jour.

N’y a-t-il que là où la seconde ébauche soit plus ferme que la première ? En bien des endroits, vous trouverez l’esquisse de semblables mystères. Moïse brisa et rejeta les premières tables de la Loi qui étaient selon la lettre : il reçut une seconde Loi qui est selon l’esprit, et la seconde est plus ferme que la première. Moïse encore, après avoir renfermé toute la Loi en quatre livres, écrivit le Deutéronome, qu’on appelle la seconde Loi. Ismaël est premier, et ISAAC second ; mais c’est encore dans le second que réside la supériorité. Ce qui a lieu aussi pour Ésaü et Jacob, pour Éphraïm et Manassé, et vous le trouverez encore signifié dans mille autres exemples semblables. Homélies sur la Genèse: IX – SECONDES PROMESSES FAITES A ABRAHAM Le premier jour.

– « ISAAC grandissait », dit l’Écriture, et il se fortifiait ; c’est-à-dire que la « joie » grandissait pour Abraham, à qui n’importaient pas « les choses visibles, mais les invisibles ». Abraham ne tirait pas sa joie des choses présentes, ni des richesses du monde, ni des événements du siècle. Voulez-vous savoir pourquoi Abraham était joyeux ? Écoutez ce que le Seigneur dit aux Juifs : « Abraham votre père a désiré voir mon jour, il l’a vu et il s’est réjoui. » La vision du jour du Christ et l’espérance qu’elle contenait comblaient de joie Abraham et faisaient donc grandir ISAAC. Plût au ciel que vous deveniez d’autres ISAAC et que vous soyez la joie de votre Mère l’Église ! Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

Chaque jour, Rébecca allait aux puits ; chaque jour, elle puisait de l’eau. C’est à cela qu’elle dut de rencontrer le serviteur d’Abraham et d’épouser ISAAC. Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

Ainsi faisait sainte Rébecca ; et elle n’aurait pu épouser le grand patriarche ISAAC, « né en vertu de la promesse », sans avoir puisé de l’eau, – sans en avoir puisé une quantité telle qu’elle pût donner à boire non seulement à ceux de sa maison, mais encore au serviteur d’Abraham, – et non seulement donner à boire au serviteur d’Abraham, mais abreuver encore ses chameaux «jusqu’à ce qu’ils cessent de boire », dit l’Écriture, – tant était abondante l’eau que Rébecca avait tirée du puits. Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

Venez donc avec nous pendant qu’il est encore temps, allons boire « au puits de vision » où demeure ISAAC et où il entreprend de travailler. Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

« Rébecca s’en va donc à l’eau le soir. » Tout à l’heure nous avons déjà parlé du soir. Mais remarquez la prudence du serviteur : il ne veut amener comme épouse à son maître ISAAC qu’une vierge parée et qui a beau visage. Il ne lui suffit pas que ce soit une vierge, il faut aussi qu’aucun homme ne l’ait connue et qu’il la trouve en train de puiser de l’eau, car il ne veut pas en fiancer une autre à son maître. Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

Les oreilles de Rébecca n’auraient donc pas trouvé leur beauté si le serviteur d’Abraham n’était venu les embellir ; et ses mains ne reçoivent d’autres parures que celles qu’a envoyées ISAAC. Car elle veut recevoir dans ses oreilles des paroles d’or et tenir dans ses mains des actions toutes d’or. Mais elle n’aurait pu ni recevoir ni mériter tout cela, si elle n’était venue auparavant puiser de l’eau aux puits. Vous donc, qui ne voulez pas venir près des eaux, qui ne voulez pas recevoir dans les oreilles les paroles d’or des Prophètes, comment pourrez-vous porter la parure de la doctrine, la parure des oeuvres, la parure de la vie ? Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

Donc Rébecca, en suivant le serviteur, arrive chez ISAAC, – comme l’Église, en suivant la parole inspirée, arrive au Christ. Et où le trouve-t-elle ? « Près du puits du serment, dit l’Écriture, alors qu’il se promenait. » Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

Ainsi, en aucun cas, on ne s’éloigne des puits ; en aucun cas, on ne cesse de puiser de l’eau. C’est près d’un puits que l’on trouve Rébecca. C’est près d’un puits qu’elle, à son tour, trouve ISAAC. C’est là qu’elle l’aperçoit pour la première fois, c’est là qu’elle « saute de son chameau », c’est là qu’elle voit ISAAC que lui désigne le serviteur. Peut-être pensez-vous que l’Écriture ne s’en tient qu’à cela sur les puits ? Mais c’est à un puits aussi que vient Jacob et qu’il trouve Rachel ; c’est là que Rachel lui paraît « belle de taille et belle de visage ». C’est encore près d’un puits que Moïse trouve Séphora, fille de Raguel. Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

Quant à cette union de l’âme avec le Verbe, il est certain qu’elle ne peut se réaliser que par l’étude des Livres Saints, qui sont des puits, selon leur appellation figurée. Quiconque vient à ces puits et y puise de l’eau, c’est-à-dire quiconque, méditant l’Écriture, en approfondit le sens, aura des noces dignes de Dieu ; car son âme est unie avec Dieu. Celui-là descend aussi de son chameau, c’est-à-dire qu’il se défait de ses vices, rejette ses instincts déraisonnables, et s’unit à ISAAC ; car il convient qu’ISAAC s’avance de « vertu en vertu ». Le fils de la « vertu » qui est Sara se lie et s’unit maintenant à la « patience » qui est Rébecca ; car c’est en cela que consiste le passage « de la vertu à la vertu » et « de la foi à la foi ». Homélies sur la Genèse: X – RÉBECCA Le premier jour.

Parlant d’Abraham et de Sara, il dit quelque part : « Sans faiblir dans sa foi, il ne considéra pas que son corps était déjà éteint, puisqu’il avait près de cent ans, ni que le sein de Sara était épuisé. » Cet homme dont l’Apôtre dit qu’il avait le corps éteint à cent ans et qu’il engendra ISAAC plutôt par la puissance de la foi que par la fécondité du corps, voici que l’Écriture rapporte maintenant qu’il prit une femme du nom de Céthura, qu’il eut d’elle plusieurs enfants, et cela vraisemblablement à l’âge d’environ cent trente-sept ans. Car Sara, son épouse, était, dit l’Écriture, de dix ans plus jeune que lui, et elle mourut à cent vingt-sept ans ; ce qui indique qu’Abraham avait plus de cent trente-sept ans lorsqu’il épousa Céthura. Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

– « Après la mort d’Abraham, dit l’Écriture, Dieu bénit son fils ISAAC ; et ISAAC habitait près du puits de vision. » Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

Mais voyons maintenant com-ment, après la mort d’Abraham, « Dieu bénit son fils ISAAC » et quelle est cette bénédiction. Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

« Le Seigneur bénit ISAAC, dit l’Écriture, et il habitait près du puits de vision. » L’essentiel de la bénédiction du Seigneur sur ISAAC était qu’il habitât « près du puits de vision ». Précieuse bénédiction, à la vérité, pour qui sait comprendre ! Puisse le Seigneur me la donner à moi aussi, pour que je mérite d’habiter « près du puits de vision » ! Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

Mais examinons de plus près quelle est cette extraordinaire bénédiction qu’ISAAC mérita de recevoir du Seigneur pour « habiter près du puits de vision ». Tandis que nous, quand pourrons-nous seulement mériter de ne faire que passer près du puits de vision ? ISAAC a mérité de demeurer en état de vision, d’y habiter ; nous, c’est à peine si, illuminés par la miséricorde de Dieu, nous pouvons comprendre ou entrevoir des bribes de chaque vision. Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

La lecture présente nous rapporte qu’ « ISAAC pria le Seigneur pour Rébecca son épouse, parce qu’elle était stérile ; le Seigneur l’exauça et elle conçut. Et ses enfants se heurtaient dans son sein ». Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Ainsi, dans notre texte, l’Écriture dit que Rébecca était stérile, mais « ISAAC pria pour elle le Seigneur qui l’exauça, et elle conçut. Et ses enfants se heurtaient dans son sein », dit l’Écriture. Qu’a-t-elle donc conçu, celle qui était stérile ? Ses fils avant de naître se heurtent, et celle qui avait renoncé à toute descendance porte dans son sein des peuples et des nations. Car il est dit : « Rébecca s’en alla interroger le Seigneur, et le Seigneur lui dit : Tu as deux nations dans ton sein, et deux peuples se sépareront au sortir de tes entrailles. » Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

– Plus loin l’Écriture dit : « ISAAC sema de l’orge et recueillit le centuple. Le Seigneur le bénit, et cet homme devint grand et il alla s’accroissant de plus en plus, jusqu’à devenir très grand. » Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Pourquoi ISAAC a-t-il semé de l’orge et non du froment ? Pourquoi est-il béni pour avoir semé de l’orge ? Pourquoi s’enrichit-il jusqu’à devenir très riche ? – C’est qu’il n’était évidemment pas encore riche jusque-là ; mais lorsqu’ « il eut semé de l’orge et récolté le centuple », alors il devint « très riche ». Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

L’orge est d’ordinaire la nourriture des bêtes ou des esclaves à la campagne. Elle présente un aspect assez rugueux qui donne l’impression, à celui qui la touche, de piquer avec des espèces de pointes. Or, ISAAC, c’est la parole divine, qui sème l’orge dans la loi, et dans les Evangiles le froment. Il prépare le froment pour les parfaits et les spirituels, et l’orge pour les commençants et les « animaux », car il est écrit : « Seigneur, vous sauverez les hommes et les bêtes ensemble. » Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

ISAAC, qui est la parole de la loi, sème donc de l’orge, et, bien que ce soit de l’orge, il récolte « cent pour un ». Car, dans la loi aussi, vous trouvez des martyrs qui récoltent « cent pour un ». Mais notre Seigneur, lui qui est l’ISAAC des Evangiles, parlait aux Apôtres de perfection, tandis qu’il disait aux foules des choses faciles et ordinaires. Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Mais l’Écriture dit ensuite : « Le Seigneur bénit ISAAC et il devint très grand. » Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

ISAAC était petit dans la loi, mais, avec le temps, il devint grand. Avec le temps, il devient grand parmi les prophètes. Mais tant qu’il reste uniquement dans la loi, il n’est pas encore grand, car la loi est couverte d’un voile ; il ne fait que grandir parmi les prophètes. Mais lorsqu’il en arrive à rejeter le voile, alors il est « très grand ». Quand la lettre de la loi en arrivera à être éliminée, comme la paille de son orge, et qu’il apparaîtra que « la loi est spirituelle », c’est alors qu’ISAAC deviendra grand et même « tout à fait grand ». Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Lorsqu’il eut creusé un premier puits, «les Philistins lui portèrent envie ». Mais il ne se laissa pas intimider par leur jalousie et ne plia pas devant l’envie : « Il creusa de nouveau les puits qu’avaient creusés les serviteurs d’Abraham son père et qu’avaient obstrués les Philis-tins après la mort d’Abraham son père. Et il leur donna les mêmes noms que son père leur, avait donnés. » Ainsi creusa-t-il les puits que son père avait creusés et que les Philistins, par malveillance, avaient comblés de terre. Il en creusa aussi de nouveaux dans la vallée de Gérare ; pas lui toutefois, mais ses serviteurs : « Et il trouva là un puits d’eau vive. Mais les bergers de Gérare se querellèrent avec les bergers d’ISAAC en disant que l’eau était à eux. Et il nomma le puits : Injustice, car ils avaient agi injustement envers lui. » Mais ISAAC s’éloigne, échappant à leur méchanceté. « Et il creusa un autre puits au sujet duquel il y eut encore une querelle. Et il le nomma : Inimitié. Et il s’éloigna. Et il creusa encore un autre puits au sujet duquel il n’y eut pas de querelle. Il le nomma Abondance, car maintenant, dit-il, Dieu nous a mis au large et nous a fait croître dans le pays. » Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

– Il y a donc les puits que les serviteurs d’Abraham ont creusés, mais les Philistins les ont comblés de terre. C’est eux qu’ISAAC entreprend d’abord de déblayer. Les Philistins détestent les eaux et aiment la terre. ISAAC aime les eaux; il recherche les puits, déblaye les anciens, en ouvre de nouveaux. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Contemplez notre ISAAC, celui « qui s’est offert en victime pour nous » : il vient dans la vallée de Gérare, dont le nom signifie « muraille » ou « barrière » ; il vient « renverser le mur de séparation, l’inimitié, dans sa chair » ; il vient enlever la barrière, c’est-à-dire le péché qui met une séparation entre nous et Dieu, cette barrière qui s’élève entre nous et les vertus célestes ; par là, « des deux peuples il n’en fait qu’un », et la brebis perdue, voici que « sur ses épaules » il la ramène jusqu’aux montagnes et la rend aux « quatre-vingt dix-neuf autres qui n’étaient pas perdues ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Notre Sauveur, cet ISAAC, une fois dans cette vallée de Gérare, veut donc avant tout creuser les puits qu’avaient creusés les serviteurs de son Père ; autrement dit, il veut renouveler les puits de la loi et des prophètes, obstrués par les Philistins. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Les serviteurs d’ISAAC, ce sont les Apôtres de notre Seigneur. « Un jour de Sabbat qu’ils passaient au travers des moissons, ils arrachaient des épis et, les froissant dans leurs mains, les mangeaient. » Là-dessus, réflexion de ceux qui avaient obstrué les puits de son Père : « Voici que tes disciples font ce qui n’est pas permis le jour du sabbat. » Mais lui, essayant de dégager leur esprit enlisé, leur dit : « N’avez-vous pas lu ce que fit David quand il eut faim, lui et ses compagnons; comment il entra chez le grand-prêtre Abiathar et mangea, lui et ses serviteurs, les pains de proposition qu’il n’était permis de manger qu’aux seuls prêtres ? » – Et il ajouta : « Si vous compreniez cette parole : Je veux la miséricorde et non le sacrifice, vous n’auriez jamais con-damné des innocents ». – Mais eux, à cela, que repartent-ils ? Ils s’en prennent à ses serviteurs et disent : « Cet homme n’est pas envoyé de Dieu, puisqu’il n’observe pas le sabbat. » Telle est donc la façon dont ISAAC recreusa les puits « qu’avaient creusés les serviteurs de son Père ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Aussi lorsque (notre) ISAAC voulut leur rendre leur pureté et montrer que tout ce que « la loi et les prophètes » avaient dit « était dit de lui-même », nos Philistins lui cherchèrent querelle. Mais il s’éloigne. Il ne peut rester avec ceux qui, au lieu d’eau dans leurs puits, veulent de la terre. Il leur dit : « Voici que votre maison vous sera laissée solitaire. » Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Alors ISAAC, ou plutôt ses serviteurs creusent de nouveaux puits. Serviteurs d’ISAAC, Matthieu, Marc, Luc et Jean ; serviteurs, Pierre, Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

– Après cela, ISAAC creusa un troisième puits, « et il nomma ce lieu : Abondance, disant : Maintenant, le Seigneur nous a mis au large et nous a fait croître dans le pays ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Vraiment, ISAAC a été mis au large et son nom a grandi sur toute la terre quand il nous a remplis de la connaissance de la Trinité. Car autrefois « Dieu n’était connu qu’en Judée et c’était en Israël seulement que l’on invoquait son grand nom », tandis que maintenant « leur son parcourt toute la terre et leurs accents vont jusqu’aux extrémités du monde ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Remarquez bien que chacune de nos âmes contient en quelque sorte un puits d’eau vive, il y a en elle un certain sens céleste, une image de Dieu enfouie ; c’est ce puits que les Philistins, c’est-à-dire les puissances adverses, ont obstrué de terre. De quelle terre ? Des comportements charnels (carnalibus sensibus), des pensées terrestres, et c’est pourquoi « nous avons porté l’image de l’homme terrestre ». C’est quand nous portions cette image de l’homme terrestre que les Philistins obstruèrent nos puits de terre. Mais maintenant qu’est venu notre ISAAC, accueillons sa venue et creusons nos puits ; rejetons-en la terre, purifions-les de toute ordure, de toute pensée fangeuse et terrestre : nous trouverons en eux l’eau vive, cette eau dont le Seigneur dit : « Celui qui croit en moi, des fleuves d’eau vive sortiront de sa poitrine ». Et remarquez la libéralité du Seigneur ; ce sont des puits que les Philistins ont comblés et de maigres filets d’eau qu’ils nous ont disputés ; à leur place, il nous est rendu des sources et des fleuves. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

– Si vous, qui m’écoutez aujourd’hui, vous recueillez fidèlement ce que vous entendez, ISAAC travaille aussi en vous et purifie vos coeurs des comportements terrestres. Sachant que de si profonds mystères sont cachés dans les divines Écritures, vous progressez en discernement, vous progressez en comportements spirituels. Vous deviendrez docteurs à votre tour, et il émanera de vous « des fleuves d’eau vive ». Car il est là, le Verbe de Dieu, et son opération actuelle est d’écarter la terre de votre âme à chacun, pour faire jaillir votre source. Cette source est en vous et ne vient pas du dehors, comme « le royaume de Dieu qui est en vous ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Mais revenons à ISAAC et creusons avec lui des puits d’eau vive. Les Philistins peuvent susciter des oppositions et des querelles, n’en persévérons pas moins avec ISAAC à creuser des puits, jusqu’à ce qu’il nous soit dit : « Bois de l’eau de tes puits et de tes sources ». Creusons au point que les eaux du puits surabondent sur « nos places publiques », creusons au point d’arriver à une science des Écritures suffisante non seulement pour nous, mais pour enseigner les autres et les instruire, creusons pour que boivent les hommes, creusons pour que boivent aussi les troupeaux. Écoutez, sages, écoutez, simples : « Le docteur de l’Église est débiteur envers les savants comme envers les ignorants » ; il doit abreuver les hommes et il doit abreuver les troupeaux, car le Prophète a dit : « Seigneur, tu sauveras hommes et bêtes ». – Pour cela, daigne le Seigneur Jésus lui-même, notre Sauveur, nous illuminer et purifier nos coeurs, « Lui à qui appartiennent la gloire et la puissance dans les siècles des siècles. Ainsi soit-il ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Je me souviens, par exemple, avoir expliqué dans les instructions précédentes que, lors de son offrande en holocauste, ISAAC était le type du Christ, lequel néanmoins était aussi représenté par le bélier. Je vais plus loin et je dis que c’est encore le Christ qui est représenté dans l’ange qui parla à Abraham et qui lui dit : « Ne porte pas ta main sur l’enfant », car il lui dit une seconde fois : «Parce que tu as accompli ma parole, je te bénirai ». Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

A l’exemple du Seigneur qui, selon les lieux et les temps, prend des formes appropriées à toutes les circonstances, il faut croire que les saints, qui en étaient le type, se sont adaptés aux temps, aux lieux et aux circonstances, pour en figurer les mystères. C’est ce que nous voyons maintenant se vérifier en ISAAC, au sujet de qui on vient de nous faire lecture : « Il monta ensuite, dit l’Écriture, au puits du serment, et le Seigneur lui apparut cette nuit-là et lui dit : Je suis le Dieu d’Abraham ton père, ne crains pas car je suis avec toi ; je te bénirai, et je multiplierai ta race à cause d’Abraham ton père. » Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

L’Apôtre Paul nous a indiqué deux figures en ISAAC : la première est celle où il écrit qu’Ismaël, fils d’Agar, représente le peuple selon la chair, et ISAAC le peuple selon la foi ; l’autre est celle où il écrit : « Il n’a pas dit : et à tes descendants, comme s’il s’agissait de plusieurs, mais : à ta descendance, comme ne parlant que d’un seul qui est le Christ ». ISAAC est donc la figure à la fois du peuple et du Christ. Or il est bien certain que le Christ, comme Verbe (Parole) de Dieu, a parlé non seulement dans les Évangiles, mais aussi dans la Loi et dans les Prophètes. Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

Par conséquent ISAAC, maintenant, représente le Verbe se manifestant dans la Loi ou les Prophètes. Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

– « ISAAC monta donc au puits du serment et le Seigneur lui apparut. » Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

« ISAAC éleva un autel à cet endroit, il invoqua le nom du Seigneur, et il planta là sa tente. Et les serviteurs d’ISAAC creusèrent un puits à cet endroit. » Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

Dans la Loi, ISAAC élève un autel et plante sa tente. Tandis que dans les Évangiles, ce n’est pas une tente qu’il plante, mais une maison qu’il bâtit et dont il pose les fondements. Écoutez la Sagesse parlant de l’Église : « La Sagesse s’est bâti une maison et elle a placé à la base sept colonnes ». Écoutez aussi Paul sur le même sujet : « Personne ne peut poser d’autre fondement que celui qui a été posé, savoir le Christ Jésus. » Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

Là encore, ISAAC creuse un puits ; on ne le voit jamais cesser de creuser des puits. Il creuse jusqu’à ce que jaillisse « la source d’eau vive » et que « le courant du fleuve réjouisse la cité de Dieu ». Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

– Mais Abimélech, cet homme qui, jadis, avait rendu hommage à Abraham, arrive maintenant de Gérare avec ses amis auprès d’ISAAC : « et ISAAC leur dit : Pourquoi êtes-vous venus vers moi, vous qui me haïssez et qui m’avez renvoyé de chez vous ? A quoi ils répondirent : Nous avons vu clairement que le Seigneur est avec toi et nous avons dit : Qu’il y ait un serment entre nous et toi, et faisons une alliance avec toi pour que tu ne nous fasses pas de mal, etc… » Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

Cet Abimélech, à ce que je vois, n’est pas toujours en paix avec ISAAC, mais tantôt il est en désaccord et tantôt il demande la paix. Si vous vous le rappelez, nous disions de lui, dans les précédentes homélies, qu’il tient le rôle, parmi les partisans du siècle, de ces sages qui, par l’étude de la philosophie, sont arrivés à la connaissance de beaucoup de vérités. Par là vous pouvez comprendre comment, avec ISAAC qui est la figure du Verbe de Dieu contenu dans la Loi, Abimélech ne peut être ni toujours en désaccord ni toujours en paix. Car si la philosophie n’est pas en opposition en tout avec la Loi de Dieu, en tout non plus elle n’est pas en accord avec elle. Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

C’est pourquoi Abimélech, dans cette figure, est représenté tantôt en paix avec ISAAC et tantôt en désaccord avec lui. Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

« ISAAC leur fit, dit l’Écriture, un grand festin, et ils mangèrent et ils burent ». Car il est bien certain que le ministre de la parole « se doit aux savants et aux ignorants ». Et parce que c’est à des savants qu’il offre le festin, l’Écriture dit qu’il leur fait non pas un petit, mais « un grand festin ». Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

Ils étaient donc tellement loin de mériter un grand festin, les Corinthiens, que le prédicateur de la parole de Dieu ne put même pas faire chez eux le plus petit repas. Mais au contraire, pour ceux qui savent écouter parfaitement, pour ceux qui apportent à écouter la parole de Dieu un esprit éveillé et vigoureux, il y a « un grand festin ». ISAAC mange avec eux et, loin de se contenter de manger, il se lève et leur promet avec serment la paix à venir. Homélies sur la Genèse: XIV – APPARITION DU SEIGNEUR A ISAAC – ALLIANCE AVEC ABIMÉLECH Le premier jour.

Dans la lecture d’aujourd’hui, donc, ce n’est pas Jacob, mais Israël qui dit : « C’est une grande chose pour moi que mon fils Joseph soit encore vivant. » – Et quand il arrive au puits du serment et « qu’il offre un sacrifice au Dieu de son père ISAAC », il n’est pas appelé Jacob, mais Israël. – Si vous demandez pourquoi Dieu, lui parlant en songe la nuit, ne lui dit pas « Israël, Israël », mais « Jacob, Jacob », c’est sans doute parce qu’il faisait nuit et qu’il en était toujours à mériter d’entendre la voix de Dieu en songe et non pas encore directement. – Quand il se rend en Egypte, l’Ecriture ne dit pas Israël, mais Jacob « et ses fils avec lui ». – Quand il est en présence de Pharaon pour le bénir, il est appelé Jacob et non Israël. – C’est Jacob et non pas Israël qui dit à Pharaon que « les jours de sa vie ont été courts et mauvais », ce que ne dirait certes jamais Israël. – Ensuite, au contraire, ce n’est pas de Jacob mais d’Israël qu’il est dit : « Il appela son fils Joseph et il lui dit : si j’ai trouvé grâce à tes yeux, mets la main sous ma cuisse et use envers moi de bonté et de fidélité ». – Celui qui se prosterna vers le sommet du bâton de Joseph, n’était pas Jacob, mais Israël. – Puis, quand il bénit les fils de Joseph, il est appelé Israël. – Quand il réunit ses fils autour de lui, il dit : « Rassemblez-vous, que je vous annonce ce qui vous arrivera à la fin des jours. Rassemblez-vous, fils de Jacob, et écoutez Israël votre père. » Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTEJACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

Cependant Dieu n’abandonne pas ceux qui se trouvent dans ce combat, il est toujours avec eux. Il se plaît en Abel, il reprend Caïn ; il vient à l’appel d’Enoch ; au déluge, il fait construire à Noé l’arche du salut ; il fait sortir Abraham de son pays et de sa famille ; il bénit ISAAC et Jacob ; il fait sortir de l’Egypte les fils d’Israël ; par Moïse, il écrit la Loi de la lettre, et, par les Prophètes, il la complète dans ses insuffisances. Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTEJACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

Quoi qu’il en soit, il est écrit qu’à l’époque d’Abraham « il y eut une famine dans le pays et Abraham descendit habiter en Egypte, car la famine s’était appesantie sur le pays». Si l’Écriture divine s’exprimait en une langue maladroite et qui ne se surveille pas, comme le veulent quelques-uns, elle aurait dû dire qu’Abraham descendit habiter en Egypte parce que la famine s’était appesantie sur lui. Or, regardez plutôt la précision et la prudence du langage divin. Quand il s’agit des saints, l’Écriture dit que la famine « s’appesantit sur le pays » ; quand il s’agit des méchants, elle dit que ce sont eux qui sont pressés par la famine. Or, ni Abraham, ni Jacob, ni ses fils ne sont pressés par la famine ; mais si la famine « s’appesantit », il est dit que c’est sur le pays qu’elle le fait. – A l’époque d’ISAAC, aussi, est-il écrit, «il y eut une famine dans le pays, outre la première famine qui avait eu lieu du temps d’Abraham ». Et cette famine presse si peu ISAAC que le Seigneur lui dit : « Ne va pas en Egypte, mais habite le pays que je te montrerai. Séjourne dans ce pays et je serai avec toi ». Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.

Quant à vous « qui êtes à la manière d’ISAAC fils de la promesse », « buvez l’eau de vos sources, et que les eaux de vos puits ne se répandent pas au dehors, mais que vos eaux coulent sur vos places publiques ». Par contre, « celui qui est né selon la chair » boit l’eau de l’outre ; aussi l’eau lui manque et lui manque en grande quantité. Homélies sur la Genèse: VII – NAISSANCE ET SEVRAGE D’ISAAC Le premier jour.

Si Abraham n’avait vécu que « dans la chair », s’il n’avait été le père que du peuple qu’il engendra dans la chair, il aurait suffi d’une seule promesse. Mais pour montrer qu’il devait être d’abord le père de ceux qui ont été circoncis dans la chair, il reçoit à l’époque de sa propre circoncision une promesse qui devait concerner le peuple de la circoncision. Puis, comme il devait être aussi le père de ceux qui « appartiennent à la foi » et entrent dans l’héritage par la Passion du Christ, il reçoit à nouveau, à l’époque de la passion d’ISAAC, une promesse qui devait concerner, cette fois, le peuple sauvé par la Passion et la Résurrection du Christ. Homélies sur la Genèse: IX – SECONDES PROMESSES FAITES A ABRAHAM Le premier jour.

Au sujet de la mort d’Abraham, que pouvons-nous ajouter à ce que contient la parole du Seigneur dans les Évangiles : « A propos de la résurrection des morts, n’avez-vous pas lu ce que Dieu dit dans le passage du buisson : Je suis le Dieu d’Abraham, le Dieu d’ISAAC et le Dieu de Jacob ? Dieu n’est pas le Dieu des morts, mais des vivants car tous sont vivants devant lui » ? Souhaitons donc pour nous-mêmes une mort de ce genre, pour qu’ « étant morts au péché, comme dit l’Apôtre, nous vivions pour Dieu ». Car ainsi faut-il comprendre la mort d’Abraham : elle a dilaté son sein dans une telle mesure que tous les saints qui viennent des quatre coins du monde « sont portés par les anges dans le sein d’Abraham ». Homélies sur la Genèse: XI – ABRAHAM ÉPOUSE CÉTHURA – SÉJOUR D’ISAAC AU PUITS DE VISION Le premier jour.

Je ne pense pas qu’elle alla d’un lieu à un autre, mais qu’elle passa d’une vie à une autre, d’une action à une autre, du bien au mieux, qu’elle progressa de l’utile au plus utile, qu’elle avança de la sainteté à une sainteté plus haute. Car il est absurde de penser que Rébecca, qui avait été formée dans la maison du sage Abraham par les savantes leçons d’ISAAC, était assez simple et ignorante pour croire que Dieu était enfermé en quelque lieu, et pour aller l’y interroger sur le sens de l’agitation de ses enfants dans son sein. Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Ainsi vous voyez cet autre peuple qui est en nous ; mais il est plus petit, tandis que le premier est plus grand. Les méchants sont toujours plus nombreux que les bons, et les vices que les vertus. Mais si nous ressemblons à Rébecca et si nous méritons de concevoir d’ISAAC, c’est-à-dire du Verbe de Dieu, alors en nous aussi « un peuple dominera l’autre et le plus grand servira le plus petit », la chair servira l’esprit et les vices céderont le pas aux vertus. Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Pourquoi Jacob a-t-il supplanté son frère ; pourquoi est-il né lisse et nu, alors que tous les deux ont été conçus, comme dit l’Apôtre, « d’un seul homme, d’ISAAC notre Père ; pourquoi Ésaü est-il au contraire tout entier velu et hirsute et comme recouvert de la saleté du péché et de l’injustice, ce n’est pas mon intention d’expliquer ces privilèges de naissance. Car, si je veux creuser profond et découvrir les filets d’eau vive qui se cachent, les Philistins ne vont pas manquer de me chercher querelle, ils vont me susciter des disputes et des chicanes et se mettront à remplir mes puits de leur terre et de leur boue. Si ces Philistins me laissaient faire, moi aussi, je m’approche-rais de mon Seigneur, de mon très patient Seigneur, qui dit : « Je ne repousse pas celui qui vient à moi » ; je m’approcherais, et, semblable à ses disciples qui lui demandaient : « Seigneur, qui a péché, lui ou ses parents, pour qu’il soit aveugle ? », je l’interrogerais de la sorte : Seigneur, qui a péché, Ésaü ou ses parents, pour qu’il soit né tout velu et hirsute et pour qu’il soit supplanté par son frère dans le sein de sa mère ? Mais si je fais mine d’interroger et de scruter là-dessus la parole divine, les Philistins ne manquent pas de s’en prendre à moi et de me chicaner. Aussi nous abandonnerons ce puits, nous l’appellerons « inimitié » et nous en creuserons un autre. Homélies sur la Genèse: XII – RÉBECCA CONÇOIT ET ENFANTE Le premier jour.

Les serviteurs d’ISAAC se sont répandus sur toute la surface de la terre ils ont creusé des puits, ils ont montré « l’eau vive » à tous, « baptisant toutes les nations au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit », car « au Seigneur appartient la terre et tout ce qu’elle renferme ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Pour nous, puisque nous sommes serviteurs d’ISAAC, aimons les puits d’eau vive et les sources. Eloignons-nous de ces brouillons et de ces menteurs et laissons-les à la terre qu’ils aiment. Ne cessons jamais de creuser des puits d’eau vive. Et dans nos explications de l’ancien comme du nouveau, rendons-nous semblables à ce Scribe de l’Évangile dont le Seigneur a dit « qu’il tire de son trésor des choses nouvelles et des choses anciennes ». Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

C’est là justement l’oeuvre des serviteurs d’ISAAC : en toute terre, ils creusent des puits d’eau vive, c’est-à-dire qu’à toute âme ils disent « la parole de Dieu » et ils en recueillent le fruit. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Voulez-vous voir maintenant les grands puits qu’un seul des serviteurs d’ISAAC a creusés en terre étrangère ? Regardez Paul qui, « depuis Jérusalem et les pays voisins jusqu’à l’Illyrie, a porté partout l’Évangile de Dieu ». A chacun de ces puits, il a subi les persécutions des Philistins. Écoutez-le : « Que d’ennuis à Iconium, à Lystres », et « à Ephèse » ! Combien de fois a-t-il été battu et lapidé ? « Combien de fois a-t-il combattu contre les bêtes ? » Mais il a persévéré jusqu’à ce qu’il parvînt « à la plénitude », c’est-à-dire jusqu’à ce qu’il eût établi les Églises sur toute la surface de la terre. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Ainsi donc les puits creusés par Abraham, c’est-à-dire les écrits de l’Ancien Testament, ont été remplis de terre par les Philistins, que ce fussent de mauvais docteurs, Scribes et Pharisiens, ou les puissances adverses : leurs ouvertures furent bouchées, pour qu’ils ne pussent donner à boire aux descendants d’Abraham, Oui, ce peuple ne peut pas boire aux Écritures, et « la soit de la parole de Dieu » le tourmente, jusqu’à la venue d’ISAAC qui dégage les puits où boiront ses serviteurs. – Soyons donc pleins de reconnaissance pour le Christ fils d’Abraham – dont il est dit : « Généalogie de Jésus-Christ, fils de David, fils d’Abraham », – qui est venu et nous a déblayé les puits. Il les déblayait pour ceux qui disaient : « Est-ce : que notre coeur n’était pas brûlant en nous quand il nous ouvrait les Écritures ? » Ainsi ouvrit-il ces puits et « il les nomma comme les avait nommés Abraham son père », car il ne les changea pas de nom. Homélies sur la Genèse: XIII – LES PUITS D’ISAAC Le premier jour.

Vous trouverez donc écrit que ce sont les descendants d’Abraham qui « descendirent » en Egypte et, par contre, que ce sont les fils d’Israël qui « montèrent » de l’Egypte. D’Abraham lui-même il est dit : « Abraham monta de l’Egypte dans le désert avec son épouse et tout ce qui lui appartenait, et Lot avec lui ». Et, dans la suite, il est dit d’ISAAC : « Le Seigneur lui apparut et lui dit : Ne descends pas en Egypte ». Mais les Ismaélites, eux aussi descendants d’Abraham, qui portaient « des parfums, de la résine et du baume », « descendirent » en Egypte, et c’est avec eux que l’Écriture dit de Joseph : « qu’il descendit en Egypte. » Après quoi l’Écriture dit : « Jacob, voyant qu’on vendait du blé en Egypte, dit à ses fils : Pourquoi restez-vous sans rien faire ? Voici que j’apprends qu’il y a du blé en Egypte ; descendez-y, achetez-nous de quoi manger pour que nous vivions et que nous ne mourions pas. » Et un peu plus loin : « Les frères de Joseph descendirent en Egypte pour se procurer du blé. » Homélies sur la Genèse: XV – LES FRÈRES DE JOSEPH REMONTENT DE L’EGYPTEJACOB APPREND QUE JOSEPH EST VIVANT Le premier jour.

Quant à vous, veillez à n’être pas des Égyptiens que presse la faim. Ne vous laissez pas prendre aux occupations du siècle ni enchaîner aux liens de l’avarice ni amollir par les excès de la luxure. Ne vous privez pas des nourritures de la Sagesse toujours servies dans les églises de Dieu. Car si vous fermez vos oreilles à ce qu’on lit ou explique à l’église, il est hors de doute que vous avez « faim de la parole de Dieu ». Mais si, descendant de la souche d’Abraham, vous conservez la noblesse de la race Israé-lite, alors c’est la loi, ce sont les prophètes qui ne cessent de vous nourrir, et les Apôtres vous servent de somp-tueux festins. Alors les Évangiles vous invitent à prendre place dans le sein d’Abraham, d’ISAAC et de Jacob, « dans le royaume du Père », pour que « vous mangiez là de l’arbre de vie » et buviez du vin de « la vraie vigne », le « vin nouveau avec le Christ dans le royaume de son Père ». Car ces nourritures ne peuvent manquer aux « fils de l’époux », qui ne peuvent souffrir de la faim «tant que l’époux est avec eux » Homélies sur la Genèse: XVI – JOSEPH ACQUIERT POUR PHARAON LES TERRES DE L’EGYPTE Le premier jour.